L’assemblée générale annuelle du CSFP: argent et élections

L’assemblée générale annuelle du CSFP: argent et élections

La 26e AGA du Conseil scolaire francophone provincial, comme si vous y étiez!

_______________________

Cody Broderick

IJL - Réseau.Presse - Le Gaboteur - ATL

Michel Clair, président du Conseil scolaire francophone provincial (CSFP), ouvre le bal de la 26e assemblée générale annuelle, qui s’est tenue à La Grand’Terre le 4 novembre dernier: «26 ans, ça passe vite! On a fait beaucoup de progrès qu’on est heureux de vous présenter - ce qu’on a fait cette année et ce qu’on va faire l’année prochaine», dit-il au public rassemblé dans le Centre scolaire et communautaire Sainte-Anne.

Une année «marquée par l’analyse de données et le renforcement des efforts de collaboration», débute Selena Mell dans son rapport. Entrée en fonction l’automne dernier, elle s’est très rapidement dédiée à la tâche d’analyser, avec un regard neuf, et de communiquer les besoins à court et à plus long terme du CSFP au ministre de l'Éducation.

Assis ensemble, avec les autres membres du conseil d'administration, l’équipe administrative du CSFP présente le bilan financier, explique plusieurs de ses priorités et parle d’élections.

Finances

Avec un budget total de 11,7 millions de dollars pour l’année 2022-2023, dans son rapport financier, le directeur général adjoint, Peter Smith, donne un survol des états financiers ainsi que les perspectives budgétaires pour l’année en cours.

Les états financiers vérifiés finaux n'étant pas encore prêts, en raison des retards pris par le nouveau comptable pour mieux comprendre la réalité financière du CSFP, monsieur Smith indique que l'absence de ces états financiers n'est pas habituelle.

«Les états préparés à l'interne font état d'un surplus opérationnel mais techniquement, du point de vue quantité, on a fait un déficit», annonce-t-il. «Il y a l’aspect amortissement [et] ça crée un déficit comptable.» En tenant compte de ceci, le CSFP a fait un déficit de 200 000$. Sans amortissement, il dit que l’année financière s’est terminée avec un surplus de 200 000$. Ce surplus est dû en partie au fait que certains postes n’ont pas été comblés et donc qu’il n’y a pas eu de dépenses salariales rattachées à ces postes.

«C’est une drôle de contradiction», explique le directeur général adjoint. «Mais c’est la nature de la comptabilité, il y a des éléments qui affectent l’encaisse comme les opérations où on a une obligation de s’assurer qu’on fasse au minimum un budget équilibré ou [avec un] surplus, et du côté comptable, on finit par faire un déficit parce que cette notion d’amortissement de nos équipements, nos bâtiments, ça finit par créer des déficits un peu “fictifs.”»

Si les chiffres n’étaient pas encore vérifiés par le comptable au moment de la tenue de l’AGA, Michael Clair pense que le CSFP pourra malgré tout dépenser au cours de la prochaine année le surplus de l’année précédente. Alors, où ira cet argent?

Un des buts, c’est d’aider à payer des initiatives pour affronter la pénurie d’enseignants. Par exemple, il serait possible de travailler à l’embauche de deux enseignants temporaires à Happy Valley-Goose Bay jusqu’à Noël et d’assurer la location d’appartements pour des enseignants en milieu rural. «Il nous faut des mesures incitatives pour essayer d’aider surtout les écoles rurales à attirer des gens», dit Peter Smith, qui précise que le CSFP paie le loyer des appartements de certains enseignants à Labrador City, Happy Valley-Goose Bay et Cap Saint-Georges. «Cette année, la province ne nous a pas accordé un financement pour ça, alors c’est une grosse dépense qui pèse sur nos finances.» Un autre élément, selon Smith: «Nous avons un problème majeur au niveau de nos équipements informatiques et de nos tableaux blancs interactifs, des outils très chers que nous avons absolument besoin d’installer dans chaque salle de classe du conseil scolaire.» Ayant «confectionné» un budget pour faire face à ces problèmes en attendant des réponses sur les demandes de financement supplémentaire permanent faites au gouvernement, «on va prendre de l’argent du surplus de l’année dernière pour payer ces éléments», dit-il.

L’argent ira «dans les écoles, dans les enseignants et dans les étudiants», résume monsieur Clair tout en expliquant que le budget prévu pour cette année est «essentiellement le même» que celui de l’année dernière, à l’exception de l’ajout des 200 000$. 

Cela dit, le modèle actuel de financement de l'éducation francophone dans la province peut à moyen terme poser un défi pour le CSFP. Madame Mell explique que le CSFP dépend «fortement» des demandes de subvention pour avoir du financement supplémentaire du gouvernement fédéral, comme des fonds de recrutement et de rétention et des fonds PLOÉ (Programmes de langues officielles en éducation).

Michael Clair ajoute qu’un des projets à long terme que le CSFP mène en collaboration avec la Fédération des Francophones de Terre-Neuve et du Labrador (FFTNL) vise à mieux comprendre comment les écoles francophones sont financées, «et surtout comment les fonds du programme des langues officielles en enseignement - le PLOÉ du gouvernement fédéral - sont distribués dans la province», dit-il.

«Ça fait une vingtaine d’années que ce programme finance nos écoles», explique le président. Maintenant, la grande question, c’est combien la province reçoit au total et combien d’argent est réellement distribué, comment cet argent est divisé entre les écoles francophones d’un côté et d’autres programmes, comme l’immersion, de l’autre.

«C’est le temps que le gouvernement investit réellement dans le conseil scolaire», affirme-t-il.

Élections

«Nous venons de traverser notre 25e année d'existence», rappelle le président à la fin de son rapport. Tout en célébrant, il termine son rapport en suggérant que «c’est aussi un bon moment pour réfléchir aux 25 prochaines années.»

À plus court terme, le CSFP est à la recherche des prochains leaders de la province en matière d'éducation en langue française. Alors que Michael Clair, Denis Michaud et Carole Maillet-Gillingham ont tous été élus à l'unanimité pour reprendre leur rôle de membres du conseil d'administration pendant l'AGA, le processus d'élection du Conseil scolaire du CSFP est également en cours.

La dernière élection du conseil d'administration ayant eu lieu en 2016, le président assure le public que le CSFP compte travailler avec le gouvernement provincial pour entreprendre les démarches d’élection d’un nouveau conseil, et ce, «avant la fin de l’année scolaire en cours», espère-t-il.

«De nombreux échanges de courriel ont eu lieu avec le gouvernement au printemps et pendant l’été pour définir le processus [et] les attentes pour les prochaines élections du CSFP afin d’assurer l’inclusion de la clause des grands-parents et pour déterminer l’éligibilité au vote», dit madame Mell dans le rapport de la direction. «Les modifications statutaires demandées sont en cours de finalisation», explique-t-elle.

Le CSFP attend toujours une réponse du gouvernement pour déterminer les dates fixées par ElectionsNL. «Cependant nous savons que les élections auront lieu en 2024», dit madame Mell.

Il y a neuf postes sur le Conseil scolaire du CSFP: deux au Labrador, deux pour la côte ouest, deux pour la péninsule d’Avalon, et trois pour le reste de la province.

-30-

Photo: Capture d’écran, le 2023-11-10 à 16.08.10

Photo: Capture d’écran

Caption: De gauche à droite, le conseil d’administration et l’équipe administrative du CSFP: Edna Hall, Denis Michaud, Michael Clair, Charly Mini, Selena Mell et Peter Smith. 

  • Nombre de fichiers 2
  • Date de création 19 novembre, 2023
  • Dernière mise à jour 20 novembre, 2023
error: Contenu protégé, veuillez télécharger l\'article