Infestation de chenilles dans le Nord-Ouest

Divers endroits sont aux prises avec la présence accrue de chenilles dans le nord-ouest de la province. Que ce soit dans les parcs ou près des résidences des citoyens, leur présence dérange.

_______________________

Bobby Therrien

IJL – Réseau.Presse – Acadie Nouvelle

 Depuis environ deux semaines, nombreuses sont les publications et photos partagées sur les réseaux sociaux faisant état du nombre important de chenilles qui se trouvent un peu partout sur le territoire.

Cela a d’ailleurs incité la Ville d’Edmundston à partager, mardi, quelques informations aux gens au sujet de cet insecte qui n’est pas dangereux, mais qui peut être envahissant et esthétiquement désagréable.

Selon le secteur des espaces verts de la municipalité, la chenille qui a été aperçue un peu partout dans la ville et dans le reste de la région au cours des derniers jours est la livrée des forêts

Cette chenille est indigène aux forêts environnantes et, de façon générale, ne pose pas de menace aux arbres, malgré la défoliation importante qu’elle peut causer.

Il s’agit d’ailleurs de l’insecte indigène défoliateur le plus répandu dans tout le Canada et il s’attaque uniquement aux arbres feuillus. Même lorsque les arbres sont sévèrement atteints, ils résistent assez bien à une infestation qui ne dure pas plus de trois années consécutives. Normalement au cours de la même année, les arbres dénudés vont produire d’autres feuilles.

«Ce que l’on voit est assez cyclique, c’est-à-dire que l’on a une population très basse pour plusieurs années, ça augmente, puis la population devient très grande. Ç’a augmenté par rapport à l’année passée et ça pourrait encore augmenter pour les années qui viennent», a indiqué le coordonnateur aux espaces verts d’Edmundston, Daniel Gautreau.

Selon M. Gautreau, la dernière grande fluctuation de population de chenilles date des années 80. Il y a toutefois eu des augmentations sporadiques par la suite, notamment à la fin des années 90.

«Est-ce que l’on est rendu au top de cette croissance-là? Est-ce que ça va augmenter l’année prochaine? On ne le sait pas encore, mais ça se passe comme ça. On ne les voit pas pendant plusieurs années et, tout d’un coup, la population explose et on en voit partout.»

Heureusement, les infestations sont généralement de courte durée. Selon Daniel Gautreau, la situation devrait revenir à la normale d’ici la fin du mois de juin.

Cependant, ceux qui sont un peu plus impatients de se débarrasser de ces petits envahisseurs peuvent utiliser quelques moyens comme:

• un insecticide biologique, Bacillus thuringiensis (Btk), vendu sous diverses marques de commerce. La chenille qui l’ingère meurt quelques jours plus tard. Cet insecticide biologique est préféré, puisqu’il affecte seulement les chenilles et est composé d’une bactérie qui se retrouve déjà en nature. Il n’est pas nuisible pour les autres animaux, y compris les poissons et les oiseaux, ni les plantes, ni les humains.
• savon insecticide à vaporiser directement sur les chenilles (une cuillère de thé de savon à vaisselle dans un litre d’eau).
• un boyau d’arrosage pour nettoyer votre perron, votre maison et votre mobilier extérieur.
• un aspirateur de type Shop-Vac pour les aspirer.

Dans le cas des endroits publics, l’équipe des espaces verts travaille d’arrache-pied pour garder les espaces de jeux et de repos propres et utilisables. On a utilisé de l’insecticide Btk afin de limiter les dégâts à divers endroits de la ville.

«On essaie de garder les endroits propres. Les employés des espaces verts passent tous les matins et s’assurent que les lieux sont utilisables. On lave les mobiliers, les tables et tout ça. Comme on a de grands arbres, on n’a pas nécessairement tout l’équipement pour les arroser en entier, alors on fait le ménage et on attend que ça passe nous autres aussi», a conclu Daniel Gautreau.

Épisode temporaire?

Selon Véronique Martel, entomologiste au sein du Service canadien des forêts, la livrée des forêts est une chenille qui peut manger un peu de tout en termes de feuillage. Sa présence est souvent très surprenante, car on la retrouve d’un coup en grand nombre, regroupée sur les arbres.

La bonne nouvelle selon elle, c’est que cette présence peu esthétique et fort encombrante risque toutefois d’être temporaire.

«Généralement, la livrée est très abondante une année ou deux. Par la suite, les populations s’écroulent en raison de l’arrivée d’ennemis naturels. Ces épisodes ne durent jamais très longtemps, mais oui, c’est parfois très impressionnant à observer», dit-elle.

 

-30-

 

 Photos :

 

Légende : Une chenille que l'on surnomme la livrée des forêts.

Crédit  Photo : -  Acadie Nouvelle: Bobby Therrien

• Nombre de fichiers 2
• Date de création 15 juin, 2023
• Dernière mise à jour 15 juin, 2023