La lettre au Père Noël, une «bulle de magie»
Chaque année, plus d’un million de petits Canadiens écrivent leur lettre au Père Noël, à l’approche des fêtes de fin d’année. Le précieux courrier fait l’objet de toutes les attentions. Au-delà du jeu, la lettre au Père Noël est un rituel important pour les enfants.
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Marine Ernoult
IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
«As-tu écrit ta lettre au Père Noël?» Dans les écoles et les garderies, c’est la question sur toutes les lèvres. Le précieux courrier est la principale préoccupation des enfants, à l’approche du 25 décembre. Les plus petits, et les plus grands avaient jusqu’au 9 décembre pour envoyer leurs missives aux lutins du bonhomme rouge et blanc. S’ils n’ont pas oublié d’indiquer leur adresse de retour, ils seront assurés de recevoir une réponse. Comme le Canada est multiculturel, le bureau du Père Noël répond dans 39 langues, y compris en braille.
«Cette lettre est l’un des rendez-vous incontournables, l’une des étapes clés dans la préparation de Noël, assure Diane Pacom, professeure émérite à la Faculté des sciences sociales de l’Université d’Ottawa. Cette bulle de magie et d’enchantement est essentielle à tous, petits et grands, dans un monde de plus en plus cynique et hyper rationnel.»
«Dans le cœur et la tête des enfants»
«C’est un rituel social essentiel qui permet aux plus jeunes de développer leur imaginaire. S’ils ne développent pas cet imaginaire, il leur manquera quelque chose à l’âge adulte pour faire face à des événements éprouvants», renchérit la Dre Christine Grou, psychologue et présidente de l’Ordre des psychologues du Québec.
Le Père Noël est une créature «mythique», selon les mots de Diane Pacom, qui dispose d’une vie sur terre. Il est propriétaire d’une maison à Rovaniemi, en Finlande, pays dont le climat explique qu’il soit botté et bien couvert. On lui prête parfois une femme, et on le sait entouré de ses amis lutins et propriétaire d’un traîneau tiré par des rennes. «C’est extraordinaire que cette histoire perdure dans notre monde bassement terre à terre. Ça permet aux enfants d’échapper à la réalité du quotidien», salue Diane Pacom.
«Ce n’est pas un mensonge, on est dans le registre de la tradition. Le Père Noël vit dans le cœur et la tête des enfants, il existe donc dans leur réalité ; et il fait partie du passé de presque tous les adultes», ajoute Christine Grou.
Confidences au Père Noël
Les plus jeunes dévorent les catalogues, et entourent, soulignent, découpent les jouets qu’ils voudraient voir au pied du sapin. Les plus grands s’appliquent à écrire leur liste de cadeaux.
«Les bienfaits sont nombreux, ça leur permet d’organiser leurs pensées, de soigner leur écriture, d’apprendre la patience. Dans notre monde, on oublie l’importance de désirer les choses, alors que plus on attend quelque chose, plus on est heureux de l’avoir», observe Christine Grou. Quel que soit leur âge, aucun bambin ne veut décevoir le généreux patriarche. Tout le monde garde en tête le fameux «si tu n’es pas sage, le Père Noël ne viendra pas».
Aux yeux de Christine Grou, les enfants glissent aussi des confidences dans les missives adressées au bonhomme rouge et blanc : «Dans leur esprit, le Père Noël est un être bienveillant. Il est proche d’eux et les connaît personnellement, il peut leur apporter du bonheur et arranger les choses».
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Photos
Diane Pacom est professeure émérite à la Faculté des sciences sociales de l’Université d’Ottawa. (Photo : Gracieuseté)
Christine Grou est psychologue et présidente de l’Ordre des psychologues du Québec. (Photo : Martin Girard, Shoot Studio)
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- Date de création 20 décembre, 2022
- Dernière mise à jour 20 décembre, 2022