Doug Ford émotif en rendant hommage à Brian Mulroney

Le premier ministre ontarien Doug Ford a parlé de Brian Mulroney comme un «mentor» avant de partager de touchantes anecdotes lors d’un hommage livré à l’ex-premier ministre du Canada, mercredi, à l’Assemblée législative de l’Ontario.
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Émilie Gougeon-Pelletier
IJL – Réseau.Presse – Le Droit

Pendant sa carrière, Brian Mulroney «a profondément façonné le pays», a louangé le premier ministre Doug Ford à Queen’s Park.
Le 18e premier ministre du Canada, en poste de 1984 à 1993, s’est éteint le 29 février dernier, entouré de ses proches.

Grâce à lui, a soutenu Doug Ford, et à son travail de ratification de l’Accord de libre-échange nord-américain, les échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis s’élèvent à plus de 1200 milliards de dollars, chaque année.
Le premier ministre ontarien a rappelé le combat de Brian Mulroney pour la protection de l’environnement, en notant qu’il «savait qu’une économie forte et un environnement fort vont main dans la main», et le rôle qu’il a joué dans la fin du système raciste d’apartheid en Afrique du Sud.
Mais même après sa carrière, l’ex-premier ministre du Canada «n’a jamais cessé de servir la population», a-t-il indiqué.
Selon Doug Ford, Brian Mulroney est aussi devenu un conseiller et un «mentor» pour un grand nombre de politiciens aujourd’hui en service.

«Je l’appelais quand j’avais besoin de conseils. Lorsque j’étais confronté à une décision difficile, il répondait toujours rapidement au téléphone et il avait les meilleures histoires», s’est-il souvenu.
Sa voix gravée sur un CD
Doug Ford a raconté que lorsque sa mère était malade, il était entré à la maison et avait entendu la voix de Brian Mulroney résonner à travers le domicile familial.
La mélodie provenait d’un CD que Brian Mulroney avait offert à Mme Ford, où on l’entendait chanter.
Ce moment était on ne peut plus opportun pour un appel téléphonique à son mentor, a alors estimé Doug Ford.
«Il a répondu, et j’ai dit, Monsieur le premier ministre, je suis entré dans la maison et ma mère écoutait votre chanson. Il a dit : « Pouvez-vous passer le téléphone à votre mère? » Lorsque je le lui ai passé, il s’est mis à chanter. Et au moment où il avait fini, ma mère n’était plus qu’une flaque d’eau sur le sol. C’était un vrai gentleman.»
Le premier ministre ontarien a poursuivi son discours en parlant, le nœud à la gorge, d’une promesse qu’il avait faite à Brian Mulroney à propos de sa fille, aujourd’hui présidente du Conseil du Trésor de l’Ontario et ministre des Affaires francophones.

«Quand vous lui parliez de Caroline, on pouvait entendre et voir qu’elle était la prunelle de ses yeux. [...] Je pense que je lui ai approté du réconfort - pas qu’elle en ait besoin, croyez-moi. Caroline est l’une des femmes les plus intelligentes et les plus fortes que je connaisse et tout le monde le sait. Mais je lui ai dit que je la protégerai de ma vie. Je veillerai à prendre soin d’elle. Le plus ironique, c’est qu’elle me protège et prend soin de moi tout le temps.»
Le premier ministre ontarien a par ailleurs confirmé qu’il serait présent aux funérailles d’État de Brian Mulroney, le 23 mars, à Montréal.
Une amitié inusitée
«Il y a des décennies, alors que l’activisme climatique n’était pas aussi bruyant ni aussi visible, Brian Mulroney faisait campagne pour la planète», a soutenu quant à elle la cheffe de l’Opposition officielle à Queen’s Park, la néo-démocrate Marit Stiles.
Elle a elle aussi souligné les accomplissements environnementaux de l’ex-premier ministre canadien, ainsi que sa lutte pour les droits des êtres humains.
Marit Stiles a relevé l’amitié qu’entretenaient Brian Mulroney et Ed Broadbent, l’ex-chef du NPD fédéral, lui aussi récemment décédé, le 11 janvier dernier.
«[...] il y a quelques années, lors du gala inaugural de l’Institut Broadbent, M. Mulroney avait envoyé une belle petite vidéo, et il commençait en disant : “Bonjour, ici Brian Mulroney. Je parie que vous vous demandez ce que je fais au gala Broadbent”. » Quoi qu’il en soit, je sais qu’ils avaient une amitié très étroite et un respect mutuel, et je pense que c’était également très important pour M. Broadbent», a-t-elle affirmé.
L’ex-chef intérimaire du Parti libéral de l’Ontario, John Fraser, a à son tour parlé de ce qui l’a motivé à se lancer en politique, il y a 26 ans.
«C’est le libre-échange, John Turner et Brian Mulroney qui m’ont fait quitter le canapé en 1998 pour aller frapper aux portes d’Ottawa-Sud, et c’est cette étincelle qui m’a amené ici», a-t-il lancé.

Les funérailles de Brian Mulroney se tiendront à la basilique Notre-Dame, dans le Vieux-Montréal.
Elles seront précédées d’une exposition en chapelle ardente à Ottawa et à Montréal.

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Photos

Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford (Simon Séguin-Bertrand/Archives Le Droit)

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  • Date de création 7 mars, 2024
  • Dernière mise à jour 7 mars, 2024
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