Faire grandir le hockey féminin, un tir à la fois

Orlina A. Ménard fait partie de l’équipe des Schmidt Kickers. Tout au long de sa carrière, elle a participé aux Jeux d’hiver de l’Arctique en 2018 et aux Jeux du Canada en 2019 et en 2023. — Photo : Stephen Anderson
Orlina A. Ménard fait partie de l’équipe des Schmidt Kickers. Tout au long de sa carrière, elle a participé aux Jeux d’hiver de l’Arctique en 2018 et aux Jeux du Canada en 2019 et en 2023.
PHOTO : STEPHEN ANDERSON
Le 8 mars prochain, dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, l’organisme les Essentielles organise une soirée de diffusion de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF). Ainsi, la communauté est conviée à se rassembler au Gold Pan Saloon pour assister au match opposant Montréal et Toronto.

Orlina A. Ménard fait partie de l’équipe des Schmidt Kickers. Tout au long de sa carrière, elle a participé aux Jeux d’hiver de l’Arctique en 2018 et aux Jeux du Canada en 2019 et en 2023.

PHOTO : STEPHEN ANDERSON

Pour Charlie-Rose Pelletier, chargée de projets en égalité des genres pour les Essentielles, la journée du 8 mars est avant tout un moment pour se rassembler et être solidaire. « Mais c’est aussi un moment pour réfléchir », ajoute-t-elle.

S’inspirant d’une campagne déjà existante, en collaboration avec l’Alliance des femmes de la francophonie canadienne (AFFC), les Essentielles ont repris le thème Inspirer le changement pour leur soirée de hockey.

« On discutait avec l’équipe et on voulait faire des activités différentes, en dehors de ce qu’on fait habituellement. Et c’est là que Laurence [Rivard, directrice des Essentielles] est venue avec l’idée de diffuser le match », explique Charlie-Rose Pelletier.

« On veut faire quelque chose de moins formel, de plus ludique. C’est vraiment juste pour se rencontrer et partager un intérêt commun pour le sport », ajoute-t-elle.

Pour Catherine Bouchard, ancienne joueuse de hockey, ce genre de soirée permet de se retrouver et de favoriser les amitiés. « C’est un sport d’équipe avant tout. C’est un sport qui développe beaucoup l’amitié », avance-t-elle.

Orlina A. Ménard, joueuse de hockey, pense elle aussi y aller, aux côtés de sa mère. « Ça va être le fun de passer du temps avec ma mère », reconnaît-elle avec sourire.

Charlie-Rose Pelletier précise qu’il y a également un but de soutenir les femmes avec cette soirée. « Le temps de loisir entre les hommes et les femmes est disproportionné, donc on veut offrir du temps aux femmes. On prend le schéma de l’homme qui va au bar avec ses amis pour écouter une game de hockey pendant que la femme s’occupe des enfants à la maison et on l’inverse. On veut sensibiliser qu’il y a des sports professionnels féminins et que les femmes aussi aiment le sport », illustre-t-elle.

Si le sport choisi est le hockey, c’est parce que « c’est le sport national. Il y a beaucoup de personnes du Québec, donc de faire la diffusion d’un match des Canadiennes en français était logique », complète Charlie-Rose Pelletier.

Soutenir

« C’est toujours le hockey masculin qu’on voit, donc on veut souligner la ligue professionnelle féminine », affirme-t-elle.

Selon elle, la communauté franco-yukonnaise étant petite, diffuser des matchs de hockey féminin peut inspirer les jeunes et leur donner des modèles francophones.

Catherine Bouchard s’accorde en ce sens. « J’espère que les femmes vont être un modèle pour du hockey sans violence. C’est la raison principale pour laquelle je ne regarde pas le hockey à la télé : les batailles, ça me dégoûte », commente-t-elle.

L’ancienne joueuse de hockey renchérit : « C’est aussi important que les hommes. Il y a un manque de reconnaissance envers les femmes qui jouent au hockey professionnel. Beaucoup de joueuses sont très bonnes ».

Pour Frédérique Janvier-Crête, joueuse de hockey faisant partie de la ligue de hockey féminin à Whitehorse, « c’est juste du bon sens » de diffuser les sports féminins autant que les sports masculins. « C’est toujours ce que ça aurait dû être », ajoute-t-elle.

De son côté, Charlie-Rose Pelletier rapporte que les athlètes féminines ont de moins bonnes conditions que les hommes. Orlina A. Ménard fait le même constat. « Je joue au hockey depuis que j’ai huit ans. En grandissant, il n’y avait pas d’équipe féminine, donc j’ai grandi en jouant avec les garçons », explique-t-elle.

L’athlète de 19 ans estime toutefois avoir été chanceuse. « Les coachs s’assuraient de me donner le même temps de glace que les garçons », complète-t-elle.

Quant à la LPHF, Orlina A. Ménard précise que « beaucoup de monde s’est battu pour cette ligue ». Selon la jeune femme, cela fait des années que les athlètes féminines performent lors de Jeux olympiques et des coupes du monde. Avec cette ligue : « ça va permettre de regarder ces athlètes féminines en dehors de ça », conclut-elle.

IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale

  • Nombre de fichiers 3
  • Date de création 8 mars, 2024
  • Dernière mise à jour 8 mars, 2024
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