L’aide aux travailleurs autonomes tombe à point
Le mercredi 18 mars, vers le milieu de la journée, Stéphanie St-Onge se donnait la journée de jeudi et une partie de la journée de vendredi pour vider son carnet de rendez-vous urgents avant de fermer son entreprise, pour se conformer aux directives de la santé publique en lien avec la COVID-19. Cependant, plus tard dans la journée, la médecin-hygiéniste en chef, Heather Morrisson, a ordonné la fermeture de tous les salons de soins où il est impossible de maintenir deux mètres de distance.
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Jacinthe Laforest
Initiative de journalisme local - APF - Atlantique
«Je vais finalement fermer plus tôt que prévu», a communiqué Stéphanie St-Onge de Blossom Footcare de Summerside dans les minutes qui ont suivi l’annonce de la médecin-hygiéniste en chef.
Très professionnelle et dévouée à ses clients, Stéphanie St-Onge voulait surtout s’occuper des pieds de ses clients qui souffrent de problèmes douloureux. «J’aurais aimé m’occuper d’eux», a-t-elle confirmé.
Plus tôt dans la semaine, elle avait publié sur sa page Facebook qu’elle prenait toutes les précautions qu’il fallait pour assurer la sécurité de ses clients. «Je nettoyais toutes les poignées de porte et tout ce que les clients pouvaient avoir touché. Je portais le masque et les gants et j’ai espacé les rendez-vous de manière à éviter que plusieurs personnes soient dans la salle d’attente en même temps. Je suis toujours vigilante, à cause de la nature de mon travail, mais j’ai été encore plus à cheval sur le nettoyage».
La jeune femme avait pris connaissance rapidement des mesures annoncées par le gouvernement provincial, le 17 mars, dont un soutien au revenu géré par Innovation Î.-P.-É. de 500 $ par semaine pour les Prince-Édouardiens qui travaillent à leur propre compte et un financement d’urgence par fonds de roulement géré par Finances Î.-P.-É. : Emprunt de capital pouvant atteindre 100 000 $ avec un taux d’intérêt fixe de 4 % par an pour les petites entreprises.
«Je ne sais pas encore si je vais me prévaloir de ces aides financières. Il faudra que j’étudie cela dans les prochains jours, et me familiariser avec les critères», a indiqué la podologue.
En gros, il faut avoir fait un rapport d’impôt l’année précédente, faire la preuve que les pertes financières sont directement imputables à la pandémie et aux mesures d’urgence mises en place. De plus, l’entreprise doit être la principale source de revenus du travailleur autonome qui, par définition, n’a pas droit à l’assurance emploi.
Le 19 mars, la province a ajouté d’autres mesures pour aider les PME :
– reporter tous les paiements prévus sur des prêts pour les clients de Finances Î.-P.-É., d’Islande Investment Development inc. et du PEI Century Fund pour les 3 prochains mois;
– fournir 4,5 millions de dollars aux corporations au bénéfice du développement communautaire (CBDC) de l’ensemble de la province pour offrir du financement aux petites entreprises et aux entrepreneurs;
– une allocation temporaire de 200 $ par semaine pour toute personne qui a connu une réduction importante de ses heures de travail.
En date du 19 mars, les critères d’admissibilité des travailleurs autonomes étaient encore affichés seulement en anglais.
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Photo : Stéphanie St-Onge. Cr. La Voix Acadienne
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- Date de création 20 mars, 2020
- Dernière mise à jour 20 mars, 2020