Disparition de Marilyn Bergeron : la famille relance la piste ontarienne

Près de 15 ans après la disparition de Marilyn Bergeron, en février 2008, ses parents ont tenu une conférence de presse pour relancer la possibilité que la jeune femme disparue pourrait se trouver en territoire ontarien. Pour soutenir cette possibilité, un citoyen de Hawkesbury a publiquement pris la parole en disant croire à « 99,9% » avoir hébergé Marilyn en décembre 2009.

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Noé Cloutier

IJL – Réseau.Presse – Le Régional

« Marilyn Bergeron s’est présentée chez moi, vers 2-3h du matin, elle pleurait, elle avait froid et elle était trempée », a raconté Guy Salicco, dans une conférence de presse tenue le 28 octobre, au Complexe sportif Robert Hartley.

Cette nuit-là, la jeune femme s’est présentée à la demeure se situant au les rues Lansdowne et Cameron de Hawkesbury, en demandant si elle pouvait appeler quelqu’un, habitant sur la rue Chamberlain.

« Personne n’a semblé répondre. J'ai proposé d’aller la reconduire, mais elle a refusé, disant qu’elle n’avait que quelques rues à marcher », a-t-il raconté, en précisant que la jeune femme s'est excusée du dérangement et est ensuite repartie seule dans la nuit.

Sentiment d’impuissance

Lors de cette nuit de décembre 2009, Guy Salicco et son épouse n’ont pas réalisé tout de suite qu’il s’agissait possiblement de Marilyn Bergeron. C’est finalement en mars 2010, après qu’ils ont compris en voyant ses photos sur internet et que le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) s’est présenté à leur domicile pour prendre la déposition du couple.

« Aujourd’hui, on se sent impuissant, avoir su ce qui s’était passé avant, on aurait aimé la garder à la maison plus longtemps, faire d’autres démarches qui auraient pu aider… On est désolé », a-t-il conclu en se tournant vers la mère de Marilyn, Andrée Béchard.

Ce sentiment d’impuissance, il est évidemment partagé par la mère de la disparue, qui explique encore mal la suite des événements, notamment ceux de Hawkesbury.

« De la façon dont monsieur Salicco l’a décrite, je pense qu’elle était dans un état de détresse… Je ne comprends pas qu’elle n’ait pas appelé ses parents, mais d’un autre côté, il fallait que Marilyn vive quelque chose d’anormal pour devoir se rendre chez quelqu’un à 2h du matin, presque pas habillée, à Hawkesbury », témoigne Andrée Béchard.

La piste de Hawkesbury

À travers les années, 174 informations ont été reçues par différents services policiers, concernant la disparition de Marilyn Bergeron, de 2008 à 2019. Parmi celles-ci, 33 sont venues de la Ville de Hawkesbury, 13 des régions avoisinantes et 8 autres sont venues d’ailleurs en Ontario. C’est donc pour cette raison que la famille de la disparue s’est adressée directement à l’Ontario.

« On a déjà eu une vingtaine de ‘bons’ signalements à Hawkesbury. Ce que l’histoire de monsieur Salicco veut démontrer, c’est qu’il y a des gens qui sont prêts à parler et qu’il est important de continuer à être présent dans les médias pour que d’autres la reconnaissent et puissent aider », a soutenu l’avocat de la famille, Marc Bellemare, ancien ministre de la Justice du Québec.

« Mettre fin au cauchemar »

Refusant de perdre l’espoir de revoir leur fille un jour, les parents de Marilyn Bergeron veulent par-dessus tout avoir des réponses aux démarches de recherches qu’ils ont entamées le 18 février 2008.

« Il faut être aussi réaliste, on peut l’avoir perdue, mais si on la perd, il y a quand même quelqu’un qui sait ce qui est arrivé à Marilyn et pour nous, ça pourrait mettre fin au cauchemar », témoigne la mère de la disparue.

Plus encore, si sa fille, qui serait aujourd’hui âgée de 38 ans, est toujours en vie et décidait par elle-même de ne pas revenir à son ancienne vie, sa mère voudrait simplement en être informée.

« Nous, on veut avoir de ses nouvelles, on veut savoir ce qui lui est arrivé, puis si elle a une autre vie et qu’elle veut être tranquille, on va respecter ça… On aime notre fille et on va toujours continuer, mais on veut cesser les recherches, parce que ce n’est pas humain, ce n’est pas une vie », a-t-elle conclu avec émotion.

Retour en arrière

Le 10 février 2008, Marilyn Bergeron, alors âgée de 24 ans, a quitté son appartement de Montréal de manière « précipitée » pour retourner chez ses parents, à Québec, après leur avoir confié avoir « peur » d’y rester.

Son déménagement sera complété le 16 février, mais elle ne donnera pas davantage de détails à ses parents sur sa situation à Montréal dans les jours précédents.

Le 17 février, vers 10h45, elle décide « d’aller prendre une marche » seule, dans ce qui sera la dernière fois où ses parents la verront. Le 18 février, ses parents signalent sa disparition au SPVQ. Les démarches  démontreront qu’elle a tenté d’effectuer un retrait, la veille, dans un guichet automatique de la Caisse populaire de Loretteville et qu’elle s’est ensuite rendue à un Café Dépôt de Saint-Romuald plus tard en après-midi. Il s’agit là de la dernière fois où elle sera « officiellement vue », bien que Guy Salicco indique maintenant l’avoir vue, 22 mois plus tard à Hawkesbury.

D'autres témoignages anonymes allant jusqu'en 2010 s'ajouteront à la piste « Hawkesbury », si bien que des pancartes seront même placées à quelques endroits de la région pour aider les gens à la retrouver, mais malgré cela, l’énigme perdure encore à ce jour.

Pour apporter une aide

Marilyn Bergeron mesure 5’7’’, a les yeux verts et pesait environ 115 livres au moment de sa disparition. Bien qu’elle avait les cheveux bruns la dernière fois qu’elle a été vue, Guy Salicco a affirmé qu’elle avait les cheveux blonds lorsqu’il l’a rencontrée. Rappelons aussi que Marilyn Bergeron serait aujourd’hui âgée de 38 ans.

Ainsi, quiconque pouvant apporter une nouvelle information qui permettrait d’aider, voire résoudre cette énigme, est invité à le faire. Le public peut donc appeler directement le 9-1-1, ou encore, le SPVQ via le 1-418-641-2447 et le 1-888-641-2447 (sans frais).

Les personnes qui, pour une raison qui leur appartient, voudraient signaler une information pertinente sans s’adresser à la Police peuvent le faire en contactant directement la famille de Marilyn Bergeron, au 1-800-840-1526, ou au bureau de leur avocat, Marc Bellemare, au 1-418-681-1227.

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  • Date de création 3 novembre, 2022
  • Dernière mise à jour 3 novembre, 2022
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