Ils sont venus, ils ont vu, ils sont restés

Dans le cadre de la Semaine nationale de l’immigration francophone — du 5 au 11 novembre —, deux nouveaux arrivants partagent les raisons derrière leurs choix de lieu de résidence et l’ACFO-Témiskaming, de son côté, profite de l’occasion pour organiser des évènements. 

_______________________

Marc Dumont

IJL – Réseau.Presse – Le Voyageur

 

Bien que la région de Témiskaming Shores ne soit pas encore aussi bien organisée pour accueillir de nouveaux arrivants qu’une ville comme Sudbury, ceux-ci ont un regard très positif sur leur nouveau milieu de vie.

Jean-Paul Chautrand

Jean-Paul Chautrand est arrivé de la France il y a 10 ans. D’abord déménagé à Rouyn-Noranda, il vit à New Liskeard depuis deux ans. C’est l’amour qui l’a fait s’installer dans un endroit où il n’avait jamais mis pied.

«J’ai toujours été bien accueilli. On ne m’a jamais fait sentir que j’étais un étranger. Les gens sont ouverts et s’intéressent à moi», n’hésite pas à affirmer M. Chautrand. «Avant, on s’intéressait à moi, mais la dernière question était : “Quand est-ce que tu repars?”».

Il a une formation de cuisinier et déplore le manque d’un véritable choix en restauration à Témiskaming Shores. Par contre, il apprécie le choix des activités sportives. «On est bien desservi ici», précise-t-il.

«C’est agréable de vivre ici. Il n’y a pas le stress de la grande ville. L’intégration se fait rapidement», ajoute Jean-Paul Chautrand.

Ses parents, septiques du choix de leur fils, sont venus de Strasbourg l’été dernier. Avant de partir, son père lui a dit : «Maintenant, j’ai compris pourquoi tu choisis de vivre ici».

Jean-Paul Chautrand essaie d’expliquer le bonheur de vivre dans la région de Témiskaming Shores : «Il y a une vibration ici : on est bien. Ce n’est pas du “Go..Go...Go” tout le temps.» Mais : «il ne faut pas trop le dire», insiste-t-il.

Avec humour, il ajoute que «dans le Nord de l’Ontario, tout est à cinq minutes — travail, épicerie — ou à sept heures d’avion.»

Abder Nguetpoupo

Abder Nguetpoupo est arrivé du Cameroun avec son épouse et ses deux filles de 4 et 2 ans. Après trois mois à Toronto, il a pris un poste d’enseignant à l’École des Navigateurs de New Liskeard. Il s’est installé dans le Nord de l’Ontario pour l’emploi et pour la qualité de vie.

«Je voulais un milieu calme pour permettre à ma famille de grandir; un endroit où il y aurait des activités extérieures. Ici, mes filles peuvent faire du vélo sans que je sois inquiet», explique M. Nguetpoupo. «Puis ici, les gens sont plus sociables qu’à Toronto.»

Il note que les gens au Témiskaming ont le sens de la solidarité. «Au début, j’ai dû vivre ça surtout parce que mon permis de conduire n’était pas valide ici. Heureusement, les voisins et les collègues étaient là. Ces derniers m’ont aussi aidé à trouver du logement temporaire.»

Depuis, Abder Nguetpoupo et sa famille se sont acheté une maison. «Le prix était abordable et c’est spacieux», dit-il.

Il apprécie le soutien qu’il a eu de l’ACFO-Témiskaming et de l’organisme pour les nouveaux arrivants One Light. Il note qu’il y a plusieurs activités disponibles pour sa famille.

Pour améliorer l’arrivée de nouvelles personnes dans la région, Abder Nguetpoupo suggère d’améliorer le système de transport en commun. Mais la plus grosse lacune dans la région est le manque de maisons disponibles et le manque de places dans les garderies francophones. «Mon épouse a dû rester à la maison pendant les six premiers mois pour nos filles, même si elle avait un emploi», regrette-t-il.

«Et il devrait y avoir une agence que je pourrais proposer à mes amis pour entamer les démarches pour immigrer», ajoute-t-il.

«J’ai plusieurs amis au Cameroun qui détiennent les qualifications nécessaires pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre dans les mines et qui me demandent mon avis sur la région. Je leur explique que c’est un endroit calme, chaleureux malgré ma différence. Je me sens chez moi ici. Les gens qui ne parlent que le français ont leur place ici. Les services sont accessibles. Et le cout de la vie est bon.»

À ceux qui lui demandent s’il choisirait Témiskaming Shores même sans emploi, il répond : «Oui, je m’installerais! Ce qui a été fait pour moi, je veux le faire pour d’autres. Je me rends disponible pour faire grandir cette belle communauté.»

ACFO-Témiskaming

Dans le cadre de la Semaine nationale de l’immigration francophone, l’ACFO-Témiskaming a organisé une rencontre le mardi 7 novembre. En plus d’une présentation, le Centre de santé communautaire du Témiskaming a offert un souper de chili gratuitement.

Mercredi, la Chambre de commerce organise un évènement pour les gens d’affaires en lien avec les immigrants et la culture franco-ontarienne.

Enfin, jeudi, le Centre de santé communautaire offre des activités pour les enfants d’Earlton.

— 30 —

Jean-Paul Chautrand-Immigrant Témiskaming Shores.JPG

Jean-Paul Chautrand et sa conjointe Jennifer. — Photo : Courtoisie

 

Abder Nguetpoupo-Immigrant Témiskaming Shores.jpg

Abder Nguetpoupo — Photo : Courtoisie

  • Nombre de fichiers 3
  • Date de création 8 novembre, 2023
  • Dernière mise à jour 8 novembre, 2023
error: Contenu protégé, veuillez télécharger l\'article