Le budget municipal commence à se préciser

Isabel Mosseler

IJL – Réseau.Presse - Tribune : la Voix du Nipissing Ouest

Pendant sa réunion du 6 février, le conseil municipal s’est penché sur plusieurs aspects du budget 2024, adoptant le budget des projets capitaux, passant en revue l’ébauche du budget des services d’eau et d’égouts, et revenant sur certains détails en prévision de l’adoption du budget global dans un avenir rapproché.

Moins d’argent provincial que prévu

La trésorière municipale Alisa Craddock a parlé de réductions inattendues de certaines subventions provinciales, notamment une diminution du financement du Fonds ontarien pour l'infrastructure communautaire (FIOC), qui auront un impact sur le budget. Mme Craddock a souligné l'incertitude inhérente à la planification financière, en insistant sur la nécessité de s'adapter aux fluctuations de financement. «L’exercice budgétaire reste toujours une série d'estimations; tout ce que nous mettons dans un budget est une estimation.» Malgré ces difficultés, elle a assuré que les projets d’infrastructure prévus dans le budget restent réalisables. «Les projets présentés en novembre sont toujours d'actualité, nous avons assez [d’argent],» a-t-elle déclaré, même si la ville devra peut-être puiser dans ses réserves.

Mme Craddock a ajouté que les bailleurs de fonds lui ont donné des conseils pour améliorer les perspectives de financement dans les cycles budgétaires à venir, et elle s'est engagée à explorer ces stratégies. «Ils m'ont donné quelques conseils pour améliorer nos chiffres à l'avenir,» a-t-elle affirmé, mentionnant une évaluation plus précise des actifs basée sur le coût de remplacement des actifs municipaux plutôt que sur leur valeur actuelle.

Les projets capitaux approuvés

Lors d'une réunion budgétaire tenue le 23 novembre 2023, le conseil avait examiné les coûts prévus pour les projets capitaux de 2024. Le document de travail a été soumis à l'approbation du conseil le 6 février.

Un point de discussion a porté sur l'affectation de 50 000$ à un terrain de pickleball. Le conseil a estimé qu'il fallait élargir le champ d'utilisation de ces fonds pour couvrir des besoins plus vastes. Mme Craddock a indiqué que Stephan Poulin, directeur des services communautaires, trouvait le devis fournis par la ligue de pickleball trop bas. Il a proposé de procéder à une analyse plus approfondie du coût exact avant de poursuivre le projet. La discussion a également porté sur la nécessité d'adopter une approche structurée pour répondre aux demandes de financement des groupes d'utilisateurs, soit une politique exigeant que les groupes décrivent leurs intentions et leurs propres contributions financières, puis précisent la contribution exacte demandée à la municipalité en termes d'apport de fonds ou de services, comme l'aide pour remplir des demandes de financement.

Le conseiller Daniel Gagné a proposé de consacrer les 50 000$ à des «demandes de groupes d'utilisateurs» de façon plus générale, soulignant l'importance d'avoir un cadre structuré pour de telles demandes. La conseillère Anne Tessier a suggéré d'utiliser la patinoire de Field pour le pickleball, et la mairesse Kathleen Thorne Rochon a mentionné que le comité des loisirs de Field était en train de remplir des demandes de financement auprès de la fondation d’Hydro One pour diverses activités récréatives. En fin de compte, le conseil a accepté de laisser les 50 000$ dans le budget, mais comme une allocation plus générale pour des installations récréatives extérieures polyvalentes.

Le conseil a constaté que certains projets déjà réalisés avaient coûté moins que prévu, probablement dû au fait que le budget d’infrastructure avait été établi plus tôt cette année. La mairesse a souligné l'importance d'une planification précoce, ce qui a permis de compenser une diminution de 194 000$ au financement provincial du FIOC. Le budget des travaux capitaux a été adopté à l’unanimité.

Budget des services d’eau et d’égouts : une hausse des taux est prévue

Le conseil a examiné le budget proposé pour les services d’eau et d’égouts en 2024, y compris une augmentation des taux de 2,87%. Alisa Craddock a souligné que certaines dépenses sont inévitables. «Les augmentations de salaires et d'avantages sociaux reflètent la convention collective [...], il n’y a pas de nouveaux effectifs. Il n'y a pas de nouveaux employés,» a-t-elle fait remarquer. Le budget d’opération reste sensiblement le même, mais des mises à jour nécessaires aux logiciels et à l'équipement ajoutent des coûts capitaux. «Nous améliorons à la fois la connectivité et les types de logiciels, et nous mettons en place des programmes d’entretien annuel pour nos logiciels,» d’expliquer Mme Craddock.

Une part importante du budget, 379 400$, est affectée aux services fournis par l'Agence ontarienne des eaux (AOE), qui couvre l'entretien, les produits chimiques et le soutien opérationnel de l'usine de traitement des eaux de Verner. Mme Craddock a précisé : «L'AOE fournit tous les produits chimiques, elle s'occupe de tout ce qui concerne l'usine de Verner et le bassin de lagunage pour nous (...) C'est un coût qui augmente chaque année. Nous avons constaté des augmentations significatives en 2023.»

La discussion a également porté sur les prêts existants. «À la fin de l’année 2023, le service des eaux et des égouts avait encore une dette de 3,7 millions de dollars répartie sur trois prêts,» l’un se terminant en 2025, l’autre en 2027, et le dernier en 2029, selon Mme Craddock.

Peter Ming, directeur des opérations de traitement des eaux, a présenté diverses initiatives visant à améliorer l'infrastructure et l'efficacité opérationnelle. Parmi les projets notables, citons la modernisation des vannes et des ordinateurs dans les stations d'épuration, le remplacement d'équipements obsolètes tels que le générateur de Sturgeon Falls, et la résolution de problèmes potentiels tels que les fuites dans les stations de pompage. Les dépenses capitales proposées entraîneraient un manque à gagner de 173 000$ par rapport au budget de l’an dernier. «Une augmentation des tarifs de 1% représente 62 400$. Ce manque à gagner de 173 000$ correspond donc à une augmentation des tarifs de 2,87% qui serait nécessaire pour ce budget,» a précisé Mme Craddock. Cette augmentation figurerait aux factures des utilisateurs. M. Ming a souligné l'importance des mesures proactives, affirmant que des problèmes tels que la fuite à station de pompage de la rue Queen pourraient devenir plus coûteux s'ils ne sont pas résolus. «Ce n'est pas un problème pour le moment, mais c'est un problème potentiel.»

Le budget proposé, et l’augmentation des taux, seront soumis à l'approbation du conseil lors de sa prochaine réunion.

Transparence dans la communication des dépenses

Les conseillers ont délibéré sur la transparence des dépenses municipales, la conseillère Anne Tessier soulevant que le conseil ne reçoit plus la liste des déboursés. Elle a plaidé en faveur du rétablissement de ce rapport, permettant de voir toutes les dépenses afin de rassurer le conseil et les contribuables sur le respect du budget et des politiques d’achat établies.

Mme Craddock a toutefois exprimé des préoccupations d'ordre pratique quant à la possibilité de recréer les anciens rapports de déboursés, citant leur complexité et le temps de travail que cela implique. Elle a suggéré que d'autres processus de vérification déjà en place offrent un contrôle suffisant. «Il n'est tout simplement pas possible de [recréer le rapport de déboursés précédent] sous quelque forme que ce soit [...] sauf si quelqu'un décortique les données individuellement et le tape à la main,» a déclaré Mme Craddock.

La mairesse Kathleen Thorne Rochon a souligné la nature limitée des ressources municipales, y compris le temps du personnel, et l'importance de contextualiser les informations financières de manière à faciliter la prise de décision. «Toutes les ressources dont nous disposons dans cette municipalité sont limitées, y compris les ressources en personnel,» a fait remarquer la mairesse, satisfaite du processus actuel.

Le conseiller Fern Pellerin, pour sa part, voudrait voir une liste de certains types de dépenses, comme celles liées aux entrepreneurs, tout en reconnaissant qu'il est difficile d'extraire des données spécifiques d'un registre de chèques complet. «J'aimerais voir quelque chose comme ça, les factures d'électricité. Nous n'avons pas besoin de voir les salaires, (...) seulement les chèques que j'aimerais voir,» a déclaré M. Pellerin.

Les conseillers Jamie Restoule et Dan Gagné ont fait écho aux préoccupations concernant l'aspect pratique et la pertinence des rapports de dépenses détaillés, soulignant leur confiance aux processus de vérification existants et l'expertise du personnel. «Je ne pense pas que ce soit mon travail d'examiner les activités quotidiennes de ce qui se passe ici. Je suis ici pour fixer les priorités et politiques, avec vous tous, et déterminer les budgets,» d’affirmer M. Restoule.

Après la discussion, le conseil a décidé de ne plus exiger la liste des déboursés. Au lieu de cela, il a proposé de mettre à jour la politique sur les rapports financiers pour définir un processus de demande d’informations spécifiques, garantissant que les membres puissent accéder aux données pertinentes en cas de besoin. La politique mise à jour sera réexaminée lors de la prochaine réunion des comités, afin de formaliser ces changements.

-30-

Photo : Kathleen Thorne Rochon, mairesse de Nipissing Ouest

Crédit photo : Courtoisie

  • Nombre de fichiers 2
  • Date de création 16 février, 2024
  • Dernière mise à jour 16 février, 2024
error: Contenu protégé, veuillez télécharger l\'article