La COVID-19 sur le sentier des écoles dans l’Ouest canadien
Ça y est, la rentrée scolaire 2020 tant attendue et appréhendée est arrivée. Le point sur ce qui attend les élèves fransaskois, franco-albertains et franco-colombiens.
André Magny
Initiative de journaliste local Ouest – APF
Le gouvernement de la Saskatchewan a octroyé 40 millions de dollars pour répondre aux divisions scolaires et au Conseil des écoles fransaskoises (CSF) dans le but d’acquérir de l’équipement de protection individuelle, pour se procurer des outils d’aide à l’apprentissage (matériel en ligne) destinés aux élèves immunodéprimés ou ayant des besoins particuliers, et mener à bien d’autres activités rendues nécessaires par la pandémie, comme l’approvisionnement en fournitures d’hygiène.
Pour la rentrée de cette semaine – le 8 septembre –, le gouvernement de la Saskatchewan a émis quelques balises en concertation avec l’équipe de planification d’intervention du ministère de l’Éducation de la province et le médecin hygiéniste en chef. Il y aura, par exemple, des entrées spécifiques, des heures de départ décalées, une augmentation des protocoles de désinfection et de nettoyage pour les sacs à dos ou les fournitures et le port du masque dans les endroits à circulation élevée, comme les couloirs et les autobus.
« Mais le CSF peut aller plus loin », comme le mentionne son directeur général, Ronald Ajavon. Il précise que de la 4e à la 12e année, le port du masque sera obligatoire dans les écoles du CSF, partout où la distanciation sociale ne peut être respectée. « De plus, avec l’aide d’un scanneur, il y aura une prise de température tous les jours », mentionne-t-il. Toutes les écoles en seront munies. Si un élève fait plus de 38 degrés de fièvre, il sera retourné à la maison.
Des visites la semaine dernière dans les différents établissements scolaires et des rencontres avec le personnel enseignant ont permis à M. Ajavon de constater que « les gens sont déterminés et engagés » à faire de cette rentrée un événement sécuritaire.
En classe avec Mariam
En Alberta, les Franco-Albertains ont eu droit à une rentrée progressive depuis la première semaine de septembre, là aussi en accord avec le ministère de l’Éducation et le médecin-hygiéniste en chef de la province.
Parmi les points à signaler, outre l’aspect de désinfection des lieux et du matériel, mentionnons que le masque est obligatoire de la 4e à la 12e année, à la fois pour les élèves et le personnel là où l’éloignement physique ne peut être maintenu. Les masques sont aussi obligatoires dans les autobus scolaires pour les conducteurs et les élèves de la 4e à la 12e année. Si un élève est atteint de la COVID-19 en classe, il sera isolé et attendra l’arrivée de ses parents. Du soutien psychologique sera également offert au personnel et aux élèves en cas de besoin.
Jusqu’à maintenant, Mariam Sharaf, de l’école Michaëlle-Jean au sein du Conseil scolaire Centre-Nord, est satisfaite en général de la rentrée. L’élève de 11e année et ses amis comprennent la situation. Cela se passe plutôt bien surtout qu’ils ne sont que 7 ou 8 par classe. « On n’a jamais été nombreux à notre école », dit-elle.
Pandémie oblige, à son niveau, les élèves n’auront que deux cours par semestre. Et ce sont les enseignants qui changent de classe, limitant ainsi les déplacements des élèves. Et lors de ceux-ci, il y a un escalier pour monter et un autre pour descendre. « Mais ça peut varier dans d’autres écoles », confirme celle qui est engagée au sein de l’organisme Francophonie jeunesse de l’Alberta (FJA).
Avant d’entrer en classe, Mariam savait déjà à quoi s’attendre un peu. L’école avait mis en ligne sur son site une amusante vidéo expliquant les différentes règles de ce que serait la routine pour cette rentrée particulière. Le plus contraignant pour les élèves sera sans doute de rester plusieurs heures dans la même classe. La cafétéria étant fermée, Mariam Sharaf raconte que si les élèves de la 10e à la 12e année peuvent aller manger à la maison le midi, il n’en est rien pour ceux de la 7e à la 9e année. Les élèves doivent rester dans leur classe. « Par contre, eux, ils ont le droit à un cours d’éduc. Pas nous », explique-t-elle.
Pendant ce temps en Colombie-Britannique
Prévue pour le 8 septembre, la rentrée s’échelonnera finalement toute la semaine pour cette province de l’Ouest canadien.
Le plan de retour à l’école en Colombie-Britannique repose sur trois principes fondamentaux : de nouvelles mesures de santé et de sécurité, un financement accru pour la propreté des écoles et la création de groupes d’apprentissage pour réduire la transmission du coronavirus.
Côté hygiène, les élèves du secondaire seront libres de porter ou non le masque dans leur classe, mais lors des déplacements dans l’école, oui. Les écoles mettront également l’accent sur le lavage des mains et la distanciation sociale de 2 m. Le gouvernement de la Colombie-Britannique suggère également aux écoles d’installer des barrières dans les cafétérias lorsque le 2 m est impossible à respecter.
Côté argent, c’est une somme de 45,6 $ millions qui sera débloquée pour assurer la sécurité sanitaire dans les écoles.
Restent les groupes d’apprentissage. Selon le ministère de l’Éducation, « un groupe d’apprentissage est un groupe d’étudiants et de membres du personnel qui restent ensemble tout au long du trimestre scolaire, du semestre ou de l’année et qui interagissent principalement les uns avec les autres. » Ça peut être deux classes du primaire qui sont une à côté de l’autre, par exemple. Celles-ci peuvent s’unir pour différentes activités comme l’éducation ou la musique. On parle de groupes d’apprentissage de 60 personnes au primaire et de 120 au secondaire.
D’après la directrice générale de la Fédération des parents francophones de Colombie-Britannique (FPFCB), Marie-Andrée Asselin, « tout cela reste encore à voir concrètement. »
Ce qui a été conclu entre les différents partenaires du milieu de l’éducation, ce sont les grandes lignes pour respecter les exigences des autorités de la santé publique, « mais les applications concrètes se feront dans chaque école », d’après Mme Asselin. Une chose semble être claire pour elle, cependant, c’est la participation tant des syndicats que des conseils scolaires avec les parents pour permettre une rentrée la plus sereine possible malgré les circonstances.
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Bas de vignette : Au cours de l’été, le directeur général du CEF, Ronald Ajavon, a eu des discussions avec les gens du milieu pour trouver les meilleures solutions pour la rentrée 2020.
Crédit : gracieuseté CEF
Bas de vignette : Mariam Sharaf, de l’école Michaëlle-Jean d’Edmonton, vient de débuter sa 11e année.
Crédit : gracieuseté de Mariam Sharaf
Bas de vignette : La directrice générale de la FPFCB, Marie-Andrée Asselin, et l’ensemble des parents francophones de la C-B ont hâte de voir comment va se dérouler ce début d’année scolaire.
Crédit : Pascale Cyr
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- Date de création 8 septembre, 2020
- Dernière mise à jour 8 septembre, 2020