Investir dans les femmes est l’action la plus intelligente pour atteindre l’équité

La Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars dernier, a été l’occasion de célébrations et de réflexion sur la place des femmes dans le monde.  Les conflits et les urgences climatiques affectent plus particulièrement les femmes et les enfants. Au Canada, la vie est meilleure que dans de très nombreux endroits dans le monde.  Pourtant, des femmes ne s’y sentent pas en sécurité.  Il faut changer cela. 

 

 

 

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Jacinthe Laforest 

IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne - ATL 

 

 

«Investir dans les femmes, ce n’est pas seulement “une bonne action“.  C’est l’action la plus intelligente qu’on puisse faire pour mettre fin à la violence, à la pauvreté et pour atteindre l’équité des genres», a lancé Farahnaz Rezaei, dans ses paroles d’introduction aux célébrations du 8 mars, dans l’auditorium de la bibliothèque de Charlottetown.   

Farahnaz Rezaei a cité l’Organisation des Nations unies, selon laquelle 614 millions de femmeset de filles vivent en 2024 dans des situations de guerres.  «Les conflits armés et les urgences climatiques font en sorte que les femmes et les filles dépensent de plus en plus d’énergie à chercher de la nourriture, de l’eau et des combustibles, dans une insécurité alimentaire grandissante», a-t-elle expliqué, ajoutant que, dans ce contexte, les femmes ne peuvent ni s’éduquer ni rêver à de meilleures conditions de vie.   

La ministre responsable de la situation de la femme à l’Île-du-Prince-Édouard, Natalie Jameson, a rappelé, pour sa part, que les investissements récents dans les programmes et initiatives visant l’égalité des genres dépassent de loin ce qui s’est fait dans le passé.   

«Nous avons besoin de rester vigilantes.  Nous avons toutes un rôle à jouer pour créer un monde plus équitable.  Nous investissons dans de très nombreuses organisations et programmes.  Plus tôt en 2023, nous avons signé un plan d’action de 10 ans accompagné d’une entente de financement de 9,2 millions de dollars avec le fédéral pour mettre fin à la violence basée sur le genre», a-t-elle rappelé.   

Malgré tous ces investissements, des femmes passent à travers les mailles du filet, car elles sont trop invisibles.  C’est à ces femmes que s’adresse Liz Corney, cofondatrice du refuge pour femmes «Blooming House» à Charlottetown.  «Depuis 2019, nous avons accueilli 221 femmes pour des raisons très diverses : la violence, et l’abus de substance, oui, mais également des femmes qui travaillent et qui n’arrivent pas à payer un loyer.  Notre invitée la plus âgée avait 72 ans.  Elle s’est retrouvée à la rue après le décès de son mari.  Quand je dis que nos invitées viennent d’horizons très divers, c’est vrai», dit-elle.   

Tout en admettant que 221 femmes est un «petit chiffre», c’est aussi un chiffre conséquent en proportion avec la population dans la province.  «Notre succès est aigre-doux.  Notre refuge affiche complet tous les soirs.  Ça devrait me réjouir, mais ça me rend aussi triste», assure-t-elle.   

Dans son message à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la présidente du Conseil consultatif sur la situation de la femme, Serena Smith, de Summerside, a rappelé que «partout dans le monde, la violence contre les femmes et les personnes de diverses identités de genre est une violation répandue des droits de la personne lourde de conséquences. En investissant dans des programmes de prévention, des services de soutien aux survivantes et des cadres juridiques, nous envoyons un message clair : la violence sous toutes ses formes est inacceptable».   

Pour elle, lorsque nous investissons dans des initiatives qui abordent la pauvreté, nous nous attaquons à une cause principale de l’inégalité des genres. «Si nous choisissons de mettre fin à la pauvreté, nous pourrons éliminer les obstacles qui entravent les femmes et les genres marginalisés, leur permettant ainsi de concrétiser leurs aspirations. Ces personnes pourront également mener une vie plus saine, tant sur le plan physique que mental. En accordant la priorité aux initiatives qui visent l’élimination de la pauvreté, nous contribuons au développement de communautés entières et nous préparons le terrain pour une société plus inclusive et équitable pour toutes et tous. 

La Journée internationale des femmes du 8 mars offre l’occasion de faire une pause et de reconnaître le travail qui a été accompli pour faire progresser l’égalité des genres, tout en célébrant les femmes ici à l’Île-du-Prince-Édouard. La journée sert également à nous rappeler d’investir dans la création d’un avenir meilleur pour les femmes, où la diversité est célébrée, l’équité est respectée et l’inclusion est la norme», a-t-elle conclu.     

 

 

 

 

 

 

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Photos 

 

1- La Journée internationale des droits des femmes est aussi l’occasion de célébrer le chemin parcouru, en musique et en danse.  Le programme festif a été inauguré par les sœurs, Sophia (photo) et Ellie Bourque, de la Première nation Wolastoqi qui vivent maintenant à l’Île-du-Prince-Édouard. (Photo : J.L.) 

  

2- Le groupe musical PEI Stri Satsang de la communauté Sikh de l’Île-du-Prince-Édouard a offert un intermède musical avec des paroles très inspirantes, concernant le grand pouvoir des femmes, celui de donner la vie.  Car sans les femmes, les humains n’existeraient pas.   (Photo : J.L.) 

  

3- La danseuse persane Monelli Rahmatian a invité les femmes dans la salle à la rejoindre dans une démonstration d’exubérance et de joie, par la danse. (Photo : J.L.) 

  

4- La ministre responsable de la situation de la femme à l’ÎPÉ, Natalie Jameson, a rappelé de récents investissements dans la lutte contre la violence fondée sur le genre.  (Photo : J.L.) 

  

5- Farahnaz Rezaei était la maîtresse de cérémonie.   (Photo : J.L.) 

  

6- Liz Corney (Blooming House), Barbara McDowall (membre du Conseil consultatif sur la situation de la femme) et Debbie Langston, ancienne présidente du Conseil, étaient parmi le public. (Photo : J.L.) 

  • Nombre de fichiers 8
  • Date de création 5 avril, 2024
  • Dernière mise à jour 5 avril, 2024
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