Le Centre communautaire de la Rive-Sud veut faire rayonner sa communauté 

Seth Fraser, directeur général de l’Association du Centre communautaire de la Rive-Sud, est un jeune adulte plein d’ambition. Dans l'exercice de ses fonctions, il souhaite donner davantage de la visibilité au centre communautaire de sa région, mais aussi à la communauté francophone de la Rive-Sud. 

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Jean-Philippe Giroux

IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

M. Fraser est en poste depuis avril dernier. Il était à la coordination du centre communautaire et à la programmation des activités après l'école avant de porter le chapeau de directeur général.

L’homme de 23 ans est né et a grandi à la Rive-Sud. Il fait partie des premières cohortes d’élèves ayant étudié à l’ancienne école de Blockhouse, abandonnée à l’époque par la communauté anglophone, avant la création de la nouvelle école francophone à Cookville.

L'engagement communautaire lui tient à cœur depuis un jeune âge. Lorsqu’il était en 6e année, il a participé à la finale de Jeux de l’Acadie à Bathurst, où il a découvert d’autres Acadiens et francophones comme lui. Par la suite, il s’est impliqué auprès de la jeunesse francophone, notamment au sein du Conseil jeunesse provincial.

Il a quitté son bercail après l’école secondaire pour faire des études à Moncton dans le but de devenir professeur. Quand la pandémie a commencé en 2020, il a décidé de réorienter son parcours.

Problème de visibilité

À l’heure actuelle, le Centre communautaire de la Rive-Sud n’est pas un lieu de rassemblement reconnu par tous les membres de la communauté, mentionne Seth Fraser. Le centre est la porte d’entrée aux événements francophones, mais pas nécessairement un lieu central. « C’est quelque chose que j’espère changer avec le temps », déclare-t-il.

Le directeur général et son équipe travaillent sur une nouvelle image de marque et d’autres changements au sein de l’organisme, en espérant augmenter sa visibilité.

Il souhaite aussi créer un événement culturel propre à la communauté pour attirer des visiteurs. Dans le passé, l’école de la Rive-Sud a organisé un carnaval qui a eu beaucoup de succès, au dire de M. Fraser. Ce dernier aimerait aider l’équipe responsable du carnaval à faire connaitre l’événement à l’extérieur de la région.

Une réalité particulière 

La communauté francophone est très distincte des autres, selon le directeur général, puisque les membres ne se sentent pas forcément comme s’ils ont un lien d’appartenance avec la région. « Quelque chose d’intéressant de la Rive-Sud, à mon avis, c’est qu’il y a très peu de francophones qui sont nés ici pis qui sont des francophones, explique Seth Fraser. C’est beaucoup de monde qui vient d’ailleurs, qui s’installe à Bridgewater, peut-être parce qu’il y a la grosse industrie Michelin. »

Il y a aussi plusieurs familles exogames ou anglophones avec des parents d’expression française, précise-t-il. Il n’est donc pas toujours évident de motiver les gens à se rassembler pour former une communauté.

De son côté, M. Fraser a grandi avec un père bilingue qui « ne se sent pas trop appartenant », mais qui soutient la cause francophone. Malgré son contexte familial, au fil du temps, le directeur général est tombé amoureux de cette langue et culture auxquelles il s’est accroché.

Rapprochement avec les élèves 

Le centre communautaire et le centre scolaire de la Rive-Sud sont rattachés. Le greffage d’un centre communautaire à une école est un modèle qui existe déjà dans plusieurs communautés acadiennes et qui se concrétise dans d’autres.

Le Conseil communautaire du Grand-Havre a annoncé, le 13 juin, la création d’un nouveau centre communautaire qui sera aménagé dans les mêmes locaux de la nouvelle école du Conseil scolaire acadien provincial, au centre-ville de Halifax. La communauté de Pomquet se prépare également à l’ouverture d’un centre communautaire qui sera attaché à l’école acadienne.

En étant à proximité des jeunes et de l’école, le Centre communautaire de la Rive-Sud est régulièrement en contact avec une bonne tranche de la communauté francophone, ce qui est un atout. « J'ai déjà beaucoup de contact avec les parents qui veulent supporter le centre communautaire, qui veulent s’impliquer, raconte Seth Fraser. J’ai déjà des jeunes qui veulent être bénévoles, si jamais on pousse avec un événement. Ça m’outille vraiment. »

Selon lui, l’avis des jeunes est essentiel dans le travail de développement communautaire. « Si tu parles aux jeunes, ils vont te dire exactement ce qu’ils veulent parce que ce sont des personnes. Ils sont capables d’avoir des opinions. C’est à travers ce groupe d’âge là qu’on est capable de savoir où la communauté s’oriente », déclare-t-il.

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  • Date de création 16 juin, 2023
  • Dernière mise à jour 16 juin, 2023
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