La liberté d’expression au cœur des préoccupations de la communauté fransaskoise

La Cité universitaire francophone de Regina a lancé en janvier le 5e module de la série Osons le mieux-vivre communautaire, conçue et animée par le docteur Abdoulaye Yoh dans le cadre du Partenariat interculturel provincial. Le module, intitulé Liberté d’expression et réseaux sociaux : et si on en parlait ? a permis d’aborder des sujets sensibles qui méritent une attention particulière pour le bien-être communautaire.

Bertrand Simb Simb – IJL-Réseau.Presse – L’Eau vive

Tout est parti du constat selon lequel un sentiment de malaise et d’insécurité règne au sein de la communauté fransaskoise et de ses réseaux sociaux.

Le but de la série est donc de trouver des solutions afin d’assainir la vie communautaire, en plaçant sur la table des conversations les thématiques du racisme, de l’intimidation, de la discrimination, des micro-agressions, des préjugés et de la liberté d’expression.

Lors du module 5, l’animateur Abdoulaye Yoh, détenteur d’un doctorat en éducation, a exposé plusieurs cas qui font état de l’usage de la liberté d’expression.

Définir la liberté d’expression

Que ce soit à travers les médias ou réseaux sociaux, certains mènent des attaques virulentes et tiennent des discours hostiles qui portent atteinte à l’identité, aux prises de position ou aux choix d’autres personnes. Ces derniers naviguent à la limite de la liberté d’expression.

D’un autre côté, on retrouve ceux qui font usage de leur droit à l’expression pour exprimer simplement leur pensée, leur opinion, et qui acceptent la critique et le reproche.

Cette dualité amène le docteur Abdoulaye Yoh à dire que « la liberté d’expression inclut le droit d’exprimer des opinions controversées et dérangeantes, ainsi que de critiquer des idées et des valeurs sans craindre de subir des représailles ».

Et d’ajouter : « La liberté d’expression fait partie des libertés et des droits fondamentaux protégés par la Charte des droits et libertés de la personne. »

Débattre sereinement

Peut-on débattre au sein de la communauté fransaskoise ? « Ce n’est pas seulement de pouvoir parler, mais c’est aussi donner la possibilité à l’autre de répliquer », souligne l’animateur.

Si les sensibilités varient d’un individu à l’autre, la liberté d’expression est une valeur incontournable qui implique le fait d’accepter de ne pas avoir raison sur tout, d’encourager des discussions ouvertes et d’être exposé à d’autres idées.

Il y a donc urgence selon Abdoulaye Yoh à déconstruire les concepts de racisme et de discrimination qui se dégagent des interventions des uns et des autres. Et pour y arriver, il faudrait « éviter d’essentialiser, catégoriser et mettre les gens dans une boîte ».

Loin de rechercher un milieu de vie exempt de tout conflit, l’animateur ajoute qu’un débat sain peut générer le progrès.

« On peut vivre en bonne intelligence avec nos désaccords, dans le respect et la grandeur, avec la possibilité d’avoir tort. C’est un signe d’humilité. »

Le docteur en éducation propose ainsi d’instaurer « l’éducation au débat à partir de la maison et de l’école », afin de permettre à l’enfant d’apprendre dès le plus jeune âge à émettre une idée, une opinion, et à accepter la contradiction et la critique. Et ce, dans le but de former un adulte à même de faire preuve de maturité dans l’exercice de son droit, la liberté d’expression.

 

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Expression

Concilier liberté d’expression et vie communautaire n’est pas toujours chose aisée.

Crédit : Volodymyr Hryshchenko / Unsplash

  • Nombre de fichiers 2
  • Date de création 3 février, 2024
  • Dernière mise à jour 1 février, 2024
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