Fermeture d’urgences en Ontario: le VG dénonce l’absence de plan du gouvernement Ford

Les patients de l’Ontario sont «moins susceptibles de recevoir des soins en temps opportun» puisque le gouvernement Ford n’a pas de stratégie provinciale pour aider les hôpitaux à prévenir la fermeture des services d’urgence, affirme le vérificateur général de l’Ontario.


Par Émilie Gougeon-Pelletier, IJL - Réseau.Presse - Le Droit

Plus de 200 fermetures imprévues de salles d’urgence ont touché 23 hôpitaux de l’Ontario entre juillet 2022 et juin 2023, en raison de la pénurie du personnel, notamment, et à cause du gel des hausses salariales du gouvernement Ford, a soutenu le vérificateur général de l’Ontario par intérim, Nick Stavropoulos, dans son rapport annuel, publié mercredi.

Doug Ford et ses progressistes-conservateurs ont adopté en 2019 le projet de loi 124, qui pendant trois ans a limité à 1% les augmentations de salaire annuelles dans le secteur public.

Cette mesure a, selon des experts, exacerbé la pénurie de personnel dans les hôpitaux de la province.

L’absence d’une stratégie à l’échelle de la province «continue de mettre les hôpitaux à rude épreuve», a indiqué le vérificateur général par intérim.

Le chien de garde provincial a effectué quatre audits liés au système de santé ontarien au cours de la dernière année.

Dans l’un d’entre eux, il a révélé que l’attente moyenne pour être évalué par un médecin a augmenté de 30 minutes au cours des dix dernières années.

Les patients qui ont besoin d’un lit doivent attendre plus de 24 heures à l’urgence, et plusieurs d’entre eux «continuent d’être traités dans les couloirs des services d’urgence lorsque de l’espace n’est pas disponible».

L’audit du vérificateur indique aussi que le manque d’infirmières responsables du triage des patients amenés à l’urgence par ambulance «retarde» le retour des ambulanciers paramédicaux dans les collectivités.

Selon le VG, le nombre de patients qui se présentent aux urgences parce qu’ils n’ont pas accès à un médecin de famille contribue énormément à leur engorgement.

«Une visite sur cinq à l’urgence se faisait pour des problèmes non urgents», a-t-il écrit.

Dans le nord

Le système de santé dans le nord de la province bat particulièrement de l’aile, constate Nick Stavropoulos.

Son audit sur les hôpitaux du Nord de l’Ontario indique que les hôpitaux de cette région de la province dépendent de plus en plus des agences d’infirmières.

 

En point de presse, la ministre de la Santé Sylvia Jones a refusé d’indiquer si elle a l’intention d’imposer une limite au recours à ces agences afin de diminuer les frais encourus par Santé Ontario.

Elle a défendu le bilan de son ministère, affirmant avoir dépensé des millions de dollars pour des initiatives de formation et d’embauche de personnel de la santé.

«Les hôpitaux vivent une hémorragie des fonds publics vers les poches des acteurs du domaine privé», a déploré la cheffe de l’Opposition officielle, Marit Stiles.

La porte-parole néo-démocrate en matière de santé, France Gélinas, note que le Nord de l’Ontario a toujours eu recours aux agences privées pour assurer qu’il y ait suffisamment d’infirmières.

Or, le problème est que le taux d’utilisation est 25 fois plus élevé qu’il y a quatre ans, affirme la députée de Nickel Belt, citant le rapport du VG.

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  • Date de création 6 décembre, 2023
  • Dernière mise à jour 6 décembre, 2023
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