La protection du fleuve Saint-Jean, l’affaire de tous

De nombreux polluants se retrouvent dans le fleuve Saint-Jean provenant de l’activité industrielle et du développement riverain.

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Gaétane Lévesque

Initiative de journalisme local - APF - Atlantique

Dans un rapport publié en novembre dernier sur la qualité de l’eau, des lacs et des rivières, le ministère de l’Environnement et des Gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick révèle que « la majorité des lacs et des rivières présentent des eaux de bonne qualité ». Cependant, le rapport révèle que la qualité de l’eau était passable à trois points d’évaluation du fleuve Saint-Jean (Evandale, Lower Lincoln et en amont de Grand Sault) en raison de présence de polluants comme le cuivre, le zinc et l’oxygène dissout.

 

L’origine de ces polluants est attribuée, entre autres aux activités forestières, agricoles et à l’aménagement résidentiel.

 

Selon l’auteur du livre Techniques de traitement des eaux usées (2019) Benalia Ouanouki « Les activités industrielles et agricoles sont indispensables à l’économie de la région, mais elles doivent prendre des dispositions draconiennes pour la sauvegarde de ces "niches écologiques" appelées à disparaitre et il ne faudrait surtout pas que l’économie ait pour leitmotiv la destruction de la nature et de l’environnement ». Il ajoute que « les nitrates et les nitrites, les pesticides sont maintenant considérés comme très dangereux pour les milieux de déversements et la plupart des pays ont une règlementation très stricte en ce sens. »

Les inondations n’aident pas

 

Le fleuve Saint-Jean, calme et sinueux en grande majorité du temps, peut se gonfler et sortir de son lit à certains moments de l’année. Ces crues inondables affectent plus certains villages : Saint-François, Clair, Saint-Hilaire, Fredericton, Jemseg, Quispamsis et Saint-Jean, entre autres, et menacent les habitations et les routes qui suivent son parcours. Ces débordements ont des conséquences sur les habitants des rives : fermetures de plusieurs routes longeant le cours d’eau, inondations des terres agricoles, dégradation des habitations envahies par l’eau des crues, insécurité de la population évacuée, batailles juridiques avec les instances décisionnelles et les compagnies d’assurance.

 

Lors des inondations d’avril 2019, le directeur de l’Organisation des mesures d’urgence du Nouveau-Brunswick (OMUNB), Greg McCallum, a averti la population des dangers des eaux d’inondation qui peuvent contenir des débris de toutes sortes, des reflux d’égouts, et des contaminants chimiques qui se retrouvent dans le fleuve Saint-Jean.

 

Lors des dernières crues, en avril 2019, des centaines de riverains ont dû quitter leur domicile. À Fredericton, la capitale provinciale, les eaux fluviales ont inondé 35 rues, endommageant des habitations, des immeubles à bureaux et des commerces. En tout, ce sont 55 routes qui ont été touchées et plusieurs ponts ont dû être fermés.

 

Selon le rapport 2018 du Comité national d’experts du réseau canadien de l’eau, les poissons et autres organismes aquatiques peuvent être affectés par le rejet de contaminants associés aux eaux usées. Ces effets peuvent même mener à des changements dans la diversité des espèces et peuvent également amener la restriction de cueillette de mollusques, la fermeture de plage, la diminution des populations fauniques, des changements dans la diversité et dans la structure des communautés biologiques. En d’autres mots, ces déversements d’eaux usées réduisent et détériorent l’habitat faunique des zones d’alimentation ayant pour but la diminution du nombre d’individus par espèce.

 

Entreprendre des actions concrètes

 

L’Organisme du Bassin Versant (OBV) du fleuve Saint-Jean avec ses partenaires ont ciblé des objectifs à respecter et à créer afin de protéger l’habitat naturel menacé du patrimoine fluvial.

  • Réduire la prolifération des espèces exotiques envahissantes (plantes, insectes, animaux, poissons),
  • Protéger la diversité faunique du milieu aquatique,
  • Protéger les bandes de végétation riveraine,
  • Améliorer la gestion des fossés routiers municipaux, agricoles et forestiers,
  • Améliorer l’efficacité des systèmes du traitement des eaux usées.

 

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  • Date de création 28 février, 2020
  • Dernière mise à jour 28 février, 2020
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