FéCANE : des forums pour mieux évaluer les besoins des artistes néo-écossais

Du 3 au 7 juillet, la Fédération culturelle acadienne de la Nouvelle-Écosse a animé des sessions de consultation dans trois communautés acadiennes afin de mieux identifier les besoins de ses artistes membres qui œuvrent dans le milieu culturel de la province. 

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Jean-Philippe Giroux

IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

Les forums des membres et les consultations avec l’industrie de la musique francophone ont eu lieu à Chéticamp, Clare et Halifax. Ils ont permis à la Fédération culturelle acadienne de la Nouvelle-Écosse (FéCANE) d’identifier les priorités des artistes néo-écossais « dans le climat actuel du secteur culturel », peut-on lire dans un récent communiqué de l’organisme.

Nicole Deveau, artiste de Chéticamp et propriétaire de l’école de musique Raveston, trouve bien que la FéCANE ait voulu rencontrer les artistes pour mieux connaitre leurs opinions, leurs réalités, leurs besoins et les défis propres au Cap-Breton. « Ç’a montré qu’ils veulent travailler pour les régions acadiennes », commente-t-elle.

Selon Trevor Murphy, président de la FéCANE, il était important d’effectuer des séances en personne et d’être à l’écoute. « Avec la pandémie pis avec la technologie, c’est super facile d’organiser des conversations à travers Google ou Zoom, mais il y a vraiment rien comme être dans la salle avec des gens, dit-il. C’est beaucoup plus informel. »

Mme Deveau relate que Claudia Marchand, représentante de la région Nord-Est, a choisi de bonnes questions durant le forum pour alimenter la discussion. « Parfois, en région, ça peut rouler sur le négatif pis, tsé, toujours parler de quoi-ce qui va mal et quoi-ce qu’on a besoin et quoi-ce qu’on peut travailler, ben, l’idée que Claudia était là vraiment pour nous guider et nous poser des questions spécifiques, c’était vraiment bien, explique Mme Deveau. On n’a pas gaspillé de temps. »

Cibler les priorités

Il s’agit d’un défi d’identifier les besoins de toutes et tous, dit Nicole Deveau, à cause de la diversité des artistes membres au sein du réseau, qui comprend beaucoup de musiciens, mais aussi des artistes visuels et des auteurs avec des réalités particulières.

Elle reconnaît qu’il n’est pas évident pour la FéCANE de trouver des outils utiles à chacun « quand le range des artistes est assez grand ».

Ce qui revenait le plus souvent dans toutes les communautés était les enjeux liés à l'appétit du public pour les arts. Les participants ont aussi discuté de la relève musicale, mais aussi de la relève en ce qui concerne le leadership culturel, dont la gestion des salles de spectacles, rappelle Trevor Murphy.

Il insiste sur le fait qu’il faut également mettre l’accent sur les besoins des personnes qui travaillent en arrière-scène. « Le mandat de la FéCANE, c’est d’aider, de développer et de soutenir l’industrie culturelle et la place de la culture dans n’importe quelle discipline », déclare le président.

De son côté, Mme Deveau aimerait voir plus de possibilités de création et de formation pour les artistes acadiens et francophones. « Tant plus d’opportunités qu’on reçoit, tant plus qu’on a envie de créer, qu’on a envie d’écrire, précise-t-elle. Si on voit que ça aboutit à rien, tsé, que nos compositions ne se rendent pas plus loin qu’à Chéticamp ou que notre salon, ben… »

La FéCANE prévoit organiser des sessions virtuelles plus tard cet été pour les artistes qui n’ont pas pu assister en personne.

Défis par région

« [Avec] la façon que nos communautés acadiennes sont éparpillées dans la province, c’est certain que, dans chacune des régions, tout le monde a leurs propres défis et leurs propres forces aussi », fait remarquer Trevor Murphy.

À Halifax, par exemple, il y a un bon nombre de gens en provenance d’autres territoires de la Francophonie. La FéCANE a constaté lors de la séance à Halifax qu’il y a beaucoup de membres dans la région de la capitale qui s'identifient comme francophones, comparativement aux régions rurales où l’identité principale est acadienne.

Il y a donc le défi de réunir les gens sous une même bannière. « Des fois, c’est en parlant plus de la Francophonie que l’Acadie qu’on va réussir à faire ce travail-là », dit M. Murphy.

Ce dernier mentionne que la FéCANE souhaite organiser des tournées semblables dans les prochaines années à venir.  

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  • Date de création 14 juillet, 2023
  • Dernière mise à jour 14 juillet, 2023
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