La France et le Nouveau-Brunswick renforcent leur coopération bilatérale

Le point d’orgue de la réception consulaire en l’honneur de la fête nationale française, le 14 juillet, fut sans conteste l’annonce par le ministre de la Francophonie, Glen Savoie, d’un partenariat renforcé entre la province et la France. Ce plan quinquennal, appelé « Stratégie de développement 2022-2027 », entend maximiser les retombées des relations existantes entre la France et la province.

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Damien Dauphin

IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien

 

 

Johan Schitterer a pris ses fonctions de consul général de France dans les Provinces atlantiques le 10 août 2019, jour de l’ouverture du Congrès mondial acadien dans la région. Deux semaines plus tard, le jour même de la clôture du CMA, il a fêté son propre anniversaire de naissance. Tout semblait s’annoncer sous les meilleurs auspices, quand le grand public acadien a appris que l’administration française lui avait donné pour instruction de fermer le consulat au terme de son mandat, qui devait prendre fin cet été. La suite est connue.

Non seulement la mobilisation de la société civile acadienne et néo-brunswickoise a convaincu le gouvernement français de revenir sur la décision prise au Quai d’Orsay, mais depuis lors, la relation entre la France et le Canada atlantique a pris une nouvelle dynamique. Non seulement le consulat ne fermera pas ses portes, mais en outre il est redevenu un acteur incontournable sur la scène canadienne à l’Est du Québec.

Preuve de la solidité renouvelée de la présence consulaire française en Acadie, ce qui aurait tant fait plaisir au regretté Robert Pichette, la réception du 14-Juillet a rassemblé le plus grand aréopage de personnalités publiques qu’on y ait vues depuis longtemps. Dawn Arnold, mairesse de Moncton et Maxime Bourgeois, maire de Memramcook, y ont côtoyé leurs homologues de Shippagan, Kassim Doumbia, et de Caraquet, Bernard Thériault.

Outre le ministre Savoie, le gouvernement provincial était représenté par ses deux meilleurs francophones, Daniel Allain et Dominic Cardy. La ministre fédérale des Langues officielles et de l’APECA, Ginette Petitpas Taylor, fut la première à prononcer une allocution. L’Île-du-Prince-Édouard a également participé à la fête, en la personne de son ministre des Pêches et des Communautés, Jamie Fox, ce qui ne manqua pas d’être relevé par le consul général.

« Je profite de votre présence pour souligner la qualité de notre relation avec l’Île-du-Prince-Édouard, qui fait tant d’efforts pour la Francophonie, et multiplie les projets en partenariat avec Saint-Pierre-et-Miquelon, notamment dans les domaines de l’agriculture et de la pisciculture »

Johan Schitterer a rapidement compris qu’au-delà de la valorisation des arts et de la culture, essentiellement mise en avant par ses prédécesseurs depuis quinze ans, il était essentiel de relancer la coopération économique et éducative. Il va même rester en poste un an de plus que prévu afin de mener à ses biens ses beaux projets ! Son dynamisme n’est pas pour rien dans la concrétisation de la nouvelle Stratégie de développement franco-néo-brunswickoise, dont la genèse remonte au gouvernement de Brian Gallant.

« Je tiens à souligner que la France est votre allié le plus précieux, au Canada atlantique, pour accéder au marché de 450 millions de consommateurs de l’Union européenne, pour coopérer avec un continent qui a tant en commun avec vous, qui est le plus proche par ses valeurs, par sa géographie aussi, et notre histoire commune. La France est votre porte d’entrée vers l’Europe, et votre consulat général votre interlocuteur privilégié », a déclaré M. Schitterer en prononçant son discours.

Développement économique et démographique

L’action du consulat général de France s’inscrit dorénavant dans la tendance d’une relation canado-française approfondie, et qui entre dans une nouvelle ère. Celle-ci porte notamment sur les domaines de la défense, de la sécurité, du développement économique, des énergies renouvelables, de l’économie bleue, des industries créatives et de la Francophonie. Au niveau provincial, cette relation particulière se matérialise à présent à travers la Stratégie de développement dont le ministre de la Francophonie, Glen Savoie, a fait l’annonce.

« Notre attachement à la France est plus que symbolique : il est bel et bien réel. Cette stratégie internationale de développement Nouveau-Brunswick/France est le fruit d’un travail de collaboration entre plusieurs ministères provinciaux et le consulat général de France dans les Provinces atlantiques. Elle vient répondre aux attentes de notre province et de la France d’augmenter notre collaboration dans des secteurs clés », a dit le ministre.

Outre les domaines où la coopération bilatérale est déjà existante, la relation intergouvernementale prend désormais de l’expansion avec l’inclusion, en particulier, du secteur de la santé dans lequel existent des besoins critiques. Le document de travail décline neuf objectifs prioritaires assortis d’indicateurs de performance clés chargés d’en mesurer la productivité.

S’agissant de l’objectif 4, qui vise à faciliter la reconnaissance des acquis pour certaines professions prioritaires, le Nouveau-Brunswick vise à recruter, dès la première année, 5 à 10 infirmières ou infirmiers français qui travailleront avec le Réseau de santé Vitalité, et à partir de 2024, 10 à 15 par an. L'objectif est notamment d’établir une procédure commune pour la reconnaissance mutuelle des qualifications du personnel de soins infirmiers autorisés à exercer au Nouveau-Brunswick et en France.

L’objectif 5 met l’emphase sur l’attraction des étudiants étrangers français dans la province. Parmi les indicateurs, figure l’augmentation du nombre d’étudiants français internationaux inscrits aux études postsecondaires dans la province. Pour le CCNB, la cible est fixée à 5% d’augmentation. Ces étudiants seront connectés avec des employeurs travaillant dans des secteurs prioritaires. La réalisation de cet objectif permettrait d’obtenir d’apporter des solutions croisées à l’immigration francophone et à la pénurie de main d’œuvre dans des métiers spécialisés.

La Stratégie de développement NB-France peut être consultée à l’adresse suivante : www2.gnb.ca/francophonie.

 

 

 

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Photos

 

Titre : Ginette
Légende : La ministre des Langues officielles et de l’APECA fut la première à prendre la parole.
Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

Titre : Glen
Légende : Le ministre de la Francophonie, Glen Savoie, a dévoilé la Stratégie de développement entre la province et la France.
Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

Titre : Réception 1
Légende : On peut reconnaître, dans le public, Alexandre Cédric Doucet, président de la SANB, Luc J. Doucet, membre du conseil d’administration représentant l’Acadie au Centre de la Francophonie des Amériques ; Dawn Arnold, mairesse de Moncton ; Maxime Bourgeois, maire de Memramcook (de dos) et Aldéa Landry.
Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

Titre : Réception 2
Légende : Dans le public, on reconnaît notamment Kassim Doumbia, maire de Shippagan ; Robert-Yves Mazerolle, consul honoraire de France à Halifax, et Bernard Thériault, maire de Caraquet.
Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

Titre : Groupe
Légende : Dans l’ordre habituel, Ginette Petitpas Taylor, ministre des Langues officielles et de l’APECA ; Martin Théberge, président de la SNA ; Dominic Cardy, ministre de l’Éducation et du Développement de la petite enfance ; Glen Savoie, ministre responsable de la Francophonie ; Johan Schitterer, consul général de France dans les Provinces atlantiques ; Florian Euzen, président de l’Association française du Canada atlantique ; et Mélaine Ricard-Beaulieu, attaché culturel.
Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

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  • Date de création 18 juillet, 2022
  • Dernière mise à jour 18 juillet, 2022
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