La fondatrice de la Maison Nazareth est décédée
Soeur Rita Barrieau, fondatrice de la Maison Nazareth, à Moncton, a succombé à un cancer agressif, dimanche.
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Mario Tardif
IJL - Réseau.Presse – Acadie Nouvelle
«C’est une triple perte. Non seulement on perd notre fondatrice, on perd notre présidente d’honneur du conseil d’administration et aussi l’une de nos bénévoles les plus dévouées, même si elle avait 86 ans», affirme le président du conseil d’administration de la Maison Nazareth, Rosaire L’Italien.
Née à Acadieville le 6 octobre 1935, Rita Barrieau s’est jointe à la Congrégation des sœurs Notre-Dame du Sacré-Coeur et elle a fondé la Maison Nazareth le 18 décembre 1979. Elle l’a gérée jusqu’en 1994 alors qu’elle a cédé son rôle de gestionnaire à un conseil d'administration.
«C’était une petite femme, mais c’était une colosse pour l’aide aux démunis», explique le porte-parole de l’organisme.
Soeur Rita, comme les gens l’appelaient couramment, a travaillé comme bénévole jusqu’aux derniers jours de sa vie.
«Elle avait vraiment à cœur l’activité de son œuvre, le bien-être des gens qui demandaient de l’aide», explique M. L’Italien.
Selon lui, la missionnaire faisait encore de tout.
«Elle pouvait laver des vêtements, laver des draps, des lits. Elle donnait un coup de main à la nourriture, à la réparation de vêtements.»
Elle avait encore beaucoup d’énergie. «Ce n’est pas croyable ce que cette petite femme-là pouvait soulever et pouvait donner comme effort», poursuit-il. D’ailleurs, essayer de la suivre dans les escaliers du refuge représentait un défi. «L’expression consacrée dit que les pieds ne collent pas au plancher, c’était vraiment le cas pour elle», commente-t-il.
«Il faut dire que pendant des années, la Maison Nazareth, elle l’a administrée toute seule, elle a tout fait», rappelle le porte-parole.
Selon Rosaire L’Italien, à la fin des années 1970, sœur Barrieau offrait ses services dans un petit appartement.
«Souvent, elle laissait son lit aux itinérants. Elle couchait sur le divan quand elle ne couchait pas par terre pour laisser les places les plus confortables à ses invités», informe-t-il.
«Elle avait confiance en la providence. Elle disait: Dieu n’aurait jamais laissé les oiseaux mourir de faim. Elle finissait par obtenir ce qu’elle voulait.»
«C’était quelqu’un qui avait beaucoup d’empathie. Tu sais, un itinérant, ça ne sent pas toujours bon, ce ne sont pas toujours des gens qui attirent la sympathie. Elle, elle passait par-dessus tout ça, elle tendait la main à ces gens-là, elle n’avait pas peur de les toucher, de les embrasser, de les aider.»
«Soeur Rita va nous manquer. Son sourire et sa bonne humeur vont nous manquer. Elle était toujours heureuse, affirme M. L’Italien. Il faut dire aussi qu’elle savait très bien où l'emmenait sa maladie, son cancer. Elle a préparé ses funérailles. Elle nous a aussi placé sa «commande» au niveau de l’héritage de la Maison Nazareth. Elle veut qu’elle continue.»
Son œuvre ne va pas mourir avec elle.
«Les 11 membres du conseil d’administration se sont engagés à maintenir l'œuvre de sœur Rita Barrieau vivante», indique son porte-parole.
Les funérailles auront lieu le samedi 24 septembre à compter de 10h à la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption de Moncton.
À la demande de la fondatrice, un compte de banque à sa mémoire a été ouvert chez UNI Corporation financière pour ceux et celles qui veulent contribuer à son œuvre.
La Maison Nazareth a 43 ans cette année. Elle sert de refuge d’urgence, temporaire pour les hommes, les femmes et les familles dans le besoin. Sa mission est d’aider les personnes sans abri et vulnérables à se réinsérer dans la société. Elle est située sur la rue Albert à Moncton.
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Photo :
Légende : Soeur Rita Barrieau (au centre) est décédée dimanche à l’âge de 86 ans.
Crédit : - Gracieuseté
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- Date de création 19 septembre, 2022
- Dernière mise à jour 19 septembre, 2022