Le CHU-Dumont célèbre 100 ans de soins de santé en français à Moncton

Il y a cent ans, le 3 octobre 2022, le premier établissement hospitalier en français ouvrait ses portes à Moncton et accueillait sa première patiente : Bella LeBlanc. Au fil du temps, l’Hôtel-Dieu de l’Assomption, fondé par les Sœurs de la Providence, est devenu l’établissement laïc connu aujourd’hui sous le nom de CHU-Dr.-Georges-L.-Dumont.

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Damien Dauphin

IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien

  

C’est le Conseil des médecins du centre hospitalier universitaire qui a eu l’idée de célébrer ce centième anniversaire. Le comité organisateur est coprésidé par Gilles Beaulieu et la Dre Chantal Arsenault. La Fondation CHU Dumont, le Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick, l’Université de Moncton et le Réseau de santé Vitalité y participent.

À l’origine, l’Hôtel-Dieu de l’Assomption était un petit hôpital de seulement 17 lits, situé sur la rue Church à Moncton. Six ans plus tard, il prenait déjà une belle expansion avec l’ouverture d’un nouvel établissement de 125 lits à l’emplacement de l’actuel centre hospitalier. En 1967, les religieuses ont cédé la place au gouvernement du Nouveau-Brunswick et à des gestionnaires laïques qui leur ont rendu hommage.

La présidente-directrice-générale du Réseau de santé Vitalité, Dre France Desrosiers, n’était présente qu’en mode virtuel.

« Ce moment historique est l’occasion toute choisie de porter un regard sur le chemin parcouru, avec ses défis, mais surtout ses succès, et de nous propulser vers l’avenir, forts de l’expérience et de la volonté collective de poursuivre sur la voie de l’amélioration des soins de santé en français dans la région », dit-elle en visioconférence.

Le ministre des Gouvernements locaux et de la Réforme de la gouvernance locale, Daniel Allain, représentait le gouvernement provincial à cette manifestation. Il a souligné la vision des bâtisseurs successifs, grâce auxquels « le CHU-Dumont est devenu un centre de référence pour tous les francophones au Nouveau-Brunswick ».

Présent lui aussi de manière virtuelle, Dominic LeBlanc s’est exprimé au nom de sa collègue, Ginette Petitpas Taylor, mais également en son propre nom en livrant un témoignage personnel. Dans celui-ci, il a salué le dévouement et le professionnalisme de l’ensemble du personnel soignant, qui exerce souvent dans des circonstances très difficiles.

« Chaque jour, des récits remarquables de résilience et de générosité se produisent au sein de notre système de santé. J’en suis moi-même la preuve vivante. Je serai éternellement reconnaissant de l’attention et des soins extraordinaires que m’ont accordés les gens de l’unité d’oncologie. »

Ce centième anniversaire est décliné sous le slogan « Rassembler, soigner et innover ». Le design du logo évoque l’évolution de l’établissement au fil du temps, ainsi que son identité acadienne et francophone. Les trois thèmes du slogan seront mis en valeur dans une série d’activités, dont certaines auront lieu l’année prochaine.

« Pour bien marquer notre fierté à l’occasion de ce centenaire, nous proposons un spectacle à la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption, probablement en mai 2023. Après tout, notre hôpital est un peu une cathédrale de la santé. Ce sera quelque chose de rassembleur et d’accessible à la communauté, un moment phare du centenaire », a déclaré Chantal Arsenault.

Dre Arsenault, qui est aussi musicienne et chanteuse sur son temps libre, a composé pour l’occasion la chanson thème du centenaire, qu’elle a interprétée avec passion devant le public présent. Elle a également annoncé que, dans le cadre du prochain Festival Inspire, une fresque murale devrait être peinte sur le côté « Vanier » de l’hôpital.

Dans un registre moins ludique, un colloque sera organisé début 2023 à l’Université de Moncton. Il y sera question de gouvernance, de ressources humaines, d’accessibilité et de recherche, pour ne citer que quelques points saillants. Le comité organisateur est conscient des difficultés du moment et des nombreux défis actuels et à venir dans le domaine des soins de santé.

Suite au surplus budgétaire historique récemment rendu public par le ministre des Finances, Gilles Beaulieu a discrètement demandé au ministre Daniel d’inviter le gouvernement de Fredericton à investir dans le système de santé.

« Ça pourrait être un bon temps pour développer des projets », a-t-il dit simplement.

Le président d’Égalité santé en français, Dr Hubert Dupuis, était présent lundi matin à la conférence de presse. Très critique envers Fredericton, il estime que dans le contexte actuel le passé peut offrir des solutions pour l’avenir.

« Aujourd’hui, c’est le gouvernement qui décide de tout et le système de santé est mal en point et malade. Ce centre hospitalier a été construit et géré par la communauté, pour la communauté. C’est bien de célébrer mais il faut revenir à la base, au niveau de la communauté. »

 

 

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Photos

 

Titre : Desrosiers

Légende : France Desrosiers, PDG du Réseau de santé Vitalité, s’est exprimée par visioconférence.

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

 

Titre : Coprésidents

Légende : Gilles Beaulieu et Chantal Arsenault sont coprésidents du comité organisateur du centenaire.
Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

 

Titre : Logo 100

Légende : Daniel Allain et les deux coprésidents ont présenté le logo en compagnie de hauts responsables médicaux et universitaires.
Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

 

Titre : Logo 2

Légende : Bas les masques et place aux sourires ! Les mêmes, non masqués. Dre Linda LeBlanc, Nadine Martin, Brigitte Sonier-Ferguson, Daniel Allain, Chantal Arsenault et Gilles Beaulieu. Au second plan, Michel Landry et Éric Larocque.

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

 

Un anniversaire sur fond de crise majeure

Les réjouissances empreintes de fierté et de reconnaissance ne cachent toutefois pas la crise majeure que connaît la province dans les soins de santé. Un sondage commandé à la firme Narrative Research par Radio-Canada en dresse un constat implacable. Au Nouveau-Brunswick, 86% des répondants jugent le système de santé « mauvais » ou « passable ». L’accès aux soins et une trop longue attente pour les obtenir figurent en tête des préoccupations.

En tout début de semaine dernière, le Moniteur Acadien a constaté par lui-même l’engorgement des urgences à l’hôpital Dumont, et une attente pouvant être qualifiée d’interminable. Maman d’un petit garçon, Julie Léger LeBreton a dénoncé publiquement la situation sur sa page Facebook.

« C'est aujourd'hui que je dis que ce système de santé a dépassé mes frustrations, a-t-elle écrit en anglais le 26 septembre. J'en ai assez de cette course pour obtenir des réponses pour mon enfant malade. »

Mme Léger LeBreton a également avisé ses lecteurs mardi 27 septembre qu’un de ses contacts l’avait informée que des patients, arrivés la veille, attendaient depuis 41 heures pour être vus par des personnels soignants. Après être allée constater par elle-même les débarquements dans les deux hôpitaux de Moncton, elle a essayé d’éviter les urgences avec son fils. – DD

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  • Date de création 6 octobre, 2022
  • Dernière mise à jour 6 octobre, 2022
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