Insécurité alimentaire dans le Nord canadien : du soutien en temps de crise
Gel de prix dans les épiceries et maintien des services des banques alimentaires font partie des mesures mises en place pour affronter la crise aux Territoires du Nord-Ouest (T. N.-O.)
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Karine Lavoie
Initiative de journalisme local – APF – Territoires
La COVID-19 fait présentement planer beaucoup d’inquiétudes à travers le monde et l’incertitude financière qui peut en découler est assurément une source de stress pour plusieurs. C’est dans cette optique que la North West Company a annoncé un gel des prix pour une durée de 60 jours dans ses enseignes Northern et Northmart, répandues à travers le Nord canadien.
Michael Beaulieu, vice-président des ventes et des opérations des magasins Northern Canada informe que, malgré la crise du coronavirus, les prix actuels seront maintenus à moins d’une inflation qui serait en dehors de leur contrôle. De plus, depuis quelques semaines, les épiceries ont augmenté les commandes de produits essentiels en prévision de la crise, et ont imposé des limitations d’achat sur des produits d’hygiène tels que le papier de toilette, les gants et le gel désinfectant.
De l’aide pour les personnes plus vulnérables
Une étude sur les programmes alimentaires communautaires dans les Territoires du Nord-Ouest rapporte que 43,3% de la population d’Inuvik souffre d’insécurité alimentaire, ce qui est plus de 8 fois supérieur à la moyenne canadienne. Combinées à une crise comme celle de la COVID-19, ces données deviennent très inquiétantes. Heureusement, plusieurs banques alimentaires à travers les T.N.-O. répondront présentes pour soutenir la communauté ténoise en ces temps plus difficiles.
À la banque alimentaire d’Inuvik, la bénévole Angela McInnes précise que ce sont de 40 à 160 familles qui reçoivent de l’aide chaque mois et que la majorité des fonds pour acheter la nourriture provient de bingos. « Heureusement, nous en avons eu un le mois dernier », précise-t-elle étant donné que ce type de rassemblement est à présent interdit.
En lien avec le risque de propagation, McInnes précise qu’il est prévu « de remettre les paniers aux clients devant l’établissement sur le porche avant pour éviter les regroupements à l’intérieur du bâtiment où il y a un potentiel de transmission. De plus, un groupe de bénévoles livre les paniers aux personnes âgées et aux personnes avec une mobilité réduite », conclut-elle.
Une approche proactive
Dans un communiqué de presse, M. Beaulieu indique également les mesures prises afin de limiter le risque de propagation. Parmi ces mesures, il indique la désinfection des surfaces des caisses ainsi que des paniers d’épicerie après chaque utilisation ainsi que le nettoyage des autres surfaces plusieurs fois par jour. De plus, il n’est maintenant plus possible d’utiliser les espaces assis des restaurants selon les restrictions annoncées par le gouvernement fédéral. Finalement, un service de livraison est offert pour les personnes en isolement, les personnes plus vulnérables ainsi que les personnes âgées.
Les employés de la compagnie ont également reçu de nouvelles directives. Ils ont tout d’abord été informés sur les mesures d’hygiène à prendre qui sont plus qu’essentielles pour éviter la transmission du virus. Celles-ci incluent un lavage fréquent des mains, tousser ou éternuer dans le creux de son coude et éviter de se toucher le visage. Advenant qu’un employé soit malade, il est invité à demeurer à la maison. Finalement, tous les employés qui le peuvent doivent travailler de la maison.
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- Date de création 25 mars, 2020
- Dernière mise à jour 25 mars, 2020