Grand-Sault propose la mise en place d’une taxe sur l’hébergement

La Municipalité régionale de Grand-Sault a exprimé son désir de mettre en place une taxe d’hébergement lors de sa réunion ordinaire publique mercredi.

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Bobby Therrien

IJL – Réseau.Presse – Acadie Nouvelle

 C’est une taxe supplémentaire de 3,5% qui sera imposée aux touristes qui utiliseront les établissements d’hébergement de la municipalité. Si la proposition est acceptée par le conseil municipal, au terme de la troisième lecture de l’arrêté municipal qui aura lieu lors de la réunion mensuelle de juin, elle sera mise en vigueur le 1er juillet.

En se fiant sur les statistiques de la plus récente saison touristique, le maire de la Municipalité régionale de Grand-Sault, Bertrand Beaulieu, estime que cette taxe permettrait d’engendrer des revenus de près de 220 000$. Ces fonds seraient utilisés pour la promotion du tourisme dans les environs.

«C’est une taxe que l’on retrouve un peu partout dans la province et c’est une source de financement durable.»

Les gens seraient exemptés de cette taxe dans certaines situations précises, soit s’ils sont étudiants, si la durée de l’hébergement est plus de 31 jours, lors de situations d’urgence ou s’ils sont des campeurs saisonniers.

Pour cette année, la taxe ne s’applique pas aux visiteurs qui ont déjà réservé leur place dans un établissement d’hébergement. Les chambres réservées après le 1er juillet seront sujettes à l’application de cette taxe.

Lors de la période de questions, mercredi, une citoyenne a toutefois critiqué ce choix, estimant qu’il fallait plutôt mettre l’accent sur l’ajout de lieux d’hébergement à Grand-Sault.

Selon elle, il n’y en a pas assez dans la région, ce qui fait en sorte que les touristes sont moins enclins à visiter et à demeurer dans les environs.

Le maire Beaulieu s’est permis de répondre aux commentaires en soutenant que bien d’autres endroits profitent de l’application de cette taxe.

«Ce 3,5%, ils (les touristes) vont le laisser à Bathurst, Moncton, Shediac, Fredericton ou Edmundston. Grand-Sault est l’une des dernières municipalités à prendre cette décision.»

Il a toutefois reconnu qu’il faudra une offre d’hébergement plus élaborée.

La gestionnaire du Motel Hill Top de Grand-Sault, Janie Leclerc, s’est dite peu enchantée à l’idée de percevoir cette taxe, même si elle se pliera à la décision du conseil municipal si la proposition est adoptée.

«Personnellement, ce n’est pas quelque chose que je trouve nécessaire. C’est un taux qui va augmenter et les voyageurs n’ont pas besoin de payer ce nouveau taux-là. C’est plate pour eux et c’est plate pour nous, parce que l’on “deal” avec ces clients-là tous les jours.»

«On n’est pas à 100% d’accord avec ça.»

Mme Leclerc ne s’attend toutefois pas à ce que cette décision décourage les touristes de réserver des chambres au motel.

«C’est sûr que les clients vont payer pareil, parce qu’ils veulent voyager, mais ils ne seront pas satisfaits de ça quand même.»

De son côté, le propriétaire de l’hôtel Best Western de Grand-Sault, Teddy Toner, n’a pas voulu commenter pour l’instant, notamment parce qu’il ignorait qu’une telle taxe avait été proposée.

Pour sa part, le directeur général de la Chambre de commerce de la Vallée, Gilles Beaulieu, suppose qu’une taxe d’hébergement a le potentiel de contribuer au développement touristique et économique de la région.

«C’est quelque chose qui marche fort presque partout. Quand je me promène ailleurs, je sais qu’il y a une taxe d’hébergement et je la paye “that’s it that’s all (…) Ça n’empêchera pas le monde de voyager et il faut quand même créer une visibilité pour inciter les gens à venir passer quelques jours à Grand-Sault. Tout le monde, incluant les touristes, a un rôle à jouer dans notre économie.»

 Une décision qui a fait ses preuves à Edmundston

À Edmundston, l’imposition d’une taxe d’hébergement remonte à 2014. La directrice générale de l’Office du tourisme Edmundston-Madawaska, Johanne Bérubé-Gagné, estime que cette décision a bien servi au développement de l’offre touristique dans la région.

Dans une année normale, cette taxe permet d’obtenir un retour monétaire de 300 000 à 400 000$.

«Il y a toutes les activités que l’on a en ville et tous les événements que l’on a appuyés grâce à cela. Il y a toute la partie marketing qui est faite avec la taxe d’hébergement et qui donne des résultats chaque année.»

En 2019, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a apporté des modifications à la Loi sur la gouvernance locale permettant aux municipalités d’imposer une taxe de ce genre pour financer la promotion et le développement du tourisme.

Avant ce moment, l’établissement de la taxe se faisait de manière volontaire et les gens avaient le droit de contester l’imposition de celle-ci.

Johanne Bérubé-Gagné indique toutefois que même avant la mise en place de cette modification à la loi, les plaintes n’ont pas été nombreuses.

«Au cours de la première année, je peux compter sur les doigts de ma main le nombre de gens à qui on a dû rembourser les frais de la taxe d’hébergement.»

 

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 Photos :

Légende : Le Motel Hill Top à Grand-Sault.

Crédit  Photo : - Photo tirée de Facebook

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  • Date de création 24 mai, 2023
  • Dernière mise à jour 24 mai, 2023
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