Entrepreneuriat social ou comment les OBNL peuvent diversifier leurs revenus

Une entreprise sociale est une solution connue pour augmenter les revenus des organismes à but non lucratif (OBNL) mais encore peu répandue. Il y a des pratiques gagnantes qui peuvent aider ces organismes à trouver la bonne idée et la mettre sur pied. Un atelier sur le sujet sera offert à Timmins les 28 et 29 novembre puis en ligne en février.

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Julien Cayouette

IJL – Réseau.Presse – Le Voyageur

 

La coopérative ImpactON présente cet atelier. «L’idée en formant les OBNL, c’est de leur dire que c’est possible, si elles ne sont pas au courant. Ensuite, c’est de les former à penser à ce qu’ils pourraient proposer comme produit ou service qui viendrait leur permettre de diversifier leurs revenus et d’assurer une pérennité», explique la gestionnaire, stratégie chez ImpactON, Géraldine Lefebvre. 

Dans une entreprise sociale, les profits sont réinvestis dans le fonctionnement de l’organisme, au lieu d’être donnés aux propriétaires ou à des actionnaires. «C’est un instrument qui est vraiment communautaire parce que ça permet de remettre l’argent dans l’investissement communautaire», ajoute Mme Lefebvre. 

L’atelier s’adresse à tous les OBNL, mais sera surtout pratique pour ceux qui veulent se lancer sans savoir par où commencer. «On va donner les étapes pour le faire», souligne Mme Lefebvre. 

De plus, puisque l’atelier se déroule sur place, ce sera l’occasion de réseauter, de discuter et de partager des idées. «C’est aussi pour ça que cet évènement est fait, c’est pour permettre aux OBNL d’éventuellement s’associer pour former une entreprise sociale. Ça peut faire naitre des relations qui sont fructueuses», dit la gestionnaire.

Il y a peu de subventions disponibles pour les OBNL pour ce genre de projet, alors il faut souvent chercher les fonds de démarrage dans leurs propres revenus ou réserves. 

Un outil de stabilisation financière

Les organismes financés par les gouvernements se plaignent depuis longtemps que les fonds reçus ne permettent que de survivre, pas d’avancer. Avec la diminution des investissements gouvernementaux en vue ou pour obtenir une plus grande stabilité, les revenus d’une activité commerciale sociale deviennent intéressants. 

Mme Lefebvre utilise ImpactON en exemple, puisqu’ils sont une entreprise sociale. «Nous sommes subventionnés à 70 % et nous avons des revenus à hauteur de 30 %. C’est de l’offre de services à des coopératives, à des entrepreneurs sociaux. Ça nous permet d’avoir une diversification de revenus.»

Il existe déjà des exemples d’entreprises sociales en Ontario français. Par exemple, maboutiquefranco.ca de l’ACFO du grand Sudbury, qui vend des produits et des drapeaux franco-ontariens, est une entreprise sociale qui permet à l’ACFO d’augmenter ses revenus. 

«Il y a des associations qui vendent de l’artisanat, de l’artisanat féminin notamment pour répondre à leur mission sociale», donne en exemple Mme Lefebvre.

Être confortable avec la notion de revenu

Il peut y avoir, a priori, une réticence pour les OBNL de se donner la mission «de faire de l’argent». «On peut avoir l’impression d’être en dualité avec cette histoire de faire des revenus. Il faut être à l’aise avec ça, en parler et se dire qu’on diversifie nos revenus justement pour être plus fort demain», explique Mme Lefebvre.

La vision classique des finances d’un organisme à but non lucratif est de les équilibrer. Un revenu venant d’activités commerciales peut pourtant faire partie de leur budget. «Les OBNL comprennent ce qu’est un revenu, mais en ayant un revenu privé, peut-être qu'elles craignent de perdre leur mission d’être sans but lucratif.» 

Il faut plutôt le voir comme une diversification des revenus, affirme Géraldine Lefebvre. 

L'atelier comporte quatre parties : la définition de l’entreprise sociale avec la façon de la lancer et de mesurer son impact, l’évaluation de l’état de préparation de l’organisme, le développement du produit ou du service et l’évaluation du marché. 

Lorsqu’il sera offert en ligne, les quatre ateliers seront présentés à raison d’un par semaine le mardi de 10 h à midi les 6, 13, 20 et 27 février 2024. Il est ouvert à tous les OBNL de la province.

Timmins a été choisi pour cet atelier, mais les autres régions ne seront pas en reste. ImpactON présentera des ateliers sur des sujets différents au cours des prochains mois. 

 

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La gestionnaire, stratégie chez ImpactON, Géraldine Lefebvre. — Photo : Courtoisie

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  • Date de création 22 novembre, 2023
  • Dernière mise à jour 21 novembre, 2023
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