Donner l’avantage aux femmes en sciences et politique

Insuffler le goût des mathématiques, de l’écologie, ou encore de la politique aux filles et aux jeunes des minorités sexuelles et de genre de l’Île-du-Prince-Édouard. C’est l’ambition de trois organismes de la province qui ont reçu à cet effet des subventions du Secrétariat interministériel provincial aux affaires féminines.

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Marine Ernoult

IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne

 

 

 

Développer la bosse des maths chez les filles, c’est l’un des objectifs que s’est fixé STIMA (pour science, technologie, ingénierie, mathématique et arts) à l’Île-du-Prince-Édouard . Et pour cela, l’organisme a reçu une subvention du Secrétariat interministériel aux affaires féminines de la province.

L’équipe de STIMA a remarqué que les filles tournent le dos aux mathématiques entre la 5e et la 6e année. «C’est l’âge clé où elles décrochent, elles pensent souvent que les garçons sont meilleurs qu’elles et cessent de s’intéresser à la matière», détaille Emmanuelle Camara, animatrice pédagogique bilingue de STIMA.

L’an dernier, l’équipe de STIMA a ainsi créé un programme dédié aux jeunes filles de ces niveaux. Le programme reprendra l’automne prochain pendant huit semaines grâce à la subvention provinciale.

Des sessions de 90 minutes seront organisées une fois par semaine après les cours, notamment dans les écoles de la Commission scolaire de langue française intéressées.

Une vingtaine de filles apprendront de façon ludique et innovante, utiliseront les maths pour les décisions du quotidien. Elles jongleront avec les chiffres en bricolant, en cuisinant, ou en comparant le coût des produits alimentaires.

Avoir des modèles féminins

«On cherche des idées pratiques et engageantes pour leur donner confiance et les encourager à choisir des filières scientifiques, car elles y sont encore sous-représentées», explique Emmanuelle Camara.

PEI Wild Child veut aussi lutter contre la désaffection des filles pour les sciences.

En août prochain, l’association organise un camp d’été écologique, réservé aux filles et aux jeunes des minorités sexuelles et de genre, âgés de 11 à 14 ans.

Pendant une semaine, les 16 participants vivront en plein-air et dormiront sous tente dans le parc provincial Strathgartney. Ils participeront à de nombreuses activités scientifiques, encadrées par des femmes qui travaillent dans le domaine de l’écologie.

Helena Perry, herboriste mi’kmaq, viendra notamment partager ses connaissances sur les plantes médicinales autochtones.

«Nous voulons que les jeunes se voient reflétés dans les intervenants, c’est pour cela que ce sont toutes des femmes, explique Hannah Gerhels, coordinatrice de PEI Wild Child. Trop souvent les domaines scientifiques sont dominés par les hommes, ça dissuade beaucoup de filles de se lancer dans ces carrières.»

Les enfants en apprendront également plus sur les espèces invasives, les chauves-souris, les oiseaux, ou encore les plantes et insectes aquatiques.

Améliorer la représentation en politique

«Nous allons vraiment centrer notre perspective sur celle des Mi’kmaqs, observe Hannah Gerhels. Nous voulons que les enfants se rapprochent du monde naturel et apprennent de la terre.»

Du côté de la politique, le même déficit de représentation se fait sentir.

«Les jeunes s’informent et veulent s’engager pour changer les choses. Mais ils ne se sentent pas représentés dans les institutions politiques, ni dans leurs préoccupations ni par quelqu’un qui leur ressemble», affirme Sweta Daboo, directrice générale de la Coalition pour les femmes au gouvernement de l’Î.-P.-É.

Pour éviter que la nouvelle génération se détourne de la politique, la Coalition organise un parlement de la jeunesse en mars 2024 à l’Assemblée législative de l’Î.-P.-É., dans la capitale provinciale.

Pendant deux jours, 27 filles, des jeunes non binaires ou de genre divers, âgés de 14 à 18 ans, simuleront des débats parlementaires. Ils joueront les rôles de Premier ministre, députés provinciaux, chef de l’opposition officielle ou encore speaker.

Dès le mois de janvier, ils décideront des sujets dont ils veulent discuter. Certaines sessions pourraient même avoir lieu en français.

«Nous voulons les aider à se visualiser en tant que leaders et politiciens, leur donner confiance en leur parole et leur pouvoir», souligne Sweta Daboo.

 

 

 

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Photos

 

Sweta Daboo est directrice générale de la Coalition pour les femmes au gouvernement de l’Î.-P.-É.  (Photo : Gracieuseté)

 

Emmanuelle Camara est animatrice pédagogique bilingue de STIMA.  (Photo : Gracieuseté)

 

Hannah Gerhels, coordinatrice de PEI Wild Child, anime régulièrement des camps en pleine nature pour sensibiliser les plus jeunes à l’écologie.  (Photo : Gracieuseté)

 

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  • Date de création 26 juin, 2023
  • Dernière mise à jour 26 juin, 2023
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