La Fondation boréale change de cap

Depuis sa création en 2005, la Fondation boréale a toujours eu le mandat d’offrir un appui financier aux francophones du Yukon. Mais en 18 ans, aucune bourse n’a encore été attribuée. Le 27 juin dernier, lors de son assemblée générale annuelle, les membres du conseil d’administration (CA) ont décidé d’aller dans une nouvelle direction.

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Kelly Tabuteau

IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale

 

Après plusieurs années de dormance, la Fondation boréale a repris du service en 2021. Selon Yann Herry, actuel président, elle a commencé par mettre à jour ses statuts et règlements, conformément à la nouvelle Loi sur les sociétés qui entrait en vigueur le 31 mars dernier. Ce travail, mené par un précédent CA, était nécessaire pour assurer la pérennité de la seule fondation francophone au Yukon. Depuis, les bénévoles tentent de trouver des activités pour maintenir à flot la Fondation.

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Accroître le capital actuel

En automne 2022, la Fondation boréale s’est adjoint les services de la firme Discitus pour amorcer une réflexion stratégique permettant de dégager une vision à long terme pour l’organisme caritatif. Le CA formé lors de l’AGA de mars dernier a alors dégagé deux priorités qu’il a présentées ce 27 juin aux membres de la Fondation. « Placer la majorité des fonds de la Fondation boréale afin d’augmenter son capital à long terme et accroître l’intérêt à la Fondation en la rendant plus visible en vue d’une implication accrue de la communauté dans sa gestion », propose Yann Herry dans son rapport de la présidence.

L’idée est donc de trouver un fonds d’investissement qui permettra d’augmenter les sommes qui pourraient être reversées à la communauté, comme seuls les intérêts peuvent être distribués. « Puisque nous ne sommes pas encore capables de mettre en œuvre les actions prévues par le mandat de la Fondation, faisons au moins fructifier son capital jusqu’à ce que nous soyons capables », suggérait alors Yann Herry, au nom du CA sortant.

Élire de nouvelles personnes au CA

Le trio composé de la présidence, de la vice-présidence et du secrétariat-trésorerie a été réélu à l’identique, respectivement Yann Herry, Julie Croquisson et Patricia Brennan, alors qu’Élise Guillemette et Régis St-Pierre rejoignent Sandra St-Laurent sur les postes d’administration.

« Pour moi, c’est essentiel que la Fondation continue […] Ça prend du temps pour constituer un bon fonds de roulement. Mais ça prend surtout de l’énergie de la part du CA. Si on ne met pas l’énergie maintenant, dans 50 ans, il n’y aura pas grand-chose. Mais si on la met maintenant, dans 50 ans, il y aura un bon fonds qui va réellement pouvoir aider la communauté », confie Régis St-Pierre.

Patricia Brennan, membre du CA depuis 2015, est quant à elle ravie de sa réélection. « J’ai toujours eu à cœur l’idée de démarrer le programme de distribution des bourses, soit pour les jeunes qui s’en allaient étudier à l’extérieur du territoire, soit pour les demandes venant de la communauté pour un besoin social ou pour l’éducation en français. Ces dernières années, les CA ont beaucoup de dynamisme et de vitalité. On a vraiment les moyens de travailler ensemble », avoue-t-elle.

Chercher de nouvelles sources de revenus

Patricia Brennan explique en entrevue que le procédurier pour l’allocation des bourses, de la constitution du comité de sélection aux critères d’attribution, en passant par le dossier de candidature, est quasiment prêt, ne nécessitant qu’une rapide mise à jour. Finalement, selon elle, il ne manque que des fonds pour pouvoir verser des bourses d’un montant intéressant. « Le CA s’est mis d’accord pour investir le capital actuel. Mais il y a d’autres aspects que nous allons regarder. […] Nous avions mis en place le prélèvement de fonds à la source, ça demandait beaucoup d’énergie, on récoltait finalement peu et ça ne s’équilibrait pas. Là, on va étudier la mise en place d’un programme de donation à plus large échelle, avec des dons réguliers, ponctuels ou en legs testamentaires [disposition prise par une personne dans le but de transmettre, à son décès, une partie de ses biens à un bénéficiaire, par exemple la Fondation boréale] », conclut-elle.

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  • Date de création 21 juillet, 2023
  • Dernière mise à jour 6 juillet, 2023
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