La force de l'échec

Chaque année, l’événement vise à offrir aux personnes qui évoluent dans le monde de l’innovation, de l’entrepreneuriat, de la politique ou du communautaire des occasions de rencontres, de création et de partage. C’est un moment propice pour développer des idées innovantes et transformatrices. L’objectif : célébrer les pratiques et les idées qui mènent à un changement positif dans le Nord.

Le thème de 2023, « connecter les personnes innovatrices », mettait l’accent sur le lien important entre la collaboration, la créativité et l’engagement communautaire. « Ce thème souligne l’importance de relier les innovateurs aux Yukonnais, de nourrir un sentiment d’appartenance et d’encourager une participation partagée au processus d’innovation », explique le site Web de l’événement. « En mettant en valeur l’essence du pouvoir collectif et du partage d’idées au sein de notre écosystème diversifié, nous visons à inspirer les autres à se considérer comme partie intégrante du parcours d’innovation au Yukon. »

Collaboration et créativité

Pour la deuxième année, Lauren Beille a été la facilitatrice de l’événement Fail Boldly: breaking the failure taboo (Échouer vaillamment, briser le tabou de l’échec). « Surtout avec les personnes en entrepreneuriat, c’est essentiel qu’il y ait des gens qui les tiennent dans la possibilité d’échouer. On a besoin de dire ‘‘l’échec est très probable. Mais vous n’êtes pas tout seuls, et c’est normal. On est là pour vous’’ », explique-t-elle.

Dans une salle comble, une cinquantaine de personnes se sont présentées pour parler de déboires tant personnels que professionnels. « L’échec est sans doute un moyen essentiel pour tisser des liens authentiques avec autrui, évoluer en tant que leader, et stimuler l’inspiration au sein d’une communauté », indiquait l’organisme organisateur. « Soyons francs, chacun a traversé des moments difficiles, et prendre conscience que vous n’êtes pas seul dans cette situation peut véritablement faire la différence. »

Partager les échecs pour réussir en tant que communauté

Quatre personnes ont répondu aux questions de Lauren Beille.

Gordie Tentrees, musicien, enseignant, entraîneur sportif et mentor auprès d’enfants à risque, faisait partie du panel. À ses côtés, Douma Alwarid, entrepreneure et conservatrice de la boutique de Unorthodox Yukon, Jennifer England, coach et consultante pour des leadeurs de haute performance et Peter Johnston, Grand chef du Conseil des Premières Nations du Yukon.

« Partager les échecs, être vulnérable, c’est une façon de construire une communauté », a expliqué Peter Johnston. « Quand une personne surmonte un obstacle en tant que personne Première Nation, c’est toute notre communauté yukonnaise qui vit un succès, celui de changer le narratif de notre société. »

Gordie Tentrees a quant à lui raconté son parcours. Issu d’une famille violente et dysfonctionnelle, il a eu peu de soutien dans son enfance. Surtout livré à lui-même, il a rencontré beaucoup d’échecs sur son chemin. « Quand on ne sait pas ce qu’on peut ou ne peut pas faire, on le fait quand même. On vit plein d’échecs. Et c’est comme ça qu’on avance. »

De son côté, Jennifer England mentionne le syndrome de la perfection. « L’échec me terrifiait », affirme-t-elle. La douleur vécue lors d’échecs lui a alors permis de se sentir vulnérable, puis d’évoluer. Elle suggère désormais la pratique des « micro-échecs » de façon régulière. « Faire une chorégraphie TikTok par exemple! », mais surtout, elle encourage le développement d’une culture du feedback, afin d’avancer vers une amélioration en continu.

Douma Alwarid a quant à elle souligné le fait que les échecs, bien qu’ils nous aident à évoluer, n’ont pas besoin de nous définir. « Quand quelqu’un me fait un compliment sur mes succès, j’ai tendance à répondre que j’ai arrété l’école jeune! Mais non, c’est n’est pas ça qui me définit! »

Au cours de ces 90 minutes de discussion entre les panélistes et le public, les notions d’humilité, d’autodérision, de vulnérabilité et de non-jugement ont fait leur place.

Selon Lauren Beille, le message le plus fort qui est ressorti de cet événement est le désir des gens d’avoir la permission de rater. Elle souligne aussi l’importance de changer la culture, surtout pour les jeunes générations, pour construire un monde où la vulnérabilité aurait plus de place.

IJL – Réseau.Presse – l’Aurore boréale

-30-

 

 

 

 

  • Nombre de fichiers 3
  • Date de création 24 novembre, 2023
  • Dernière mise à jour 24 novembre, 2023
error: Contenu protégé, veuillez télécharger l\'article