Feux de forêt : « C’était comme s’il faisait nuit et des cendres tombaient partout »

Le plan était tout simplement de « monter dans la voiture et partir », il raconte à Médias ténois. Mais Fort Smith, qui compte environ 2 000 habitants, s’est réveillé dimanche avec des vents violents ce qui a ravivé les flammes en les rendant encore plus violentes et la route a été fermée. Pourtant, Raphaël n’était pas trop inquiet. « Comme cela s’était déjà produit plusieurs fois, j’ai pensé que je pouvais rentrer chez moi pour dormir et repartir lundi matin », il continue.

Ce n’est qu’en regardant par la fenêtre qu’il s’est rendu compte que les choses étaient étranges. « C’était vraiment impressionnant », décrit-il. « J’ai vu que le soleil disparaissait et qu’à partir de 15 h 30, c’était comme s’il faisait nuit et des cendres tombaient partout. » Raphaël avoue avoir déjà connu des journées avec beaucoup de fumée « mais jamais rien d’aussi noir ».

Alors que les heures passent et que l’on apprend que l’incendie progresse plus vite que prévu, il décide de monter sur le toit de sa maison et de déclencher l’arrosoir. « J’ai dû mettre ma lampe frontale parce que c’était vraiment noir et c’était la première fois que je voyais ça. »

Dans un passé pas si lointain, il a aussi travaillé comme pilote pour une petite compagnie, la Northwestern Air Lease. Sa licence de pilote commercial est toujours valide. Face à ce scénario dimanche en fin d’après-midi, il a décidé de parler avec son ancien employeur « pour savoir si je pouvais aider à évacuer un avion ». La communication n’a pas été facile.

Vers 19 h, le silence s’est fait entendre : toutes les communications ont été coupées.

Il a quand même réussi à parler. Son intention était de demander un avion pour quitter cet enfer et se rendre à Yellowknife. Son ex-patron lui a dit de prendre un Piper Seneca, un avion bimoteur de six places, et partir avec une famille de cinq personnes vers le Sud, pour Alberta.

Le plan initial prévoyait un vol vers Grande Prairie, mais les choses ont soudainement changé – et la destination est devenue Fort McMurray. J’ai beaucoup d’expérience de vol, mais cela faisait six mois que je n’avais pas travaillé. Piloter un avion de nuit et dans la fumée n’est pas comme voler de jour, c’est plus compliqué. À minuit, après des canettes de boissons énergisantes, on finit par décoller avec mes passagers, une famille de cinq personnes. À bord d’un Piper Seneca, un avion bimoteur de six places. L’idée serait de partir rapidement.

« J’ai beaucoup d’expérience de vol, mais cela faisait six mois que je n’avais pas piloté », avoue-t-il. Raphaël souligne que « piloter un avion de nuit et dans la fumée n’est pas comme voler de jour, c’est beaucoup plus compliqué ». Malgré cela, et compte tenu des circonstances, il n’a pas hésité. Un peu avant minuit, « après quelques canettes de boissons énergisantes, j’ai fini par décoller avec mes passagers ».

Cette journée était déjà fertile en émotions fortes, mais ce n’était pas fini. « Au bout de quinze minutes de vol, j’ai eu une panne dans l’avion », raconte-t-il. Pendant quelques minutes, l’appréhension et le stress ont prévalu. « Comme cela faisait longtemps que je n’avais pas piloté d’avion, il y a un petit détail qui m’a échappé. C’était une situation un peu stressante », il dit. Heureusement, il s’est rendu compte que ce n’était pas trop grave. « Ce n’était pas une panne majeure et même si cela n’a pas affecté le vol, cela a augmenté ma tension. » Il dit qu’il préparait déjà son plan B – atterrir ailleurs – lorsqu’il a réussi à résoudre le problème.
Il a finalement atterri sain et sauf, aux premières heures du lundi matin.

  • Nombre de fichiers 2
  • Date de création 21 août, 2023
  • Dernière mise à jour 21 août, 2023
error: Contenu protégé, veuillez télécharger l\'article