Franco-Cité choisi comme lieu pour une annonce fédérale sur l’immigration francophone

Christian Gammon-Roy

IJL – Réseau.Presse

Tribune : la Voix du Nipissing Ouest

C’est à Sturgeon Falls, à l’école secondaire Franco-Cité, que le gouvernement fédéral a choisi de faire une annonce sur l’immigration francophone au pays le lundi 23 janvier. Le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, l’Honorable Sean Fraser, était accompagné de Marc Serré, député fédéral de Nickel Belt, et de Marie-France Lalonde, secrétaire parlementaire, pour vanter que le Canada avait atteint la cible de 4,4% d’immigration francophone hors Québec en 2022. Ils ont aussi invité Yves-Gérard Méhou-Loko, vice-président de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA) à faire un discours.

Marc Serré a ouvert la conférence en parlant de l’importance de Franco-Cité en matière de francophonie au Canada. «Franco-Cité, en 1971, était la première école secondaire [de langue] française [financée à partir] de fonds public en Ontario. Ils ont lutté pour les droits des Francophones,» a-t-il dit au sujet des élèves et parents qui avaient revendiqué la création de cette école. Le député a ajouté que son parcours en tant que «p’tit gars du Nord» devenu député fédéral a été possible grâce à son propre passage à Franco-Cité, ainsi qu’à la lutte de ses prédécesseurs pour le droit à l’éducation en français.

«Les possibilités pour les Canadiens et Canadiennes d’apprendre le français existent, entre autres, en raison des luttes menées par ceux et celles qui nous ont précédés,» de dire M. Serré. Il en a profité pour souligner la présence de certains de ces «pionniers» de l’école : Edgar Gagné, Marcel Bougie, Yvon Marleau, Fernand Crépeau et Jean-Luc Proulx, ces quatre derniers ayant tous assumé la direction de Franco-Cité.

Le ministre Fraser a abordé le déclin de la population francophone dans plusieurs communautés hors-Québec, rappelant que l’immigration était envisagée comme une solution, d’où la fixation d’une cible d’immigration francophone. «Nous pouvons renverser cette tendance avec l’aide de nouveaux arrivants francophones qui apporteront de précieuses contributions à la langue et la culture francophones au Canada. Nous avons une obligation de protéger et promouvoir le français, et nous devons nous assurer que la communauté francophone puisse continuer de vivre et travailler en français, et ce n’importe-où dans le pays,» a-t-il déclaré.

Le ministre a souligné le besoin de main-d’œuvre francophone. Questionné sur la reconnaissance des compétences des immigrants, qui pourraient combler des manques dans des domaines importants comme la santé dans le Nord de l’Ontario, le ministre a reconnu qu’il reste du travail à faire, en partenariat avec les provinces, pour faire reconnaitre les acquis professionnels des nouveaux arrivants. «Notre gouvernement a fait un investissement de 115 millions de dollars,» pour créer plus d’opportunités de travail pour les immigrants avant même qu’ils ne fassent une demande de résidence permanente, a-t-il dit.

Marie-France Lalonde a dévoilé les chiffres derrière l’annonce, rappelant que la cible de 4,4% avait été atteinte un an plus tôt que prévu. «En 2022, on a accueilli 16 300 nouveaux arrivants francophones hors-Québec, et ceci représente une augmentation de 450% d’immigrants francophones à l’extérieur du Québec depuis que notre gouvernement est au pouvoir,» a-t-elle vanté, ajoutant que ces immigrants enrichissent leur communauté d’accueil.

«Aujourd’hui, nous démontrons que l’immigration francophone est au cœur des valeurs qui font du Canada un pays riche par sa culture et le caractère distinctif de ses deux langues officielles,» de résumer le ministre Fraser.

Tous les trois représentants fédéraux ont souligné l’importance de la lutte pour le français qui a eu lieu à Sturgeon Falls, menant à la création de Franco-Cité il y a 50 ans. Yves-Gérard Méhou-Loko de la FCFA a repris le thème. «C’est grâce aux enseignants de M. Serré, par exemple, que mes enfants peuvent avoir une éducation de langue française en Ontario,» a-t-il dit devant plusieurs élèves et enseignants de l’école présents à la conférence. M. Méhou-Loko a parlé de la cible de 4,4% comme d’un «point de départ», en ajoutant qu’il faudrait «établir de nouvelles cibles plus élevées encore. (…) La FCFA propose donc une cible de 12% dès l’an prochain, dès 2024, et cette cible-là ira en croissance jusqu’à 20% en 2036, ce qui permettra de renverser essentiellement le déclin démographique de notre Francophonie.»

Légende : Quelques élèves du conseil étudiant de Franco-Cité étaient présents à la conférence du ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, l’Honorable Sean Fraser, tenue à l’école le 23 janvier. De gauche à droite : l’Hon. Sean Fraser, Mischa Bazinet (12e), le député fédéral de Nickel Belt Marc Serré, Zachary Dubuc (9e), Emilie Marleau (9e), Camille Piette (9e), et la secrétaire parlementaire du ministre Fraser, Marie-France Lalonde.

Photo : Christian Gammon-Roy

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  • Date de création 3 février, 2023
  • Dernière mise à jour 3 février, 2023
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