La pandémie a aussi favorisé de bonnes habitudes

Le Dr R., médecin de famille, s'alarme de deux autres "épidémies" liées au covid... La hausse de consommation d'alcool chez les adultes: "un poison qui a entraîné un nombre alarmant de mes patients dans sa spirale". Et les écrans chez les enfants: il en reçoit beaucoup en consultation "qui ne peuvent plus s'en passer", avec des effets néfastes sur leur capacité à socialiser et à se concentrer. Pour autant, le contexte de la pandémie a aussi parfois favorisé la prise en compte de déséquilibres, et entraîné l'adoption de bonnes habitudes.

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Stan Leveau-Vallier

IJL – Réseau.Presse – l-express.ca

 

 

 

Dépendances

Dès le premier confinement, au printemps 2020,  Rich s'est retrouvé à boire davantage et plus souvent. Il a constaté l'impact négatif de cette habitude sur son portefeuille, sur son humeur et sa santé mentale.

Il a fini par décider d'arrêter l'alcool, et n'en a pas bu une goutte depuis un an.

De même, Jacqueline, qui essayait d'arrêter de fumer depuis des années, a mis à profit le moment où il n'y avait plus de retrouvailles festives avec des amis ou de pauses cigarette avec des collègues, pour arrêter définitivement.

Santé mentale

Dyanath Fournier, thérapeute francophone à Toronto, observe que beaucoup de gens ont été forcés à l'introspection, et ont du faire face à leurs problèmes latents.

Elle reçoit davantage de patients, et se réjouit de constater les impacts positifs de la thérapie... Ou de bonnes habitudes de santé mentale – stratégies comportementales, méditation, tenue d'un journal – pour davantage de bien-être et pour de meilleures relations.

Relations familiales

Beaucoup ont trouvé très lourd d'avoir les enfants à la maison, notamment quand il fallait qu'ils suivent l'école en ligne.

Mais la plupart ont tout de même apprécié de trouver des occasions de bons moments en famille. Et de faire découvrir de nouvelles activités à leurs enfants: cuisine, musique, apprentissage du vélo, lecture...

Ceux qui travaillent encore de chez eux valorisent souvent de pouvoir être davantage présents pour leurs enfants. Le conseil de Dyanath Fournier: trouver juste 5 minutes d'attention inconditionnelle par enfant par jour. C'est déjà bien pour favoriser le bien-être de chacun.

C'est un peu ce que Vera a mis en place dans sa famille. Un "quart d'heure de fun" tous les soirs, où tous sont invités à se retrouver pour danser ou jouer sans se prendre au sérieux.

C'était une soupape bienvenue en pleine pandémie, mais c'est devenu une habitude appréciée qui est restée ensuite.

Relations de voisinage

Thomas s'est beaucoup rapproché de ses voisins, notamment en fonction de l'aide dont chacun a eu besoin à un moment. Courses pour ceux qui étaient confinés malades. Entraide pour occuper les enfants. Retrouvailles en petit comité lorsque c'était possible.

La pandémie a montré l'intérêt de relations de voisinage un peu plus poussées.

Yves fait partie d'un groupe d'amis qui, après avoir souffert du manque de socialisation, a décidé de faire des activités ensemble régulièrement.

Résultat: ils prennent rendez-vous toutes les semaines. Ils se voient désormais davantage qu'avant la pandémie. Et le petit groupe de quelques amis d'enfance s'est élargi a une quinzaine de personnes.

Cuisine et bricolage

Yves explique aussi qu'avant, c'était sa femme qui faisait la cuisine. Avec la quantité de repas à préparer pour toute la famille confinée et la pression du travail en ligne pour son épouse, il a été forcé de s'y mettre aussi. Il en retire maintenant beaucoup de satisfaction.

Laura, comme beaucoup, s'est mise à faire du pain maison pour nourrir sa famille de gros mangeurs, et éviter d'aller faire la file au supermarché trop souvent. Elle a même découvert le levain, et a pris le pli de faire un à deux pains par jour.

Il y a toujours du pain frais chez elle désormais, avec moins d'aller-retours de courses, et moins de dépenses.

Laura s'était aussi mise à la couture pour fabriquer des masques pour sa famille et son voisinage, et éviter le gâchis des masques jetables.

Résultat: la couture est désormais une de ses activités de détentes préférées... même si il s'agit souvent de raccommoder les habits troués de ses enfants.

Santé physique

Beaucoup de gens se sont mis au vélo, notamment pour éviter de prendre les transports. Les nouvelles pistes cyclables installées à Toronto sont appréciées, et bien que les transports ne posent plus vraiment de risque de contamination, beaucoup continuent de se rendre au travail à bicyclette.

D'autres, comme Guillaume, ne vont plus beaucoup au bureau et travaillent de la maison. Mais comme il n'a plus ces temps de trajets, il a retrouvé le temps de faire du sport régulièrement.

Guillaume sort même parfois faire un tour dans le ravin à côté de chez lui à midi, quand son emploi du temps le permet.

Comme lui, beaucoup apprécient de profiter de la nature à Toronto. Et de pouvoir trouver un meilleur équilibre entre travail et vie personnelle, grâce à la nouvelle flexibilité des horaires de bureau qui permet d'éviter des déplacements moins utiles.

La pandémie nous a forcés à faire preuve de créativité. Certaines des bonnes habitudes développées sont appelées à rester.

Sans doute avez-vous aussi de nombreux exemples personnels ou dans votre entourage: N'hésitez pas à les partager en commentaires!

 

 

 

 

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Photos

 

Titre : habitudes pain

Légende : Pain maison sortant du four.

Crédit : Stan Leveau-Vallier

 

Titre : habitudes vélo

Légende  On voit de plus en plus de cyclistes.

Crédit : archives l-express.ca

  • Nombre de fichiers 3
  • Date de création 3 juillet, 2022
  • Dernière mise à jour 3 juillet, 2022
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