La FRAP et le PIA au secours des immigrants en situation de détresse
Nouvellement arrivés, confinés, précarisés, certains francophones ont du mal à obtenir des informations dans un environnement anglophone. Pour les épauler, le Portail de l’Immigrant Association (PIA) et la Francophonie Albertaine Plurielle (FRAP) offrent des permanences téléphoniques.
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Salima Bouyelli
Initiative de journalisme local – APF - Ouest
Les conséquences économiques de la pandémie seront catastrophiques. Outre sur le plan sanitaire, les victimes économiques du coronavirus sont de plus en plus nombreuses en Alberta.
« Je travaillais à l'aéroport de Calgary jusqu'à ce que ma période d'essai soit suspendue et que je sois mis à pied. » Ce sont les propos de Ludovic arrivé de France en octobre 2019. « Ma compagne travaille toujours et j'ai fait une demande de Prestation canadienne d'urgence (PCU), car je ne suis pas éligible aux prestations d'assurance-emploi. »
« Mon employeur s'était engagé de nous payer jusqu'à la fin de nos contrats, c'était vraiment rassurant et bienveillant et puis la ministre de l'Éducation a décidé de couper dans le personnel de soutien. Je croise les doigts d'avoir droit à la PCU », rapporte Liliane qui travaillait comme aide à l’élève. Pour elle, le rapatriement sera toujours une solution de repli.
Des témoignages et des appels comme ceux-ci, la FRAP et le PIA en reçoivent quotidiennement.
Malgré la suppression de 5 postes en mars dernier pour des raisons de restrictions budgétaires, la FRAP est plus que jamais mobilisée pour servir les immigrants à distance. Elle a développé ce qu’Alphonse Ahola, directeur de la FRAP, appelle « un plan de contingence », c'est-à-dire un plan de réponse à la COVID-19.
« On a des gens qui sont arrivés au Canada peu de temps avant la fermeture de nos frontières et sont dans une grande situation de fragilité »,confie-t-il. Les personnes qui avaient un emploi l’ont perdu et celles en quête ont vu les opportunités diminuer. Cette soudaine situation de précarité a non seulement surpris les nouveaux arrivants eux-mêmes, mais aussi les familles chez qui ils vivaient.
Le confinement, dû à la COVID-19, a causé des troubles chez certaines familles, comme l’angoisse et l’anxiété, engendrant des tensions internes. Pour y remédier, la FRAP a ouvert une cellule de conseils et de soutien psychologique pour éviter que les conflits ne dégénèrent à l'intérieur des foyers.
Pour Michèle Katuku N., agente de développement des programmes au sein du PIA, le défi est de communiquer la bonne information en temps réel. Il faut « assister les familles pour répondre à leur besoin de base, identifier leur éligibilité à la PCU, car les critères changent et s'adaptent. »
Avec la crise du coronavirus, on assiste à une recrudescence des mêmes besoins. Les personnes ayant perdu leur emploi se dirigent vers le PIA pour constituer en priorité un dossier à la banque alimentaire avec laquelle il est partenaire.
Malgré la fermeture des bureaux, depuis le 18 mars, le personnel reste joignable à tout moment par téléphone ou par courriel pour répondre à la demande qui est de plus en plus forte depuis le début de la crise.
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Photo 1 – La FRAP en mode télétravail. (crédit : courtoisie FRAP)
Photo 2 – Alphonse Ahola, directeur général de la FRAP – Edmonton (crédit : courtoisie)
Photo 3 – Evelyne Kemajou, directrice générale du Portail de l’immigrant Association – Calgary (crédit : courtoisie)
Photo 4 – Michèle Katuku N., agente de développement des programmes, PIA – Calgary (crédit : courtoisie)
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- Date de création 30 avril, 2020
- Dernière mise à jour 30 avril, 2020