Deux jeunes Franco-Nunavois se font couper les cheveux pour une bonne cause

Les étudiants et le personnel de l’École des Trois-Soleils étaient rassemblés le 26 mai dernier pour assister à la coupe de cheveux peu banale d’Édouard et d’Adrien Roy. Après des années d’attente, les cheveux fraichement coupés des jeunes garçons ont été remis à la Fondation du Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO).
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Karine Lavoie
IJL – Réseau.Presse – Le Nunavoix

Après plusieurs années à se faire pousser les cheveux, les frères Roy avaient atteint la longueur requise pour en faire don à la Fondation CHEO.

Pour qu’une donation soit utilisée dans l’objectif de réaliser des perruques, une longueur de tresse minimale de cinq pouces d’élastique à élastique est requise.

Pour ceux qui souhaitaient contribuer à la cause, une levée de fonds a aussi été organisée, menant à une récolte de 810 $ ; somme qui a aussi été remise à la Fondation.

Une certaine appréhension avant l’évènement

Édouard, 11 ans, se faisait pousser les cheveux depuis quatre ans. Avant le défi, il portait une chevelure jusqu’au bas du dos.

« En premier, ce n’était pas vraiment pour les donner, c’était plus pour me les faire pousser. Mais en me les faisant pousser, plus j’y ai pensé : “Pourquoi pas les donner aux gens qui n’ont pas la chance d’avoir des cheveux? ” », explique-t-il.

Après avoir d’abord observé son frère, Adrien a aussi eu le gout de se joindre au défi. De son côté, il se faisait pousser les cheveux depuis trois ans tout en s’autorisant une coupe de temps en temps.

« Je voulais encourager mon frère puis j’ai décidé de me les faire pousser », révèle-t-il.

Recherchant une façon de faire don de cheveux, Alexandra Ross, la mère d’Édouard et d’Adrien, a vu l’initiative du CHEO.

Puisque la famille vient de Gatineau et connait ce centre hospitalier pour y avoir utilisé ses services dans le passé, le choix s’est arrêté sur cette Fondation.

Questionné à quelques jours du défi, Adrien exprimait un certain stress face au fait de se retrouver devant une centaine de personnes pour ce grand moment.

« En même temps, je suis quand même content parce que je vais réussir un truc extraordinaire », affirme-t-il.

Il croit qu’il se sentira délivré, mais en même temps triste puisque cela faisait maintenant trois ans qu’il préparait ce défi.

Ressentant aussi un stress, Édouard avait malgré tout hâte à la « libération » qu’allait lui procurer cette coupe de cheveux.

« J’ai bien fait ça. Je pense que je vais me sentir soulagé d’avoir fait tout ça pour une bonne cause. Je pense que c’est bien », affirme Édouard.

Les difficultés liées au défi

Au cours des années où les garçons se sont fait pousser les cheveux, ils ont dû faire face à quelques difficultés.

Alors qu’il a les cheveux fins, Édouard cite entre autres la douleur liée au brossage en raison de la présence de nœuds.

L’heure du coucher était aussi problématique puisqu’il n’aimait pas sentir ses cheveux dans son cou et devait donc les attacher. Laver les cheveux représentait aussi un gros travail.

À quelques reprises, Édouard indique s’être fait confondre avec une fille en raison de ses cheveux longs ; situation qu’il trouvait malaisante. « Une fois, je suis entré dans une salle de bain et on m’a dit “Excusez, c’est une salle de bain pour les gars” », se souvient-il.

Du côté d’Adrien, il lui arrivait parfois d’oublier d’attacher ses cheveux avant de quitter la maison et n’avait pas d’élastique pour le faire une fois rendu à l’école.

Donner au prochain, une valeur importante pour la famille

Alexandra Ross exprime beaucoup de fierté envers ses fils.

« Effectivement, les garçons sont braves. Je suis vraiment fière d’eux. C’est un beau geste. Puis aussi de ramasser les sous, de dire c’est comme une compilation de bonnes choses qu’ils font », affirme-t-elle.

Ne se souvenant pas comment l’idée de réaliser ce défi est d’abord apparue, la mère estime que ses garçons ont démontré une belle sensibilité par la réalisation de ce geste.

Pour cette famille, il est important de transmettre aux enfants des valeurs de générosité et d’aide aux personnes dans le besoin tout en étant reconnaissant de ce que l’on possède.

« Pour nous, c’est important de redonner. Effectivement, la générosité est une valeur forte », souligne Alexandra Ross.

Depuis environ un an, Édouard et Adrien font d’ailleurs une différence dans leur communauté en effectuant du bénévolat en famille à la friperie d’Iqaluit.

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Photos
Crédit : Alexandre Roy
Légende
Avant/après d’Édouard et Adrien Roy, qui ont tous les deux pris l’initiative de se faire pousser et couper les cheveux pour en faire don à la Fondation CHEO.

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  • Date de création 8 juin, 2023
  • Dernière mise à jour 8 juin, 2023
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