Faire un stage dans le Nord : partir, c’est revenir

Plusieurs stagiaires francophones qui étudient en santé ou en services sociaux choisissent le Nunavut pour enrichir leur bagage professionnel.
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Gabrielle Poulin
Initiative de journalisme local – APF – Territoires

Chaque année, le Réseau santé en français au Nunavut (RÉSEFAN) accueille des stagiaires francophones dans le cadre de son programme Service d’accueil et d’intégration professionnelle (SAIP). Satisfaits de leur expérience, plusieurs d’entre eux décident de rester travailler à Iqaluit, ou d’y revenir.

Mis sur pied grâce à une étroite collaboration avec diverses institutions d’enseignement et plusieurs subventions provinciales et gouvernementales, le SAIP facilite la venue des stagiaires au Nunavut en leur offrant du soutien dans leur recherche de logement, leur intégration communautaire et leurs ressources financières.

La durée des stages varie, pouvant aller de 2 semaines à 14 semaines. Adrien Parent, actuellement stagiaire en éducation spécialisée à l’École des Trois-Soleils, a choisi l’option de stage la plus longue avant de retourner terminer ses études à Ottawa. « J’ai vraiment bien été accueilli », affirme-t-il. « On m’a fait faire un tour de la ville, on m’a invité à toutes sortes d’activités culturelles, on m’a initié à la culture et l’histoire du Territoire. J’adore mon expérience jusqu’à présent ». Adrien ajoute aussi que le soutien financier du RÉSEFAN est essentiel pour les étudiants à temps plein comme lui. « Iqaluit, ça coûte cher! »

Des retombées bien réelles

Au courant des années, de nombreux stagiaires recrutés à travers le SAIP ont décidé de rester ou de revenir s’établir dans le Grand Nord pour poursuivre leur carrière. C’est le cas d’Émilie Chabot-Lagacé, étudiante en technique au Cégep du Vieux-Montréal, qui a fait un stage à l’automne 2019 en éducation spécialisée. Elle reviendra à Iqaluit en mai après avoir obtenu un poste dans son domaine à l’École des Trois-Soleils.

Pour la future éducatrice, la décision de quitter la ville de Montréal pour la toundra d’Iqaluit a été facile : « Le Nunavut est un endroit passionnant », confie-t-elle. « Pour moi, ça a été une sorte de révélation. » Du point de vue professionnel, elle précise aussi que le manque de stabilité des employés dans le Nord la touche beaucoup. « Le roulement [d’employés] est grand, c’est connu », explique-t-elle. « Je veux donc m’installer et offrir cette stabilité aux élèves de l’École des Trois-Soleils. Après tout, les bonnes choses prennent du temps! »

Émilie n’est pas la seule à avoir été conquise par le Grand Nord. Jean-Luc Théorêt, étudiant à la maîtrise à l’Université d’Ottawa et ancien stagiaire en orthophonie à l’École des Trois-Soleils, affirme lui aussi avoir découvert une belle communauté à Iqaluit qui se tient proche et qui s’entraide. « Le sens de la communauté c’est quelque chose qui est très important pour moi », souligne-t-il. Ayant comme objectif de voir tous les recoins du pays, son stage avec le RÉSEFAN fut l’occasion parfaite pour lui de visiter le Grand Nord. N’étant resté que 6 semaines à Iqaluit, Jean-Luc espère que sa pratique professionnelle en orthophonie l’amène dans le Nord à nouveau.

Depuis le début du programme SAIP, 46 stagiaires ont été accueillis au Nunavut, le nombre de stagiaires augmentant d’année en année. Le recrutement se fait en fonction des sessions universitaires et collégiales. Au total, environ cinq stagiaires ont pris la décision de rester ou de revenir à Iqaluit pour travailler dans leur domaine. « Pour un programme qui vise à augmenter l’offre de services en français [au Nunavut], ces retombées sont concrètes pour la communauté et montrent les résultats atteints par le SAIP », déclare Jérémie Roberge, Directeur général du RÉSEFAN.

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  • Date de création 3 mars, 2020
  • Dernière mise à jour 13 mars, 2020
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