Immigration dans le Nord : les trois territoires réunis pour chercher des solutions

Le Sommet nordique 2024 du Partenariat nordique en matière d’immigration, d’intégration et de citoyenneté (PNIIC) s’est tenu les 13 et 14 février 2024 à Iqaluit. À ce jour, le Nunavut est la seule juridiction au Canada à ne pas disposer de programme propre en immigration ; une situation à laquelle le gouvernement territorial s’efforce de remédier.
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Karine Lavoie
IJL — Réseau.Presse — Le Nunavoix

Le PNIIC travaille dans un partenariat collaboratif bilingue avec des organisations des trois territoires pour renforcer les capacités, identifier les lacunes, rechercher et analyser les tendances en matière d’établissement et d’intégration des nouveaux arrivants dans le Nord.

Une fois de plus cette année, le Sommet nordique a permis aux fournisseurs de services directs de marquer un temps d’arrêt pour établir des paramètres clairs en matière d’immigration et mener une réflexion sur les actions à entreprendre sur le terrain.

L’objectif est de stimuler la recherche de solutions innovantes en présentant des initiatives et des pratiques exemplaires dans ce domaine et de créer un espace de réseautage, de collaboration et de discussion sur l’immigration dans les trois territoires.

Faire le point sur la situation

Au cours de l’événement, des panels ont abordé des sujets tels que l’état actuel de l’immigration dans le Nord ainsi que les sources de financement alternatives pour les fournisseurs de services dans le Nord.

« La migration vers le nord du Canada : Défis et opportunités pour la croissance future » présentée par Dr Lori Wilkinson, « Le rôle des gouvernements territoriaux en immigration francophone » offerte par Dr Mariève Forest ainsi que « CanNor : Opportunités de financement pour les entreprises et les organisations du Nord » par Judith Bosire figuraient parmi la liste des diverses présentations offertes aux participants.

Pour Carrefour Nunavut, ce rendez-vous permet de s’imprégner des dernières recherches menées en matière d’immigration qui mettent en lumière des solutions innovantes et présentent des initiatives et des pratiques exemplaires observées dans le domaine.

« Ce sommet nous permet à chaque fois de faire le point sur les orientations et les stratégies mises en place en matière d’établissement, sans compter les lacunes à améliorer en termes de prestation de services dans le Nord. Ceci à travers les discussions que nous avons avec les bailleurs de fonds et nos homologues des autres territoires », indique Francis Essebou, directeur général au Carrefour Nunavut.

L’Association des francophones du Nunavut (AFN) et le Réseau de santé en français au Nunavut (RÉSEFAN) étaient aussi présents pour la journée d’ouverture du Sommet.

À travers les divers thèmes abordés au fil des deux journées, deux éléments sont apparus comme fondamentaux pour Carrefour Nunavut.

Depuis quelques années, Immigration, citoyenneté et réfugiés Canada (IRCC) insiste auprès des fournisseurs de services, tels que Carrefour Nunavut, sur le Parcours d’intégration francophone.

Ce mécanisme s’articule sur le fait que les nouveaux arrivants doivent avoir la possibilité de s’établir et de s’épanouir en français ainsi que de contribuer positivement à la société canadienne et à la vitalité des communautés francophones.

Ce parcours débute avant l’arrivée en sol canadien et se poursuit jusqu’à l’obtention de la citoyenneté.

« Ce qui signifie pour nous de mettre plus d’efforts pour assurer une intégration réussie des nouveaux arrivants d’expression française et de favoriser leur enracinement dans nos territoires », indique Francis Essebou.

Puis, l’organisation a écouté avec beaucoup d’intérêt la doyenne de la faculté d’éducation et d’études inuit du Nunavut Arctic College, Peesee Pitsiulak, qui offrait une présentation portant sur l’immigration et la réconciliation en lien avec les peuples autochtones.

La conférencière a entre autres insisté sur le tissage des liens durables entre les communautés autochtones et les nouveaux arrivants.

« Ce qui signifie pour nous, le devoir d’organiser et de multiplier des rencontres entre les Inuit et les nouveaux arrivants, des visites des lieux symboliques, des présentations ou des ateliers pour permettre à ces nouveaux venus de mieux comprendre le nouvel environnement et pourquoi les notions de pardon et de réconciliation sont importantes pour les communautés autochtones », affirme Francis Essebou.

Mettre en lumière les défis actuels

Ces derniers temps, Carrefour Nunavut a constaté un nombre record de familles francophones venues s’établir au Nunavut.

L’organisation travaille sans relâche pour toujours réserver un meilleur accueil aux nouveaux arrivants sur le territoire et répondre à leurs attentes.

Ces nouveaux arrivants sont toutefois confrontés à certaines difficultés et le Sommet nordique a permis au Carrefour Nunavut de plaider auprès d’IRCC et des autres partenaires présents afin de les aider à trouver des solutions définitives à ces défis.

La crise du logement qui sévit sur le territoire a ainsi été évoquée.

Le manque de garderies francophones et de fournisseurs pour faire passer des tests linguistiques sur place ou de médecins désignés dans le territoire peut aussi devenir une source de frustration auprès de la clientèle desservie.

Pour une personne du Nunavut qui veut modifier son statut de résident temporaire à celui de résident permanent, ce manque de service oblige à se déplacer au Sud pour passer des examens médicaux et linguistiques.

Le Sommet nordique 2024 s’est clôturé par une période de questions-réponses avec l’IRCC et une discussion sur les prochains appels à propositions, soulignant l’engagement continu envers l’amélioration des services d’établissement et d’intégration dans le Nord.

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Crédit : Carrefour Nunavut
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Le Sommet nordique 2024 du Partenariat nordique en matière d’immigration, d’intégration et de citoyenneté (PNIIC) s’est tenu les 13 et 14 février 2024 à Iqaluit.

Photo 2
Crédit : Carrefour Nunavut
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À ce jour, le Nunavut est la seule juridiction au Canada à ne pas disposer de programme propre en immigration ; une situation à laquelle le gouvernement territorial s’efforce de remédier.

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  • Date de création 28 février, 2024
  • Dernière mise à jour 28 février, 2024
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