Faire front commun pour garder le cap en immigration francophone
Les coordonnateurs des réseaux de soutien à l’immigration francophone de l’Ontario disent être encouragés par la création du Centre d’innovation en immigration francophone à Dieppe, au Nouveau-Brunswick. La présentation au sujet du Centre lors de leur Forum provincial à Sudbury les 15 et 16 juin inspirera leurs prochaines actions.
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Julien Cayouette
IJL – Réseau.Presse – Le Voyageur
«On a eu droit à la première présentation du Centre d’innovation en immigration francophone de Dieppe», souligne le coordonnateur du Réseau de soutien à l’immigration francophone du Nord de l’Ontario (RSIFNO), Thomas Mercier. «Ils ont parlé de financement à venir qui vont permettre d’impliquer les francophones dans la sélection et le recrutement de candidats.»
Pour profiter de cette nouvelle source de financement, la réflexion sur des projets compatibles commencera rapidement.
«Depuis je ne sais plus combien de temps, les communautés demandent de l’argent du fédéral pour faire la promotion et le recrutement à l'international. Avec le Centre d’innovation [en immigration francophone] de Dieppe, qui a trois volets qui vont être financés, je pense que ce sont de très belles avancées», indique le directeur du Réseau en immigration francophone du Centre-Sud-Ouest (RIFCSO), Alain Dobi.
Il espère que le gouvernement fédéral appuiera les initiatives des organismes ontariens à la même hauteur.
La création du Centre d’innovation en immigration francophone à Dieppe a été annoncée en novembre 2022. Il a comme objectif d’améliorer l’accessibilité des programmes d’immigration afin d’augmenter le nombre de candidats de langue française, faire des études de cas pour mieux répondre aux besoins de main-d’œuvre et appuyer la promotion internationale.
Rare concertation
Thomas Mercier affirme qu’environ 150 partenaires étaient présents au forum présenté sur le territoire du RSIFNO. «On a rarement l’occasion de réunir autant de nos partenaires dans un même évènement. C’est vraiment une occasion pour bâtir des ponts à l’échelle provinciale.»
La gestionnaire adjointe du Réseau de soutien à l’immigration francophone de l’Est de l’Ontario (RSIFEO), Catherine St-Hilaire, Ph. D., croit que le forum a redonné le gout aux participants de collaborer. «Je pense qu’ils ont réalisé qu’ensemble, ont a une force beaucoup plus grande. On sait aussi quelles sont nos lacunes et on veut pousser l’enveloppe plus loin, comme augmenter les services.»
Malgré les différences géographiques et démographiques, les trois réseaux essaient de faire front commun dans plusieurs dossiers. «On vise tous le même objectif au niveau de l’immigration francophone pour la province», souligne Alain Dobi.
Ce genre de rencontre permet d’inclure d’autres organismes et acteurs de l’immigration afin d’apporter de nouvelles perspectives, de nouvelles idées et d’ajuster le tir. Le forum rassemblait des fournisseurs de services d’établissement, des municipalités, des établissements postsecondaires, des conseils scolaires, des organismes culturels, des groupes ethnoculturels locaux et des représentants du gouvernement fédéral.
Pour le Nord de l’Ontario, Thomas Mercier a remarqué que le forum a créé un engouement dans des régions où il n’y a pas ou peu de services d’établissement, comme à Elliot Lake, à Dubreuilville, dans le Témiskaming et le Nipissing. «On poussait dans le dos d’organismes pour qu’ils deviennent des services d’établissement et je pense qu’aujourd’hui, ils ont sauté l’autre bord de la rivière. Ils sont prêts.»
Priorité à la collaboration
La collaboration était le thème du panel de discussion du vendredi matin. Pour la gestionnaire des services d’établissement au Centre des services communautaires Vanier, Jacqueline Muhorakeye, les partenariats permettent d’étendre plus facilement les services d’accueil à de nouvelles régions et établissements afin de faciliter l’intégration.
De son côté, le coordonnateur des Services en immigration de Communauté francophone accueillante du Grand Sudbury, Moïse Zahoui, a remarqué qu’un partenariat en entraine souvent un autre. Des partenaires deviennent des champions de l’immigration. Ils commencent à lancer des initiatives eux-mêmes et font de la promotion auprès d’autres partenaires potentiels.
Collaborer avec les communautés ethnoculturelles
Un atelier présenté vendredi rappelait l’important rôle que jouent les groupes ethnoculturels créés par les communautés d’immigrants. Ces derniers se rassemblent souvent selon leur pays d’origine ou selon des intérêts communs.
Ces groupes jouent un rôle clé dans l’accueil des nouveaux arrivants. Entre autres en étant souvent le premier point de contact, en faisant de la recherche de logement avant l’arrivée, en préparant le déménagement… Cette première connexion avec un peu de familiarité permet de combattre l’isolement et de faire la promotion de la santé mentale.
«Les fournisseurs de services ne doivent pas nous voir comme des concurrents. Juste un maillon de la chaine pour le meilleur accueil», insiste la cofondatrice et vice-présidente de l’Association des femmes immigrantes francophones Cornwall-SDG, Josiane Ngo Maa.
La synergie entre ces groupes et les services d’établissements est importante pour éviter de recréer inutilement de services existants. Surtout qu’en fonctionnant seulement avec des bénévoles, les groupes ethnoculturels n’ont pas des ressources infinies.
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Françoise Magunira, coordinatrice, Services d'établissement et du programme d'accueil Pearson; Jacqueline Muhorakeye, gestionnaire des services d’établissement au Centre des services communautaires Vanier; Moïse Zahoui, coordonnateur des Services en immigration de Communauté francophone accueillante du Grand Sudbury ont parlé des avantages de la collaboration avec d’autres organismes et entreprises. — Photo : Julien Cayouette
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La gestionnaire adjointe du Réseau de soutien à l’immigration francophone de l’Est de l’Ontario (RSIFEO), Catherine St-Hilaire — Photo : Julien Cayouette
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Le directeur du Réseau en immigration francophone du Centre-Sud-Ouest (RIFCSO), Alain Dobi — Photo : Julien Cayouette
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Le coordonnateur du Réseau de soutien à l’immigration francophone du Nord de l’Ontario (RSIFNO), Thomas Mercier — Photo : Julien Cayouette
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La cérémonie de clôture du Forum de RIFO 2023. — Photo : Julien Cayouette
- Nombre de fichiers 6
- Date de création 22 juin, 2023
- Dernière mise à jour 21 juin, 2023