La classe politique et la communauté rendent hommage à Élisabeth II

La classe politique et la communauté rendent hommage à Élisabeth II

Comme c’est le cas à chaque disparition d’un personnage hors du commun, les témoignages se succèdent pour rendre hommage à la personne défunte. Des grands de ce monde aux gens modestes, tous ont eu une pensée pour la reine.

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Damien Dauphin

IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien

 

 

« La reine Élisabeth II était une présence constante dans nos vies. Elle avait l’habitude de dire que c’était bon de “se sentir chez soi” lorsqu’elle revenait au Canada, ce pays qu’elle aimait tant. »

Ainsi s’est exprimé le Premier ministre Justin Trudeau, visiblement ému, en parlant de l’une de « ses personnes préférées au monde ». La défunte reine avait en effet un attachement particulier pour le Canada, le pays du Commonwealth qu’elle a visité le plus au cours de sa longue existence. Le pays, aussi, où elle disait qu’elle se serait réfugiée si les choses avaient mal tourné pour elle en Angleterre.

Au niveau provincial, le premier ministre Blaine Higgs a rappelé le sens du devoir et du service altruiste de la souveraine. De son côté, la lieutenante-gouverneure Brenda Murphy a évoqué « l’influence apaisante de la reine, son charisme et sa capacité unique de faire en sorte que tout le monde se sente à l’aise en sa présence ».

La mairesse de Moncton, Dawn Arnold, a souligné pour sa part la contribution de la reine dans l’avancement des femmes de pouvoir. Autrefois peu nombreuses, de nos jours elles occupent davantage la sphère publique au premier plan.

« Lorsqu'elle est montée sur le trône en 1952, il y avait très peu de femmes à des postes de direction dans le monde. Elle a été un modèle pour de nombreuses personnes, en relevant les défis avec calme, dignité et détermination », a dit l’édile qui a fait mettre les drapeaux en berne et invite le public à signer un registre de condoléances à la mairie jusque vendredi prochain.

À l’international, les belligérants Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky ont eux aussi rendu hommage à Élisabeth II. Le président français Emmanuel Macron, féru d’histoire, n’a pas manqué de retracer le parcours de la reine, lorsqu’elle était mécanicienne et ambulancière dans l’armée britannique à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dernier chef d’État français à avoir eu le privilège de la côtoyer, M. Macron, qui aura seulement 45 ans à la fin de l’année, ne pouvait manquer de songer à la relation particulière que la défunte entretenait avec le pays voisin, longtemps rival du sien. La reine était francophile et francophone.

« Elle avait en France un statut spécial et, dans le cœur des Français, une place à part. Nul autre souverain étranger n’avait gravi le perron de l’Élysée aussi souvent qu’elle. Le français était pour elle, non seulement une ancestrale rémanence normande conservée en maints usages, mais une langue intime et chère. »

Sens du devoir et dignité

Emmanuel Macron s’est aussi adressé aux Britanniques et aux citoyens du Commonwealth en anglais. De son côté, le président américain Joe Biden a qualifié la souveraine de femme d’État d’une dignité et d’une constance inégalées, qui a renforcé l’alliance fondamentale entre le Royaume-Uni et les États-Unis.

Au Nouveau-Brunswick, les réactions étaient également notables et si, dans la communauté acadienne, il s’est trouvé des voix discordantes pour dénoncer un héritage colonial et une relique du passé, d’autres ont carrément pris le contre-pied afficher aussi bien leur soutien à la disparue qu’à l’institution qu’elle représentait.

C’est le cas d’Antoine Chiasson, 16 ans, originaire de Shippagan dans la Péninsule acadienne. L’élève de l’école Marie-Esther est un passionné de politique canadienne. C’est en étudiant l’histoire des institutions qu’il a découvert la monarchie constitutionnelle. Aujourd’hui, le jeune homme s’habille en noir en signe de deuil.

Dans la région, des retraités des forces armées canadiennes portent eux aussi le deuil d’Élisabeth II. Robert LeBlanc arborait fièrement deux médailles à l’effigie de la reine lorsque le Moniteur Acadien l’a rencontré devant le cénotaphe du Village de Memramcook. La première lui fut décernée en reconnaissance de ses années de service dans l’armée, et l’autre est la médaille du jubilé d’or de 2002. Il dit qu’il a toujours respecté la reine.

Étienne Gaudet se souvient de l’émotion qu’il a ressentie le 23 avril 1997, jour de son incorporation dans la carrière militaire, lorsqu’il a juré fidélité à la reine, à ses héritiers et successeurs. Depuis, cet homme d’honneur s’estime lié pour toujours par son serment, dont la formule est semblable à celui que doivent prononcer les nouveaux arrivants quand ils sont naturalisés citoyens canadiens.

« Les premiers ministres changent régulièrement, mais la reine représentait la constance, mentionne-t-il. Elle symbolisait pour moi et beaucoup d’autres militaires – anglophones, francophones et autochtones – le sens du devoir, la continuité et l’ordre des choses. Nous avions un grand amour pour elle et son portrait officiel était omniprésent dans tous les bâtiments de la défense nationale. Elle ne sera pas vite oubliée. »

 

 

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Photos

 

Titre : Vétéran

Légende : Ancien président de la branche locale de la Légion royale canadienne, Robert LeBlanc, de Memramcook, arbore la médaille du jubilé d’or et une autre en reconnaissance de ses années de service dans la réserve des cadets de l’air.

Photo : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

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  • Date de création 14 septembre, 2022
  • Dernière mise à jour 14 septembre, 2022
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