Le compostage, une habitude qui fait son chemin en fransaskoisie

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) souhaite initier les francophones au compostage domestique. Une initiative qui s'inscrit dans une démarche plus vaste portée par l’organisme : tendre vers une communauté plus écoresponsable.

Hélène Lequitte – IJL-Réseau.Presse – L’Eau vive

« En matière de développement durable, la Saskatchewan pourrait faire mieux », lance Hamet Sarr, conseiller en développement économique et durable au CÉCS.

L’organisme avait réalisé une étude il y a deux ans pour évaluer les possibilités d’amélioration. « Il en était ressorti que la province est confrontée aux sites d’enfouissement à l’origine de plusieurs pollutions environnementales, ce sont dans ces sites que vont tous les déchets quotidiens », explique l’agent.

Aussi le compostage domestique s'avère-t-il être une méthode toute désignée et naturelle pour lutter contre la réduction des déchets alimentaires. Car en récupérant ces derniers, on peut créer un engrais naturel ensuite réutilisable.

Avoir la main verte

Cette initiative, que le CÉCS souhaite implanter chez les foyers francophones, s'inscrit dans le premier volet du programme Le nouveau vert en affaires, un projet de sensibilisation et d’appui aux communautés et aux entreprises pour la mise en œuvre d’une économie circulaire.

Dès le mois de novembre, le travail de sensibilisation débutera par l'entremise de webinaires et se poursuivra au printemps, à partir du 1er avril 2024, cette fois en chair et en os.

« L'idée sera de montrer aux gens comment faire du compostage, car l'avantage c’est que c’est à la portée de tout le monde, souligne Hamet Sarr. Mais il faut que ça soit bien fait pour limiter les odeurs. »

En mars dernier, un colloque provincial intitulé Pistes pour le développement de l'économie circulaire avait déjà abordé la thématique des déchets.

Les déchets peuvent-ils devenir une matière première pour autre chose ? C’est là le principe fondateur de l’économie circulaire que le CÉCS entend promouvoir.

Pour mener à bien ce projet, l’organisme a fait appel à une firme expérimentée dans le domaine du développement durable, JM Academic Plus Inc, une entreprise sociale basée dans l’Outaouais, au Québec.

Un outil d'intégration

Le programme Le nouveau vert en affaires cherche à faire du développement durable un levier à la fois économique et d'intégration.

« Le composte comme engrais naturel aidera au projet des fermes tropicales et d'économie circulaire », témoigne Melchior Niyonkuru, directeur général de la Communauté des Africains francophones de la Saskatchewan (CAFS).

Le développement de fermes tropicales en Saskatchewan a déjà fait l’objet de deux webinaires coordonnés par le CÉCS, au cours desquels Jean-Pierre Bayalla, président et fondateur de la Ferme tropicale, au Québec, a donné ses conseils de cultivateur expérimenté.

Cette initiative aura aussi pour intérêt de solliciter les nouveaux arrivants à faire du bénévolat en agriculture.

« C’est important pour ceux qui viennent d'arriver, note Melchior Niyonkuru, car ils ont l'habitude de manger des choses biologiques en Afrique. On va cultiver des choses tropicales, telles que le piment fort, les tomates, les oignons africains, les amarantes. »

Le CÉCS compte sur la mobilisation de la communauté africaine pour la mise en place du projet de ferme tropicale. Le défi est de taille, car il faudra pérenniser les cultures, même en hiver.

Un programme détaillé des ateliers de compostage domestique sera bientôt disponible sur le site web du CÉCS.

 

 

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Compostage

En récupérant ses déchets alimentaires, on peut transformer les déchets organiques en engrais naturel.

Crédit : Lenka Dzurendova / Unsplash

 

  • Nombre de fichiers 2
  • Date de création 30 septembre, 2023
  • Dernière mise à jour 28 septembre, 2023
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