La Ligue professionnelle de hockey féminin fait sa grande entrée

Un pas de plus vers la parité des genres, c’est ce qu’offre la nouvelle Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF). La saison, qui débutera en janvier 2024, comprend six équipes à travers l’Amérique du Nord.

_______________________

Charlotte Dubois

IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne

 

 

La nouvelle est accueillie avec bonheur et espoir chez les joueuses et partisans de hockey féminin. «Ma première réaction, c’était “finalement, c’était le temps”», s’est exclamé Éric Morency, qui est bien impliqué dans le hockey de l’Île-du-Prince-Édouard, notamment en tant que directeur général de l’équipe féminine des Western Wind Major U18 AAA de Summerside.

Les villes de Montréal, Toronto, Ottawa, Boston, New York et Saint-Paul, au Minnesota sont les heureuses élues pour accueillir les équipes de la ligue. Chaque formation active devra compter 23 joueuses.

Le premier repêchage a eu lieu le 18 septembre dernier et c’est le Minnesota qui a eu le premier choix, l’ordre ayant été tiré au sort. Le premier choix a été l’attaquante centre Taylor Heise, qui restera ainsi dans son état natal. Les 90 noms appelés à fouler les planches de la scène proviennent de partout aux États-Unis, au Canada et en Europe, pourtant, aucune Prince-Édouardienne ne fait partie du lot.

Selon M. Morency, la LPHF est une avancée positive, mais est encore inatteignable pour la majorité. «Il y a à peu près 97% des gars dans la ligue nationale qui n’ont pas joué pour l’équipe olympique, mais ils sont quand même dans la ligue nationale. Tout de suite, c’est un peu le contraire pour les filles parce qu’il n’y a tellement pas d’équipes qu’il faut pratiquement que tu sois la meilleure de ton pays pour aller sur ces équipes-là, donc le chemin est encore loin.»

La direction annoncée

«Les joueuses, elles-mêmes, étaient obligées de travailler pour essayer de créer une ligue et là finalement, il y a des gens qui se sont levés pour les aider et faire quelque chose», explique M. Morency. C’est l’américain Mark Walter, entre autres propriétaire des Dodgers de Los Angeles, qui soutiendra financièrement la ligue.

Les six directeurs généraux (DG) des équipes ont également été annoncés dernièrement. C’est Danièle Sauvageau, ancienne entraîneuse-chef de l’équipe nationale de hockey féminin qui prend cette place à Montréal. On pourra voir Gina Kingsbury, ancienne membre de l’équipe nationale canadienne, accompagner l’équipe de Toronto, alors que c’est Pascal Daoust, ancien DG des Foreurs de Val-d’Or, dans la LHJMQ, qui sera à la tête de la formation new-yorkaise. Le deuxième homme à mener une équipe de la LPHF est Mike Hirshfeld, qui figurait en tant que président de l’Association des entraîneurs de la LNH. La ville de Boston a choisi l’athlète Danielle Marmer, qui travaillait déjà pour les Bruins, à titre d’assistante au développement des joueurs et au repérage. Enfin, le Minnesota a sélectionné Nathalie Darwitz, olympienne et championne du monde pour mener son équipe.

Des salaires… viables?

Une marge obligatoire a été établie pour les salaires des joueuses de la LPHF. Dans chacune des six formations, le salaire minimum s’élève à 35 000$ US (environ 47 000 CAD), alors que le salaire moyen est de 55 000$ US (environ 74 000 CAD). Parmi les 23 joueuses, au moins six devront être payées un minimum de 80 000$ US (environ 108 000 CAD).  C’est un maximum de neuf joueuses par équipe qui toucheront un salaire minimum. La LPHF refuse toutefois de révéler le salaire de chaque joueuse pour le moment.

Une lueur d’espoir

Pour beaucoup de jeunes filles, la LPHF signifie la possibilité de continuer à jouer au hockey longtemps et de suivre ses rêves. M. Morency relate qu’il a bien vu les étoiles dans les yeux de sa fille, qui joue présentement dans l’équipe féminine des Western Wind Major U18 AAA de Summerside.

«Avant que la ligue professionnelle arrive, tout le monde se disait “Pourquoi j’irais jouer dans une ligue et que je prendrais beaucoup de temps comme ça quand je ne peux pas gagner ma vie en jouant au hockey”, donc là on va peut-être voir plus d’opportunités et je pense qu’il y a de l’espoir.»

La ligue n’est pas parfaite et le chemin est encore long avant de s’y rendre, mais pour ces jeunes filles, la pensée vient de changer de «J’aurais aimé m’y rendre» à «Maintenant, comment je m’y rends?».

 

 

 

-30-

 

 

 

Photos

 

Les directeurs généraux des six équipes de la LPHF.  (Photos : www.facebook.com/thepwhlofficial)

 

Les entraîneurs de la LPHF.  (Photos : www.facebook.com/thepwhlofficial)

 

Éric Morency. (Photo : La Voix acadienne)

  • Nombre de fichiers 5
  • Date de création 27 septembre, 2023
  • Dernière mise à jour 27 septembre, 2023
error: Contenu protégé, veuillez télécharger l\'article