Green Shores, un effort de sensibilisation à l'érosion côtière

Le TransCoastal Adaptations Centre for Nature-Based Solutions de lUniversité Saint Marys collabore avec le Stewardship Centre for BC pour offrir aux résidents de la Nouvelle-Écosse des formations afin daborder les questions concernant l'érosion des berges. 

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Jean-Philippe Giroux

IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

D'après le Rapport sur le climat changeant du Canada de Bush et Lemmen, d'ici 2100, il est prévu que le niveau des océans augmentera d'un à deux mètres, ce qui rendra les conséquences des tempêtes et des marées hautes plus graves.

Lun des plus gros problèmes en Nouvelle-Écosse est que la terre senfonce. Les résidents qui vivent près du littoral voient l'espace entre la mer et leur maison se réduire chaque année.

Cest pour cette raison que le programme Green Shores, géré par des bénévoles, a été mis sur pied. Il offre aux membres de la population, des citoyens aux élus, des connaissances et des solutions concernant la protection du littoral.

À l’époque, il n'existait pas une telle formation pour la côte est. En voyant que le Stewardship Centre for BC a pallié un problème qui existait là-bas en créant Green Shores en 2005, le centre de Saint Marys a constaté quil y avait une occasion den faire partie pour combler l’écart.

Kelly Umlah, coordinatrice de l'éducation et de la sensibilisation à TransCoastal, fait remarquer que la Nouvelle-Écosse ne dispose pas d'une législation ou d'un cadre juridique concret permettant de s'assurer que les gens ne construisent pas à proximité de l'eau.

En 2019, l'ancien gouvernement libéral a adopté la Loi sur la protection des côtes (Coastal Protection Act), qui définissait les zones de construction en fonction des régions les plus touchées par l'élévation du niveau de la mer.

Mais en février, la loi a été abandonnée et remplacée par un plan triennal, The Future of Nova Scotia's Coastline : The plan to protect people, dont les responsabilités sont réparties entre la province, les municipalités et les propriétaires.

Le ministre de l'Environnement et du Changement climatique de la Nouvelle-Écosse, Tim Halman, a déclaré que de nouvelles législations, de nouveaux plans et de nouveaux outils liés à l'environnement, qui n'existaient pas en 2019, seraient introduits pour atteindre des objectifs similaires à ceux de la Loi sur la protection des côtes. 

Le gouvernement a également publié une cartographie des lignes d'inondation municipales, qui comprend les zones d'érosion actuelles ainsi que la carte du scénario le plus pessimiste à l'horizon 2100. Le projet devrait être achevé d'ici 2027.

Ecology Action Centre (EAC) affirme avoir collaboré avec diverses organisations, les résidents côtiers ainsi que le grand public pour la faire légiférer. «Il s'agit d'un échec total du leadeurship et d'une nouvelle tentative de rejeter la responsabilité sur les municipalités et les citoyens», a-t-il déclaré à la suite du rejet de la loi.

En plus de protéger les écosystèmes côtiers, selon l'EAC, la loi aurait «éliminé le développement côtier inapproprié» et «préservé la nature dynamique et résiliente de nos côtes afin qu'elles résistent mieux au changement climatique».

Umlah renchérit en disant que la loi aurait permis d’établir une zone tampon entre le point de haute mer et l'endroit où l'on peut construire. «Cette zone est nécessaire pour diverses raisons, précise-t-elle. Par exemple, les racines des plantes aident à maintenir le sol en place pour que l'érosion n'ait pas trop d'impact, et il y a d'autres choses comme la filtration de l'eau qui est importante, s'il y a des polluants dans l'eau.»

La délimitation de cette zone est aussi cruciale pour la protection de diverses espèces, qui dépendent de lespace côtier pour créer leur habitat. La liste comprend la flore de la plaine côtière atlantique, qui existe seulement dans certaines régions de la Nouvelle-Écosse, ainsi que des reptiles et des oiseaux.

En l'absence d'une loi régissant le zonage et de règles pour les demandes de permis, les gens qui ne sont pas informés continueront à construire près du rivage, selon la coordinatrice.

Le plan provincial comprend 15 actions, dont une pour «inciter la Commission immobilière de la Nouvelle-Écosse à accroître la sensibilisation et à encourager la prise en compte des risques pour les biens immobiliers côtiers par le biais de l'éducation et de changements potentiels dans les déclarations de divulgation des biens».

La province a également annoncé en février qu'elle donnerait aux municipalités un exemple de documentation concernant l'utilisation des terres pour les guider dans la réalisation de leur réglementation en matière de protection côtière.

Green Shores a établi des groupes de travail avec des gouvernements locaux qui se réunissent tous les mois pour développer leurs capacités et leurs connaissances sur les méthodes naturelles de changement ou d'adaptation du littoral.

Umlah note que plusieurs municipalités nont quun ou deux employés, ce qui leur met beaucoup de pression pour obtenir les meilleurs résultats. «Avoir l'ensemble du domaine côtier qui repose sur ses épaules, c'est beaucoup, et on veut donc sassurer qu'ils bénéficient d'un soutien.»

Aller à la source

Green Shores, fragmentée en trois sous-formations, est destinée à nimporte qui souhaitant connaitre davantage sur l'érosion côtière. Jusqu’à maintenant, TransCoastal a travaillé avec monsieur et madame Tout-le-Monde, mais aussi avec des élus, des propriétaires fonciers, du personnel municipal et des agents immobiliers.

Les formateurs offrent un aperçu du fonctionnement des littoraux en expliquant comment les sédiments se déplacent le long du littoral, quelles espèces l'utilisent comme habitat, comment gérer le littoral, notamment en faisant pousser des plantes avec des racines profondes pour maintenir le sol en place, etc.

Il s'agit d'un mélange de théorie et d'apprentissages pratiques. «On fait l'exercice en utilisant le cadre fourni par Green Shores pour créer une ébauche de projet, explique Kelly Umlah. L'après-midi, on se rend sur un rivage local et on recherche les signes d'érosion, la perte d'habitat, la façon dont les sédiments se déplacent, puis on dit, "Réfléchissons aux crédits de Green Shores qui pourraient s'appliquer ici", puis on conçoit un projet et le partage avec le groupe.»

La deuxième partie de la formation se focalise sur les points et crédits disponibles et la façon de les utiliser pour l’évaluation du projet. Plus le groupe suit le cadre du programme, plus il obtient de points.

La dernière formation est destinée exclusivement aux développeurs et entrepreneurs côtiers qui souhaitent se bâtir un portfolio Green Shores et obtenir une certification. Les professionnels agréés sont inscrits sur une liste à consulter pour de futurs projets.

De nos jours, Green Shores a surtout affaire avec le personnel municipal et gouvernemental qui travaille sur les arrêtés et règlements liés à la ligne de rivage, mais espère former plus dentrepreneurs prochainement. «On n'en a pas sur la côte est parce quon est relativement nouveaux, mais nous espérons avoir quelqu'un bientôt», déclare Umlah.

Or, Green Shores a collaboré avec Helping Nature Heal, une entreprise de la Rive-Sud qui gère un programme nommé Shore Up.

Il y a aussi un incitatif financier. Pour chaque dollar investi, 7,10 $ est généré, entre autres, en avantages récréatifs, esthétiques ou en amélioration liés à la filtration de la pollution.

  • Nombre de fichiers 4
  • Date de création 23 avril, 2024
  • Dernière mise à jour 23 avril, 2024
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