Le Centre d’Appui Familial renforce son soutien à Lethbridge

À partir du 4 septembre prochain, le Centre d’Appui Familial (CDAF) s’installera de façon permanente dans le sud de la province grâce à l'ouverture de son premier bureau satellite à Lethbridge. Cette nouvelle fait le bonheur d’une communauté tissée serrée qui a longtemps aspiré à des services plus soutenus pour accompagner les familles francophones de la région. 

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Gabrielle Audet-Michaud

IJL-RÉSEAU.PRESSE-LE FRANCO

Avec son nouveau local situé en plein cœur du centre communautaire de La Cité des Prairies, là où sont établis plusieurs autres organismes francophones tels que l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) régionale de Lethbridge, la Société cInéMAGINE de l’Alberta et la garderie CREFL, le CDAF nourrit de grandes ambitions locales : devenir la référence en termes de soutien aux familles. Pour y arriver, sa directrice générale, Mouna Gasmi, compte tirer profit de la «synergie» existante entre les acteurs francophones de la ville.

«L’École La Vérendrye et la garderie nous ont déjà exprimé leur volonté de collaborer sur des projets communs», explique Mouna. Il sera surtout question d’offrir aux jeunes des services en dehors des cadres scolaires existants. «Ce qu’on entend de la population, c’est qu’à part l’école, il y a peu d’activités éducatives qui se donnent en français à Lethbridge pour les jeunes. Alors on veut combler cette lacune», mentionne-t-elle.

D'ailleurs, si le CDAF envisage d’offrir dès ses débuts une gamme variée d’ateliers et d’activités destinés aux enfants et aux parents francophones de Lethbridge, l’objectif à long terme de la directrice ratisse beaucoup plus large. «Éventuellement, on aimerait avoir tous les mêmes services que ceux que l’on offre à Calgary. On voudrait avoir des ateliers après l’école, des ateliers sportifs, des services de consultation, du soutien en santé mentale, bref une vraie continuité de services avec ce qu’on fait déjà», précise-t-elle.

Pour assurer le succès de son ambitieux projet, le CDAF a recruté Destiny McLean (Lamoureux), une Franco-Albertaine formée en petite enfance qui connaît bien les rouages de l’accompagnement parental. «Les besoins sont nombreux et variés, il y a vraiment un manque de ressources en français en ce moment», appuie cette dernière. Elle partage son empressement à commencer son mandat. «J’ai la tête remplie d’idées. J’ai très hâte de devenir la personne-ressource pour les familles», poursuit-elle.

Le présentiel a encore la cote

Établie depuis trois ans à Lethbridge avec ses trois jeunes enfants, Clémence Allio attendait depuis longtemps que le CDAF ouvre des bureaux physiques ailleurs qu’à Calgary. Cette ancienne membre du conseil d'administration admet même avoir interpellé la direction générale à plusieurs reprises pour qu’elle officialise l’ouverture du local. «Ça me tenait vraiment à cœur qu’on ouvre un bureau ici, alors c’est très spécial que ça se concrétise enfin», confie-t-elle.

Entretemps, la mère de famille s’était résolue à utiliser les services en ligne offerts par l’organisme, qui dessert à distance la région sud de la province, même si elle préfère habituellement que ses enfants socialisent en personne plutôt que sur un écran. D’autant plus qu’en participant à des activités en «présentiel», ses petits ont plus de chance de préserver et de garder vivante leur langue maternelle, précise-t-elle.

«La vie se passe quasi entièrement en anglais lorsque les enfants ne sont pas à l’école ou à la garderie. Je me suis rendu compte avec mon grand qui a sept ans que l’anglais était en train de prendre le dessus. Sans activité en français, le français va vite passer à la trappe», explique Clémence.

Le message lancé par cette mère de famille trouve écho chez Mouna Gasmi qui partage son désir d’étendre les services en personne à un plus grand nombre de familles dans les régions du sud de l’Alberta. La directrice générale du CDAF demeure cependant réaliste. Elle rappelle que le coût du projet satellite à Lethbridge est estimé à 60 000$, une somme qui ne «court pas les rues» pour un organisme sans but lucratif.

«C’est sûr qu’on aimerait desservir tout le monde, même les communautés les plus éloignées de Calgary, après tout, c’est notre mission première. Par contre, on va avoir besoin de plus de financement pour y arriver et on sait qu’on doit d’abord faire nos preuves auprès de nos bailleurs de fonds», conclut-elle.

  • Nombre de fichiers 5
  • Date de création 31 août, 2023
  • Dernière mise à jour 30 août, 2023
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