La lutte pour une circonscription de la région de Chéticamp se poursuit
Une audience afin d’aborder la question d’une circonscription électorale protégée pour la région de Chéticamp aura lieu les 23 et 24 octobre prochains à la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse, à Port Hawkesbury.
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Jean-Philippe Giroux
IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse
Ce combat juridique est mené par la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse (FANE), qui travaille sur le dossier depuis plusieurs années.
Elle a dénoncé en automne 2019 le rejet de deux options proposées à la Commission de délimitation des frontières électorales de la Nouvelle-Écosse, soit la création d’une circonscription pour Chéticamp ou d’une double députation pour la région d’Inverness.
Notons que la Commission a recommandé dans son rapport final de rétablir les circonscriptions de Clare, Argyle et Richmond, qui ont été fusionnés avec d'autres districts en 2013, tout en écartant la demande pour Chéticamp.
« La lentille de la représentation effective ne semble pas avoir été appliquée pour la circonscription de Chéticamp alors qu’elle I’a été pour les autres circonscriptions exceptionnelles créées par la Commission », peut-on lire dans le mémoire.
Parmi les commissaires, quatre étaient pour et cinq étaient contre. « On a demandé des explications pourquoi on l’avait rejetée et puis on n’a jamais eu d’explications claires », mentionne Jules Chiasson, directeur général de la FANE.
Après le dépôt du rapport en 2019, la FANE s’est concentrée sur l’élaboration d’une action précisant les fondements juridiques qui justifient l’ajout de la circonscription pour Chéticamp.
Les codemandeurs de Chéticamp, Natalie Aucoin, Marcel Bourgeois, Danielle Chiasson-Haché, Darlene Doucet et Maurice LeLièvre, ont signé l’affidavit afin d’aller de l’avant avec le procès. « On veut que la Commission refasse son travail et que la décision soit très, très claire », dit-il, en souhaitant qu’elle soit en faveur de la circonscription électorale protégée.
Certaines des raisons qui ont été soulignées pour appuyer sa création sont, entre autres, la distance géographique de la région acadienne ainsi que les caractéristiques historiques, culturelles et linguistiques qui la distinguent du reste du comté.
Malgré les efforts, la situation perdure. « Depuis la Déportation, les Acadiens ont été éparpillés dans des petites régions puis ils n'ont jamais pu se développer comme une grosse communauté - c’est toutes des petites communautés - et Chéticamp a toujours été une région acadienne bien active. Une région qui devrait être représentée à l’Assemblée législative », explique M. Chiasson.
Historiquement parlant, Chéticamp n’a été représenté par un Acadien que deux fois, le dernier étant Hubert Aucoin, élu en 1925 pour un mandat de deux ans.
Si Chéticamp n’obtient pas une circonscription protégée, les membres de la région n’auront jamais quelqu’un à Halifax pour défendre leurs intérêts, lance le directeur général. « Ça donnerait aussi une autre voix pour la communauté acadienne et francophone de l’ensemble de la province [...] Si on ajoutait une autre voix, de Chéticamp, ça viendrait renforcer les demandes des communautés francophones et acadiennes. »
Cette représentation fait une grande différence au niveau des politiques qui sont appliquées pour l’ensemble des régions acadiennes, fait remarquer M. Chiasson. Il utilise comme exemple le Conseil scolaire acadien provincial, qui s’est grandement développé au fil des années grâce aux représentants acadiens au gouvernement.
La FANE invite la population à venir aux audiences du procès, devant le juge Pierre Muise, afin « de démontrer que la communauté est vraiment intéressée par ce dossier ».
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- Date de création 13 octobre, 2023
- Dernière mise à jour 13 octobre, 2023