La Ville d’Ottawa recevra 1,8 millions pour soutenir les demandeurs d’asile

Par Émilie Gougeon-Pelletier, IJL - Réseau.Presse - Le Droit et Charles Fontaine, IJL - Réseau.Presse - Le Droit

La Ville d’Ottawa recevra 1,8 millions pour soutenir les demandeurs d’asile

Le gouvernement Ford a annoncé lundi qu’il octroiera 42 millions de dollars à des municipalités qui ont besoin d’une aide d’urgence pour soutenir les demandeurs d’asile.

L’argent sera distribué via le Programme Allocation Canada-Ontario pour le logement (ACOL), a fait savoir la province, lundi.

L’annonce est survenue alors que le premier ministre ontarien Doug Ford rencontrait la mairesse de Toronto, Olivia Chow, pour la première fois depuis qu’elle a été élue, plus tôt cet été.

La plus grande tranche de l’investissement, soit 26,4 millions de dollars, sera versée à la Ville-Reine. C’est là que le plus fort afflux de demandeurs d’asile a été observé en Ontario cette année.

À Toronto, des nouveaux arrivants ont été forcés de dormir dans la rue en attendant qu’un lit se libère pour eux lorsque les refuges de la métropole, saturés, ont déclaré ne pas pouvoir les accueillir, au printemps dernier.

La Ville de Toronto a fait des demandes de financement répétées aux différents niveaux de gouvernements, affirmant qu’environ le tiers des usagers du système d’hébergement municipal sont des réfugiés et des demandeurs d’asile.

«Malheureusement, à Toronto et dans toute la province, trop de nouveaux arrivants en quête d’une vie meilleure éprouvent des difficultés et vivent dans nos refuges, dans les sous-sols des églises ou, dans certains cas, dans la rue, a soutenu Doug Ford. C’est tout simplement inacceptable. Tous les niveaux de gouvernement doivent travailler ensemble pour remédier à la situation.»

La plupart des programmes d’aide fédéraux comme l’aide financière ne sont pas disponibles pour les revendicateurs du statut de réfugié.

Ces individus, qui craignent d’être persécutés dans leur pays d’origine, diffèrent de ceux qui arrivent au Canada en tant que résidents permanents après avoir été reconnus comme réfugiés.

L’argent devrait aider environ 4000 nouveaux ménages, selon la province, en aidant davantage de personnes à accéder à un logement et à libérer des places dans les refuges.

Est ontarien

La province a annoncé lundi que son investissement comprendra 1,8 millions de dollars pour la capitale fédérale.

«Les fonds alloués reflètent la proportion estimée de revendicateurs du statut de réfugié pour chaque zone de gestion des services et leur impact relatif sur les services locaux, en fonction des données provinciales sur l’aide sociale», affirme la province dans un communiqué.

Au cours des derniers mois, certains refuges de la Ville d’Ottawa ont eux aussi été submergés par l’afflux de demandeurs d’asile.

À Cornwall, une ville située à cheval entre le Québec, l’Ontario, New York et la réserve Mohawk D’Akwesasne, qui accueille de nombreux demandeurs d’asile chaque année, la province versera quelque 250 000$.

Néanmoins, le conseiller municipal Fred Ngoudjo juge ce montant insuffisant.

«Cette aide va apporter un peu de légèreté dans la vie des nouveaux arrivants qui passent à travers des moments très difficiles, mais ce n’est pas assez, dit-il. Les besoins sont beaucoup plus importants. On s’attendait à beaucoup plus. Il faut reconnaître que Cornwall a un rôle important en termes d’accueil dans la province.»

Dans cette ville d’environ 50 000 habitants, le flot de nouveaux arrivants est relativement constant depuis le début de l’année.

Ils sont autour de 600 à vivre au centre Devcore et dans d’autres hôtels en attente d’un logement.

«Il y a beaucoup de nouveaux arrivants qui partent des hôtels à la recherche d’un logement, ce qui représente un défi immense, rappelle le conseiller. Nous n’avons pas de problème à les accueillir, mais nous n’avons pas les moyens, en tant que municipalité, d’offrir tous les services nécessaires. C’est pourquoi nous avons besoin de plus de fonds des gouvernements.»

Le logement est un facteur primordial pour qu’un nouvel arrivant se sente en sécurité dans son pays d’accueil, relève la cofondatrice de l’Association des Femmes Immigrantes Francophones Cornwall-SDG (AFIF), Aïcha Kapkop.

Ce financement représente «une très bonne nouvelle», selon elle.

«Ça tombe à point vu le prix élevé et le manque de logement.»

Cette femme d’origine camerounaise est arrivée à Cornwall en 2017 et dit s’être immédiatement sentie accueillie. Elle avait son propre logement.

«Quand on arrive dans un nouveau pays et qu’on n’a pas de logement, on se pose des questions, on pleure, surtout quand on a des enfants, explique-t-elle. Est-ce que j’ai fait le bon choix de venir au Canada? On quitte un pays où l’on avait un logement pour venir ici, alors quand tu en as un, ça te donne envie d’y rester. Personnellement, je suis bien chez-moi, avec ma famille, donc pourquoi quitterais-je Cornwall?»

Au cours de la dernière décennie, le nombre de demandes du statut de réfugié déposées en Ontario a presque doublé, selon la province.

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  • Date de création 19 septembre, 2023
  • Dernière mise à jour 19 septembre, 2023
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