Journée internationale en rose d’avril : contre l’intimidation 2SLGBTQ+

Le 12 avril est une journée contre l’intimidation dans les milieux de travail, dans les écoles et en ligne, qui vise particulièrement les communautés 2SLGBTQ+. Elle aurait la même origine que la journée rose de février, contre l’intimidation de façon plus générale. 

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Andréanne Joly 

IJL – Réseau.Presse – Le Voyageur

 

En 2023, le thème de la Journée internationale en rose a choisi comme thème le courage. Selon le promoteur de la journée, l’organisme Day of Pink, plus de 80 % des jeunes 2SLGBTQ+ vivent de la discrimination ou de l’intimidation. 

C’est ce qui rend ce genre d’initiative si important, aux yeux de Zakary Bolduc, finissant de l’École secondaire catholique de Hearst en 2021, reconnu pour sa flamboyance et son port d’accessoires dits «féminins»

Des avancées doublées de reculs

«C’est l’idée de normaliser», estime la sociologue Diane Pacom, retraitée de l’Université d’Ottawa. Un graffiti l’avait interpelé, il y a une dizaine d’années à New York : «We’re queer, we’re here, get used to it.» Elle y a senti l’affirmation d’une communauté : «On est là, on est visible, habituez-vous, c’est tout.» 

Les groupes 2SLGBTQ+ ont vécu des avancées importantes, en particulier depuis les années 1960, un moment charnière en matière de droits civiques, rappelle l’observatrice. La communauté a pris sa place et une grande partie de la population l’a accepté. «Mais ça n’empêche pas qu’il y a des agressions, rappelle-t-elle. [Elles] peuvent parfois être très violentes; ça peut parfois être des petites agressions continuelles, quotidiennes. On ne peut pas dire : “ça y est, c’est réglé”.» 

Une campagne parmi d’autres

Lorsqu’il était à l’école, Zakary Bolduc a connu des journées en orange pour la vérité et la réconciliation, des journées en rose pour la Saint-Valentin ou en vert pour la St-Patrick, mais ne se souvient pas de journée contre l’intimidation comme celle proposée en février ou en avril. 

«C’est nécessaire pour montrer aux personnes en général que ce n’est pas si pire, être homosexuel, bisexuel», etc. Il poursuit : «Je ne suis pas ben ben différent des autres. Oui, je suis un peu plus flamboyant.» 

Il existe de nombreuses campagnes contre l’intimidation : la journée du gilet rose, en février, la journée internationale en rose, en avril. Le 17 mai est aussi la journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, date anniversaire du retrait de l’homosexualité de la liste des maladies mentales de l’Organisation mondiale de la santé, en 1990.

Pour Diane Pacom, «il y a eu du travail sur le plan culturel. […] Dans l’absolu, c’est devenu applaudi comme une cause juste et bonne.» Elle insiste sur la marginalisation qui existe encore : «il y a des gens qui n’accepteront jamais.»

L’école, c’est pour l’éducation et la socialisation, estime Zakary Bolduc, «pas pour te faire juger», dit celui qui a vécu sa part de situations perturbantes. Aujourd’hui, il aimerait bien voir son ancienne école toute vêtue de rose. «Ce serait beau à voir», croit-il.

 

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Zakary Bolduc, de Hearst. — Photo : Danielle Lauzon

 

jason-leung-HM6TMmevbZQ-unsplash.jpg : Photo de Jason Leung sur Unsplash

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L’organisation de la Journée internationale rose vise l’inclusion. — Image : dayofpink.org.

 

[ENCADRÉ]

Selon l’Enquête canadienne sur la santé des enfants et des jeunes menée par Statistique Canada en 2019, 7 jeunes canadiens âgés de 12 à 17 ans sur 10 ont subi au moins une forme d’intimidation au cours des 12 mois précédents. 

 

[ENCADRÉ]

Deux journées en rose

Les deux journées roses, en février et en avril, sont nées en Nouvelle-Écosse, en 2007, après que des élèves en aient intimidé un autre parce qu’il portait un gilet rose. Le lendemain, des dizaines d’autres élèves se sont présentés à l’école avec du rose, en geste de soutien. Le mouvement venait de naitre.

La journée en rose de février est devenue internationale en 2012, par l’entremise de l’ONU. L’autre aurait été lancée par le Centre canadien de la diversité des genres et de la sexualité, à Ottawa. Elle a été endossée par certains syndicats et milieux de travail. L’une vise l’intimidation, de manière générale, l’autre, l’intimidation contre les membres des communautés 2SLGBTQ+.

  • Nombre de fichiers 5
  • Date de création 5 avril, 2023
  • Dernière mise à jour 5 avril, 2023
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