Fierté dans la capitale: plus de haine, plus de monde

Les organisateurs de la Fierté dans la capitale s’attendent à un nombre record de participants lors du défilé qui se déroulera dimanche, tout en se préparant à la possibilité que des contre-manifestants se pointent aussi.


«On ne peut plus organiser un seul événement sans prendre en compte la possibilité que ça soit ciblé par des manifestants», déplore le coprésident de la Fierté dans la capitale, Francesco MacAllister-Caruso.

Dimanche, le défilé de la Fierté à Ottawa sera le point culminant des neuf jours de célébrations liées à la communauté 2ELGBTQ+ qui ont débuté le weekend dernier.

Francesco MacAllister-Caruso dit constater ce phénomène de la montée de la haine par le biais des événements qu’il organise.

«On a eu plusieurs événements cette année qui ont été ciblés. On a eu des événements pendant la Fierté hivernale en février, un événement en mai qui a été ciblé, en plus des manifestations qui ont eu lieu à l’extérieur de trois écoles à Ottawa, au début juin. Et même dimanche dernier, on avait un événement en partenariat avec la communauté à Vanier, et cet événement a aussi été ciblé. Donc on remarque très bien la montée de la haine.»

N’empêche, l’organisme s’attend à une participation record de plus de 10 000 marcheurs qui devraient prendre part au défilé.

«C’est ironique, mais l’un ne va pas sans l’autre», souligne le coprésident de la Fierté dans la capitale.

«Plus on est visible et plus on prend de place en société, plus ça génère de backlash. Surtout si les gens sont déjà homophobes et transphobes et pensent que ces gens ne devraient pas avoir le droit aux places publiques. Le fait qu’on soit là, ça les fâche et c’est ça, en grande partie, qui mène à la montée de la haine, je pense.»

Plan d’action

Pour la première fois de son histoire, la Fierté dans la capitale a été obligée d’établir un plan d’action pour se préparer face aux questions de sécurité liées aux potentielles contre-manifestations.

«C’est sûr qu’on avait toujours des propos haineux, par exemple des gens qui laissaient des commentaires sur nos publications, mais ça ne se traduisait jamais en présence physique à nos événements. Les choses ont beaucoup changé.»

Entre janvier et juillet, 32 incidents haineux contre des personnes de la communauté 2ELGBTQ+ ont été signalés au Service de police d’Ottawa. C’est deux fois plus que ce qui avait été signalé durant la même période, l’an dernier.

Le plan d’action, développé en collaboration avec les services municipaux, a coûté très cher à l’organisme, soutient Francesco MacAllister-Caruso.

Le coprésident de la Fierté dans la capitale, Francesco MacAllister-Caruso (Patrick Woodbury/Le Droit)

Une grande partie des coûts liés à la sécurité provient d’un programme fédéral pour les événements liés à la Fierté.

Le coprésident de la Fierté dans la capitale s’en réjouit, et demande à la province de «faire sa part».

Un consortium d’organismes de la Fierté en Ontario ont uni leurs voix, au début de l’été, pour demander au gouvernement Ford de les aider à élaborer des plans de protection et de sécurité.

Ils ont aussi demandé que le financement d’un programme provincial visant à soutenir les festivals, réduit l’an dernier, soit rétabli.

Selon le ministère des Affaires civiques et du Multiculturalisme, la lutte contre la haine représente une priorité pour le gouvernement ontarien.

La foire communautaire de la Fierté dans la capitale sera en place tout au long du dernier weekend du festival, qui prendra fin avec le défilé de la Fierté, dimanche.

Francesco MacAllister-Caruso rappelle que ce défilé est, en soi, une manifestation.

«En général les gens ne l’ont peut-être pas oublié, mais ont peut-être pensé que c’est moins nécessaire de manifester que ce l’était auparavant. Et c’est justement cela que l’on essaie de ramener cette année. Nos quatre piliers sont la célébration, l’éducation, la réunion et la revendication. Au cours des dernières années, on mettait surtout l’accent sur la célébration, et le fait d’unir les gens. Et cette année, on mise un peu plus sur l’éducation et la revendication. Parce que c’est un moment super important de célébrer la fierté ici, mais ça nous permet aussi une opportunité d’éduquer les gens sur l’état actuel des droits des queers et des trans, et ce qu’il faut faire pour les protéger.»

 

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  • Date de création 26 août, 2023
  • Dernière mise à jour 25 août, 2023
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