Financement de l’Université de Sudbury : «c’est à n’y rien comprendre»

Des organismes franco-ontariens estiment que la ministre des Collèges et Universités, Jill Dunlop, a des comptes à rendre aux francophones, après que de nouvelles informations révèlent qu’elle avait déjà approuvé une première demande de financement de l’Université de Sudbury, avant de finalement annoncer son refus, l’été dernier.

_______________________ 

Émilie Gougeon-Pelletier

IJL – Réseau.Presse – Le Droit

«C’est à n’y rien comprendre», a lancé le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, Fabien Hébert.

Le Droit a appris, via une note interne du ministère des Collèges et Universités obtenue en vertu de la Loi sur l’accès à l’information et à la vie privée, que la ministre Jill Dunlop avait donné son appui à la première demande de financement soumise par l’Université de Sudbury, en août 2022.

À lire aussi

L’Ontario avait déjà dit «oui» à l’Université de Sudbury

La semaine dernière, le média TFO rapportait que la Commission d’évaluation de la qualité de l’éducation postsecondaire (CEQEP/PEQAB) avait remis une analyse favorable au ministère quant au projet de l’Université de Sudbury.

«La CEQEP avait conclu que l’université rencontrait toutes les exigences pour un financement, et on apprend maintenant que la ministre Dunlop avait signé la demande de financement. Alors la vraie question, maintenant, c’est de savoir qui est la personne qui a tiré la plug sur ce projet», soutient le président de l’AFO.

«Vous connaissez mal votre histoire franco-ontarienne», a lancé la directrice générale de l’Association canadienne-française de l’Ontario (ACFO) du Grand Sudbury, Joanne Gervais, en s’adressant au gouvernement Ford lors d’une conférence de presse à Sudbury organisée par le Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario.

«Ce n’est pas la recherche, ce ne sont pas les rapports qui manquent. Ce qui manque, en réalité, c’est la bonne volonté du gouvernement provincial de bien desservir la communauté franco-ontarienne du moyen-nord, en éducation universitaire.»

—  Joanne Gervais

Contrairement à ce que le recteur Serge Miville a affirmé, le ministère soutient qu’il l’avait informé que sa première proposition avait reçu l’approbation de Mme Dunlop et qu’elle avait été soumise au gouvernement fédéral.

Selon un haut fonctionnaire au sein du gouvernement Ford, l’UdeS aurait aussi été au courant qu’une nouvelle demande de financement déclencherait un nouveau processus décisionnel.

Pourtant, le recteur Miville a indiqué au Droit que c’était le ministère des Collèges et Universités qui lui avait conseillé de soumettre sa demande «autour du mois d’août», et «de la retravailler plus tard lorsque le plan d’affaires serait prêt».

Et c’est ce qu’il a fait, confirme la note interne du ministère.

«La patience des Franco-Ontariens a atteint sa limite», a tempêté la cheffe néo-démocrate, Marit Stiles.

«Ils ont caché le rapport, ils l’ont bloqué, enterré, ils l’ont perdu derrière une armoire [...]», a-t-elle déploré.

Mme Stiles espère que le gouvernement Ford change, à nouveau, son fusil d’épaule, comme il l’a fait dans plusieurs dossiers au cours de la dernière année, y compris le scandale de verdure.

-30- 

Photos 

 

  • Le NPD compte offrir des subventions de 5 millions par année à l’Université de Sudbury. (Patrick Woodbury/Archives Le Droit)
  • Nombre de fichiers 2
  • Date de création 1 février, 2024
  • Dernière mise à jour 1 février, 2024
error: Contenu protégé, veuillez télécharger l\'article