La construction d’une éducation en français pour tous

Quelles infrastructures scolaires et quels projets communautaires le CSFP a-t-il présentés lors de sa 26e assemblée générale annuelle afin d’assurer une éducation en français tout au long de la vie, de la prématernelle à l’éducation aux adultes?

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Cody Broderick
IJL - Réseau.Presse - Le Gaboteur - ATL

Plusieurs projets scolaires et d'infrastructure sont en cours ou sur la radar du Conseil scolaire francophone provincial (CSFP). Projet révélé lors de l’assemblée générale annuelle (AGA), en collaboration avec la Fédération francophone de Terre-Neuve et du Labrador (FFTNL), le CSFP participe de la mise en place de nouvelles possibilités d’apprentissage en français accessibles à un public terre-neuvien et labradorien de tout niveau, «de la prématernelle jusqu’au poste-secondaire et même plus loin», explique Michael Clair.

Un nouveau continuum pour les apprendre en français

«Comment peut-on [faire en sorte] que tous les enfants de nos ayant droits choisissent l’éducation en français?», demande-t-il. «Par exemple, en s'inscrivant dans nos boîtes de livres francophones.» Il demande par la suite: «Comment peut-on retenir un plus grand nombre de nos gradués du secondaire dans la province? Par exemple, en offrant des cours et des services à l’Université Memorial ou au College of the North Atlantic.» Il ajoute dans son rapport que le CSFP compte créer des espaces pour des programmes de prématernelle dans toutes les écoles francophones de la province. Et ce, dès la prochaine rentrée, en 2024.

Le CSFP compte présentement 369 élèves dans ses écoles cette année, mais il est possible que le nombre de personnes dans la province poursuivant une éducation complètement en français augmente pour toutes les tranches d’âge si le projet atteint ses objectifs.

Dans une capsule vidéo du rapport annuel de la branche Éducation postsecondaire de la FFTNL, diffusée dans le cadre de son AGA qui s’est également tenu au cours de la fin de semaine, le coordonnateur Étienne Vuillaume présente un aperçu des développements du nouveau service. Avec ses partenaires, y compris les deux institutions postsecondaires de la province, Horizon TNL et Canadian Parents for French, «on commence à se réunir une fois par mois pour élaborer une stratégie de développement.» Prochaine étape pour le coordonnateur: présenter un plan d’affaires qui permettrait un financement gouvernemental pluriannuel.

École Boréale: Une école à agrandir dans le Big Land

Outre le coup de main donné à la création de nouveaux espaces d'apprentissage en français pour les plus jeunes et pour les adultes, le CSFP se concentre également sur son infrastructure scolaire actuelle. «Les besoins en infrastructure ont été au cœur des discussions lors de nos réunions avec les ministères de l’Éducation et du Transport et de l’Infrastructure», affirme la directrice générale de l’Éducation, Selena Mell, dans son rapport.

Parmi toutes les écoles, l'École Boréale à Happy Valley-Goose Bay est la priorité numéro un pour Michael Clair. «L’École Boréale à Happy Valley-Goose Bay, moi je dirais que c’est une des pires [...] au Canada», admet-il dans son rapport. «Ça nous prend un tas de choses dans cette école.»

«Est-ce que l’école est en état? Est-elle sécuritaire?» demande un des membres du public lors de l’assemblée. Peter Smith, directeur général adjoint, élabore: «C’est un manque d'insolation, ce n’est pas que ce n’est pas sécuritaire.»

Le CSFP aimerait aussi agrandir l’école, y construire un gymnase, une bibliothèque, une cafétéria et une garderie, note le président. Selena Mell ajoute quant à elle qu’il n’y a actuellement ni laboratoire de science ni salle de musique, un manquement inacceptable.

«Nous avons offert une bâtisse qui n’est pas gérable pour une école qui accueille des élèves de la maternelle à la 12e année», résume-t-elle en notant par exemple que «pour la rentrée, les parents étaient dehors parce qu’il n’y avait pas de place à l’intérieur pour les accueillir.»

Le CSFP espère que le gouvernement déposera une demande de financement pour l’agrandissement de l’école au fédéral d’ici septembre 2024.

Anciennes et nouvelles écoles sur la côte ouest

Sur la côte ouest de l'île, une étude de viabilité est sur la table pour l'École Notre-Dame-du-Cap où «la fondation de l’école est en train de s'écrouler». L’édifice, qui a été construit dans les années 1970, a été fermé en mars 2019 suite à une évaluation structurelle effectuée par le ministère des Transports et des Travaux publics de la province. L’école a rouvert ses portes en septembre 2020.

Dans un rapport présenté au conseil d’administration en février dernier, Peter Smith a dévoilé que «certains ingénieurs nous ont fait savoir qu’ils considèrent que l’édifice ne méritent plus des investissements des contribuables car il est inapte à résister aux rigueurs [du] climat de la Péninsule de Port-au-Port.»

Le Gaboteur attend un suivi de l'état de l'école une fois le rapport finalisé.

De l'autre côté de l'isthme, le CSFP a pour objectif de construire une nouvelle école à Stephenville, où, le 4 novembre dernier, le maire Tom Rose a annoncé la décision de son conseil municipal d'encourager le renouveau francophone et acadien au sein de de la municipalité en prenant les mesures suivantes, selon un communiqué de presse envoyé le 9 novembre dernier par la FFTNL:

  1. Travailler avec tous les niveaux de gouvernement pour améliorer l'accès à la formation en français pour nos résidents de tous âges;
  2. Entamer le processus de transition vers des panneaux de signalisation bilingues dans toute la ville;
  3. Travailler avec la Fédération des francophones de Terre-Neuve et du Labrador pour trouver un espace acceptable pour accueillir une école et un centre culturel francophones; 
  4. Continuer à travailler en étroite collaboration avec la Fédération des francophones de Terre-Neuve et du Labrador sur des projets d'intérêt commun.

Le Gaboteur suivra de près dans ses prochaines éditions les différentes démarches menant à cette possible nouvelle école.

Ça bouge dans la capitale

À St. John's, le stationnement du Centre scolaire et communautaire des Grands-Vents (CGV) est un des principaux besoins à avoir été soulevé pendant l’AGA, ainsi que l'achèvement des rénovations à l'École Rocher-du-Nord (RDN). On envisage que l’école pourra accueillir les élèves de la maternelle jusqu’à la 12e année dès septembre 2024. 

Madame Mell ajoute qu'il y a également un problème d'espace au siège social du CSFP «qui est assez urgent». Avec une équipe administrative presque complète comparativement à l'année scolaire dernière, actuellement répartie sur deux sites, à RDN et CGV, madame Mell a précisé au Gaboteur au début de l'année scolaire qu'elle espérait réunir tout le monde sur un seul site.

Malgré le manque d'éléments infrastructurels pour certains élèves, madame Mell affirme que les résultats globaux pour chaque niveau ont été «positifs», au niveau de la réussite scolaire. «Surtout au secondaire, tous les élèves ont réussi leurs cours», explique-t-elle. Elle ajoute également que tous les élèves de 12e année ont reçu leur diplôme l'année dernière.

 

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Photo: Laetitia Esponde (Courtoisie)

Caption: Selena Mell, directrice générale de l’éducation du CSFP, et Peter Smith, directeur général adjoint. 

 

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Photo: Cody Broderick

Caption: Le CSFP effectuera une étude de viabilité pour l’École Notre-Dame-du-Cap qui se trouve à Cap Saint-Georges.

 

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  • Nombre de fichiers 5
  • Date de création 19 novembre, 2023
  • Dernière mise à jour 20 novembre, 2023
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