Il était une fois, l’agrile et le frêne

Vert comme l’émeraude, l’agrile du frêne, originaire d’Asie, est un insecte coléoptère de la famille des « Buprestidae ». Selon le gouvernement du Canada, cet insecte serait arrivé accidentellement en Amérique du Nord en 2002. Depuis, des millions de frênes sont morts un peu partout sur le territoire canadien.

 

Pascale de Montigny Gauthier

IJL – Réseau.Presse – Agricom

« En Asie, l’agrile du frêne s’attaque uniquement aux parties malades ou mortes du frêne comme certaines branches, par exemple. L’arbre vit étroitement avec cet insecte. Au Canada, les frênes sont différents de ceux d’Asie. N’ayant pas les capacités de se défendre, l’agrile du frêne l’envahit et finit par le détruire », explique Christian MacQuarrie, chercheur scientifique en entomologie au Centre de foresterie des Grands Lacs à Sault Sainte-Marie.

« Ce qui cause le plus de dommage, ce n’est pas le fait que l’insecte se nourrit de feuilles du frêne, mais plutôt lorsqu’il se trouve au stade larvaire », ajoute Christian MacQuarrie.

« En se cachant sous l’écorce du frêne, la larve, une fois sortie de son œuf, se nourrit du tissu vasculaire de l’arbre en lui enlevant ses réserves d’eau et ses nutriments. En faisant cela, elles finissent par l’étouffer voire même le tuer très rapidement si elles sont en grand nombre », mentionne Kenneth Dearborn, doctorant à l'Université de Toronto, diplômé au département de la foresterie et employé à Ressources naturelles Canada.

« L’agrile du frêne est maintenant présent dans cinq provinces canadiennes. Avec un aussi grand espace affecté, beaucoup de frênes doivent être abattus, et ce, même dans les villes. Cela cause des changements écologiques considérables. Bien que le problème soit présent dans le nord de l’Ontario, il est également très répandu au Canada [...] même aux États-Unis », poursuit Kenneth Dearborn.

« Les frênes font partie intégrante de l’écosystème. Les oiseaux ainsi que les écureuils en sont dépendants. Du côté culturel, les frênes noirs sont, également, très importants pour les Premières Nations », explique Christian MacQuarrie.

« Ici, au Canada, il y a trois options pour contrôler l’agrile du frêne. Premièrement, il y a l'abattage de l'arbre, une fois mort [...] puis il suffit de replanter un nouvel arbre. La seconde option est l’utilisation d'insecticides [...] un de ce type d’insecticide doit être injecté directement dans le frêne par un professionnel. Cette méthode fonctionne relativement bien pour une période d’un à trois ans tout dépendamment de la région dans laquelle se trouve le frêne. La dernière option est l’introduction des guêpes qui serviraient à manger les agriles du frêne. C’est un projet auquel je travaille actuellement au laboratoire », commente Christian MacQuarrie.

L’avenir des frênes est incertain, mais il est possible de limiter les dommages avec une meilleure connaissance et par l’application de certaines techniques.

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Légende photo 1 : Christian MacQuarrie, chercheur scientifique en entomologie au Centre de foresterie des Grands Lacs

Légende photo 2 : Kenneth Dearborn Doctorant à l'Université de Toronto , gradué département de la foresterie, travail à Ressources Naturelles Canada, service de forêt canadienne

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  • Date de création 19 septembre, 2023
  • Dernière mise à jour 19 septembre, 2023
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