La Colombie-Britannique demeure confrontée à la pénurie d’enseignants

Malgré les vacances scolaires estivales entamées, la pénurie d’enseignants, elle, tient certains administrateurs scolaires de la province en haleine. Les stratégies fusent pour attirer les candidats et assurer que les postes soient pourvus pour l’année scolaire 2023–2024. Alors que plusieurs districts scolaires ruraux doivent courtiser les enseignants, d’autres, tels que dans les Kootenays au sud-est de la province, se disent prêts pour la rentrée. 

Marie-Paule Berthiaume - IJL – Réseau Presse – Journal La Source 

Les districts scolaires de la Colombie-Britannique font face à une pénurie du personnel enseignant depuis des années, la province ayant fait la manchette à maintes reprises au Canada. « Cette pénurie s’explique par l’épuisement des enseignants à la charge de travail grandissante en raison du manque généralisé de personnel scolaire, jumelé aux besoins académiques et sociaux accrus des étudiants à la suite de la pandémie de la COVID-19 ». C’est ce que soutient la première enquête annuelle effectuée l’an dernier par la Fédération des enseignants de la Colombie-Britannique.

Des districts scolaires plus touchés que d’autres

C’est le cas dans le district scolaire 74 (Gold Trail), situé à l’ouest de Kamloops où les effets du changement climatique compliquent le recrutement des enseignants. À tel point qu’un donateur anonyme offre présentement 10 000 $ à chaque nouvel enseignant qui accepte de travailler dans les écoles de cette division, ajoutant à cela une indemnité
de déménagement de 7500 $. Du coup, l’offre du donateur s’élève à 15 000 $ pour ceux qui choisissent de travailler à Lytton, village du district ravagé par les flammes en 2021. À noter que le mercure avait grimpé à  49.6C, du jamais vu dans la région.

Ailleurs, par exemple, dans la région des Kootenays, « il n’y a pas de pénurie d’enseignants, sauf dans certaines zones très éloignées », soutient la surintendante du district 8, Trish Smillie. Toutefois, elle reconnaît que certains domaines spécialisés restent aussi difficiles à pourvoir. Elle précise aussi que « de nombreux enseignants et autres professionnels qualifiés veulent vivre dans les Kootenays, ajoutant qu’il y a même occasionnellement un surplus de candidats pour les postes d’enseignants sur appel et autres postes vacants d’enseignants temporaires, à durée déterminée ou permanents. »

Les efforts de recrutement du SD8 restent néanmoins soutenus et constants. On a aussi
recours aux initiatives suivantes :

  • Collaborer avec l’Association des employeurs scolaires (BCPSEA) et promouvoir le recrutement par le biais du programme Make A Future. 
  • S’assurer que tous les postes et les informations du district soient disponibles auprès
    du personnel, sur le site Web et les médias sociaux et au besoin, auprès de médias payants.

Qu’en est-il du recrutement des enseignants francophones ? 

Pour le Conseil scolaire francophone (CSF), avec ses 47 écoles réparties à travers la province, la situation est différente puisqu’il doit embaucher un personnel francophone en milieu minoritaire.

« Nous avons pourvu une grande partie des postes avec du personnel qualifié pour l’année scolaire à venir », affirme Kapka Djarova, directrice des ressources humaines du CSF.

Elle souligne aussi que le recrutement est continu, ayant organisé quatre rondes d’embauche cette année. Toutefois, ajoute-t-elle
« les défis sont souvent avec les postes à temps partiel, en éducation spécialisée, et pour certains postes comblés par des enseignants non certifiés pour une année scolaire ».

Le CSF utilise aussi les moyens suivants :

  • Recourir à l’infrastructure « Faisons parler les données » organisée par la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF), l’Association canadienne des commissions scolaires (ACCCS) et divers partenaires, qui est une banque de données évolutive pan-canadienne pour aborder la pénurie, le recrutement et le maintien en poste d’enseignants en contexte minoritaire.
  • Collaborer avec le Bureau des affaires francophones et francophiles (BAFF) de l’université Simon Fraser qui offre un programme spécifique pour répondre à la pénurie des enseignants.

Resserrer les liens de collaboration 

Finalement, pour atténuer l’impact de la pénurie d’enseignants, le CSF, tout comme le SD8, mise sur une approche collaborative et flexible avec leurs employés afin de les fidéliser. Cela implique des rencontres fréquentes initiées par ces districts scolaires avec les syndicats afin de trouver des solutions et terrains d’entente aux nombreux défis rencontrés en ressources humaines.

Photo vignette :

Le CSF offre différentes aides financières au personnel enseignant nouvellement embauché et un accompagnement dans les démarches en matière d’immigration (crédit : CSF)

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  • Date de création 12 juillet, 2023
  • Dernière mise à jour 15 juillet, 2023
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