Le fédéral investit dans des projets communautaires francophones

Pour le compte de Développement économique Canada pour les Prairies (PrairesCan), le Fonds de développement économique francophone des Prairies (FDÉFP) a récemment donné son appui aux initiatives de douze organismes de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba qui recevront un total de 510 000 dollars. Parmi les cinq bénéficiaires albertains, la Société historique francophone de l'Alberta (SHFA) et Nord-Ouest FM mettent déjà l’épaule à la roue pour donner vie à leurs projets afin de faire rayonner leurs communautés respectives.

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Gabrielle Audet-Michaud

IJL-RÉSEAU.PRESSE-LE FRANCO

Rappelons que le FDÉFP vise à encourager la participation active des communautés de langue officielle en situation minoritaire dans le développement économique de leur province. Ce programme de financement est administré par le Conseil de développement économique des municipalités bilingues du Manitoba (CDEM), le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) et le Conseil de développement économique de l’Alberta (CDÉA).

Grâce au Fonds, la radio communautaire Nord-Ouest FM, située à Falher, a bénéficié d’une subvention de 41 500 dollars pour continuer à développer ses services techniques de scène et de location d’équipement audiovisuel. Selon la directrice générale, Gisèle Bouchard, le montant accordé servira surtout à «l’achat de matériel supplémentaire et à la promotion accrue de l’initiative dans les foires d’entrepreneuriat régionales».

Elle souligne également que Nord-Ouest FM, en tant que média communautaire local, cherchait depuis longtemps à diversifier ses sources de revenus, un objectif qui sera atteint grâce à ce projet.

«On prépare une vidéo promotionnelle pour YouTube et on finalise notre site web. On veut donner un gros coup en janvier pour mieux faire connaître les services que l’on offre dans notre région», ajoute-t-elle. Mais déjà, sans qu’aucune promotion n'ait été faite, l’engouement de la communauté est palpable. «J’ai eu neuf lettres d’appui lorsque j’ai soumis le projet au FDÉFP, autant du côté francophone que du côté anglophone, on sent que l’intérêt de la communauté est là», explique Gisèle.

Des besoins multiples

Son collègue Randy Fillion, qui occupe le rôle de technicien principal à la radio, abonde dans le même sens. Selon lui, le service de location d’équipement est déjà très sollicité. «On n’a même pas encore fait notre stratégie marketing et on est super occupés. Notre équipe est parfois doublement [réservée] les weekends», explique-t-il.

Avec l'ajout d'équipement grâce au soutien du FDÉFP, la demande de la population de la région de Rivière-la-Paix risque encore d’augmenter, estime-t-il. «On va pouvoir acheter des caméras vidéos et des accessoires d'éclairage professionnels, ce qui va rendre nos services encore attrayants.»

Il semble crucial de préciser que la forte demande pour le service de location d’équipement de scène est directement attribuable à l’absence d’une alternative à proximité. Le service comparable situé le plus près se trouve à Grande Prairie, à environ deux heures de route de Falher.

Jusqu'à très récemment, les habitants de la région devaient ainsi entreprendre deux trajets de quatre heures chaque fois qu’ils avaient besoin de matériel, une situation récurrente pour les mariages et les événements communautaires. «Ça impliquait beaucoup de route, des allers-retours sur deux jours et beaucoup de logistique», illustre Randy.

La station de radio communautaire offrira aussi du soutien pour aider la population à se servir de l’équipement.

Un projet historique à saveur entrepreneuriale

La Société historique francophone de l’Alberta fait également partie des bénéficiaires du FDÉFP. Avec un financement de 20 000 dollars, l’organisme pourra concrétiser son projet visant à répertorier les entreprises issues des écoles francophones albertaines. «C’est une collaboration dans le cadre du trentième anniversaire de la gestion scolaire francophone en Alberta», explique le directeur général de la SHFA, Denis Perreaux.

En 1994, les Franco-Albertains obtenaient le droit de gérer leurs écoles, marquant l’élection des premiers conseillers scolaires francophones de la province. «Ça ne remonte qu’à trente ans, alors on a étendu quelque peu la notion d’histoire, mais c’était dans l’esprit du projet, on voulait absolument promouvoir l'entrepreneuriat comme une valeur qui découle de la gestion scolaire en français», souligne-t-il.

Bien que la tâche de répertorier les entrepreneurs issus des écoles francophones puisse sembler ambitieuse, le directeur général de la SHFA reste confiant. Il prévoit de collaborer étroitement avec les conseils scolaires pour rassembler les profils de trente anciens élèves, actifs aujourd'hui dans le domaine de l'entrepreneuriat, quelles que soient leurs fonctions. «Trente profils pour trente ans de gestion, cela ne devrait pas être trop compliqué. Les conseils connaissent bien leurs anciens. On m’a déjà parlé de plusieurs personnes. Ça n’a pas besoin d’être des PDG de multinationales non plus», mentionne-t-il.

La subvention accordée par le FDÉFP permettra à la SHFA de constituer une équipe pour mener les entretiens et les tournages nécessaires au projet, ainsi que de financer les déplacements à travers la province pour rencontrer les anciens élèves.

Les résultats du projet pourraient être dévoilés lors d’un banquet célébrant le 30e anniversaire de la gestion scolaire au printemps 2024.

  • Nombre de fichiers 3
  • Date de création 9 décembre, 2023
  • Dernière mise à jour 8 décembre, 2023
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