Ford et Trudeau signent un accord de 3,1 milliards en santé

Justin Trudeau, avait annoncé, il y a un an, qu’il allait bonifier les transferts en santé aux provinces et aux territoires. Les gouvernements de l’Ontario et du Canada ont enfin ratifié un accord, vendredi, chiffré à 3,1 milliards de dollars sur trois ans.

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Émilie Gougeon-Pelletier

IJL – Réseau.Presse – Le Droit

«C’est une annonce majeure pour le système de santé des Ontariens», a déclaré le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, lors de l’annonce à King City, au nord de Toronto, vendredi.

Le gouvernement fédéral avait promis 46,2 milliards de dollars sur dix ans en nouveau financement pour les provinces et les territoires en matière de santé, en février dernier, lors d’un sommet où s’étaient rassemblés tous les premiers ministres du pays.

Ce plan comprenait aussi une enveloppe de 25 milliards de dollars sur 10 ans pouvant être répartie aux provinces qui accepteraient de conclure des accords bilatéraux avec Ottawa.

«Les soins de santé publics constituent un élément essentiel de ce que signifie être Canadien, a noté Justin Trudeau. Ça repose sur la promesse que peu importe où vous vivez ou ce que vous gagnez, vous pourrez toujours obtenir les soins médicaux dont vous avez besoin.»

Obligations

L’accord ratifié vendredi comprend plusieurs obligations pour l’Ontario, y compris la création de nouvelles équipes de soins primaires pour accroître l’accès aux médecins de famille et aux infirmières praticiennes, entre autres.

L’Ontario s’engage également à ajouter 700 places dans les programmes d’études en santé, dont 70 dans le nord de la province.

Le gouvernement provincial ajoutera aussi cinq carrefours pour que les jeunes des communautés rurales, éloignées et autochtones puissent avoir un meilleur accès aux services de santé mentale et de toxicomanie.

La province promet également de réduire les formalités administratives et les obstacles liés à la reconnaissance des titres de compétences pour les travailleurs de la santé formés à l’étranger qui souhaitent pratiquer la médecine en Ontario, et de moderniser l’infrastructure numérique du système de santé.

En signant cette entente, l’Ontario s’est jointe aux autres provinces ayant conclu des accords, soit la Colombie-Britannique, l’Île-du-Prince-Édouard, l’Alberta et la Nouvelle-Écosse.

Le premier ministre progressiste-conservateur Doug Ford a soutenu que les allégeances politiques lui importaient peu dans ce dossier. «Je m’en fiche si vous êtes du parti bleu, du parti rouge, du parti violet, du parti rose. Nous allons faire des choses ensemble pour faire avancer les choses», a-t-il observé.

En pleine crise

L’entente entre Ottawa et l’Ontario survient alors que le pays est plongé dans une crise qui persiste au sein du système de santé à travers le pays, face à laquelle la province est loin d’être épargnée.

En Ontario, de nombreuses fermetures temporaires de salles d’urgence ont été observées au cours des dernières années, un phénomène exacerbé par l’importante pénurie de personnel dans les hôpitaux.

Pour tenter de réduire les temps d’attente, le gouvernement Ford a mis en place au cours de la dernière année un plan visant à permettre le financement, à même les coffres publics, de certaines opérations offertes par le secteur privé.

«Malheureusement, notre système de soins de santé n’a pas été à la hauteur des attentes», pouvait-on lire dans un communiqué de presse publié par le cabinet du premier ministre ontarien, durant l’annonce.

Voilà une rare admission de la part de la province, qui ajoute que «face au débordement des salles d’urgence, au report d’interventions chirurgicales et à l’énorme pression que subissent les travailleurs de la santé, les Canadiens méritent que nous prenions des mesures immédiates pour qu’ils aient accès à de meilleurs soins, au moment et à l’endroit où ils en ont besoin».

Les défis en matière de soins de santé sont constatés partout au pays, selon le premier ministre Justin Trudeau.

«L’accès aux médecins de famille et aux infirmières praticiennes n’est pas ce qu’il devrait être. Les salles d’urgence sont débordées. Les gens attendent trop longtemps pour les chirurgies et les travailleurs de la santé sont soumis à une pression immense et travaillent dans des conditions incroyablement éprouvantes.»

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  • Date de création 9 février, 2024
  • Dernière mise à jour 9 février, 2024
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