Des solutions sont en cours pour résoudre les problèmes d'eau à Verner

Isabel Mosseler

IJL – Réseau.Presse

Tribune : la Voix du Nipissing Ouest

Les problèmes d’eau récurrents à Verner sont revenus à la table du conseil municipal le 15 août, lorsque l'ingénieur municipal Alan Korell a présenté une solution possible à la suite de réunions entre l’AOE (Association pour l'assainissement de l'eau de l'Ontario), les gestionnaires de l’usine d’eau de Verner, l’administration municipale et les habitants de la région, qui ont travaillé ensemble pour cerner les problèmes actuels.

M. Korell a déclaré qu'un grand nombre de plaintes concernant l'eau ce printemps étaient inhabituelles, car les maisons concernées étaient proches de l'usine, et qu'elles ne correspondaient pas aux problèmes précédents. «Nous rinçons le système, mais cela ne résout pas le problème de base,» a-t-il expliqué. Le système est ancien, il a été installé dans les années 1970. «Nous avons essayé deux nouvelles choses (...) à Verner et l'une d'entre elles était le rinçage unidirectionnel du système (...) pour essayer d'enlever le plus de sédiments possible du fond (...) de ces tuyaux que nous n’arrivions pas à nettoyer suffisamment depuis des années. Ensuite, nous avons râclé les pires sections avec des gros tampons de mousse.»

M. Korell a décrit le processus zone par zone, terminant par un rinçage universel du système à l'aide d'équipement spécialisé fourni par l'AOE, en commençant à partir du château d'eau. «Pendant que nous procédions au rinçage directionnel, nous avons découvert qu'il y avait trois pompes à la station d'épuration, deux d'entre elles fonctionnaient, l'autre ne fonctionnait pas du tout.» Ainsi, il manque de pression pour bien pousser l’eau vers le château d’eau, et il y a un reflux du château d'eau vers l'usine. Le moyen le plus simple de résoudre ce problème, c’est d'installer une pompe à vitesse variable qui fournit une pression continue, selon l’ingénieur. En outre, il a été déterminé que l'intérieur du réservoir du château d'eau est rouillé et s'écaille dans le système, que les conduites principales ne sont pas bouclées et qu'il y a trop de culs-de-sac. Une boucle à débit continu permettrait de garder le système clair, a expliqué M. Korell.

Cependant, ces solutions ne résoudront pas le problème principal, qui reste la mauvaise qualité d'eau de la rivière Veuve. En ce qui concerne la solution permanente, M. Korell a indiqué qu'il avait revu sa position et que, bien qu'une conduite principale allant de Cache Bay à Verner reste la solution la plus efficace à long terme, au lieu de travailler de Cache Bay à Verner, ils envisagent maintenant de travailler de Verner à Cache Bay. Même si le coût du projet, initialement estimé à 10 millions de dollars, approche désormais les 20 millions de dollars, il reste plus abordable que la reconstruction de la station d'épuration de Verner, selon lui. «Au lieu de commencer à Cache Bay et de travailler jusqu'à Verner, nous travaillons dans l'autre sens. Nous ferons le premier tronçon depuis la station d'épuration jusqu'à la route 64 au moins, voire un peu plus loin, et nous aurons ainsi deux sorties de la station d'épuration. À l'heure actuelle, l'eau n'a qu'une seule sortie, donc [si] quelque chose ne va pas (...) personne n'a d'eau à l'autre bout jusqu'à ce que ce soit réparé,» ce qui entraîne des avis de faire bouillir l'eau. «J'ai examiné le système de distribution et Verner est essentiellement un long cul-de-sac,» a déclaré M. Korell, et le bouclage de l'eau résoudrait certains problèmes.

Les pompes de la station doivent être remplacées, mais les contraintes techniques et budgétaires font que les travaux ne se feront pas du jour au lendemain. M. Korell explique que «le château d'eau a été construit en 1988. Il a de gros problèmes (...) il est dégradé à l’intérieur et il y a beaucoup d'acier moulé au fond. Il y a beaucoup de rouille qui revient dans le système. Nous avons donc lancé un appel d'offres. Nous avons reçu les offres le 9 août (...), elles dépassent le budget de 60 %.» Les prix proposés sont valables pour l'année prochaine, a-t-il souligné, et c'est peut-être à ce moment-là que le gros des travaux pourra être effectué. «On ne peut pas mettre le château d'eau hors service à Verner en été, la demande est trop forte. On ne peut le faire qu'à l'automne ou au printemps, et maintenant que nous avons découvert le problème de la station d'épuration, nous ne pouvons pas le faire tant que nous n'ayons pas réglé le problème de l'eau à la station d'épuration (...) C'est une situation difficile, mais je pense que nous sommes sur la bonne voie pour vraiment comprendre le système et comment nous pouvons le réparer pour que nous n'ayons pas ces problèmes à l'avenir.»

Entre-temps, des travaux ont déjà été entrepris, les 22 et 23 août, pour «nettoyer» les canalisations dans les zones les plus touchées. Le conseiller municipal du quartier 7, Fern Pellerin a montré le processus consistant à comprimer un gros tampon de mousse et à l'introduire dans les canalisations via une bouche d'incendie, et en le poussant à travers le système souterrain avec la pression de l'eau. «Vous n'en reviendriez pas de ce qui sort de là!» a-t-il déclaré, ajoutant que l'AOE a filmé le processus. «La vidéo est incroyable (...) Lorsqu'ils m'ont montrée la vidéo, la [matière] sortait, d'abord comprimée, et elle ressemblait à des blocs de pierre!»

M. Korell a indiqué que ces solutions découlaient d’un effort collectif entre l'AOE et la ville, et que les habitants de Verner ont participé en fournissant régulièrement des échantillons d'eau pour recueillir les données nécessaires à la détermination des causes. M. Pellerin a remercié l’ingénieur et le personnel de l'AOE au nom de sa circonscription. Il a aussi évoqué le coût de la canalisation d'eau à sens unique proposée, et voulait savoir si une rupture de cette canalisation risquerait de priver Verner d'eau. M. Korell a rappelé que l'installation d'une conduite d'eau était estimée à 5 millions de dollars de moins que la reconstruction de l'usine, et a assuré que «la pression est suffisante dans cette conduite d'eau; même si vous deviez mettre l’usine de Verner hors service, vous auriez toujours 40 à 50 livres de pression au lieu de 67 livres de pression. (...) On pourrait encore faire fonctionner n'importe quoi sans même passer par la station d'épuration, en utilisant simplement l'eau de Sturgeon.»

L’administrateur municipal Jean-Pierre Barbeau a rappelé que toute la ville de Cache Bay est desservie par une seule conduite principale et que, malgré quelques fuites mineures, l'eau «n'a jamais été entravée. Au cours de mes 20 années d'expérience, je n'ai jamais vu de problème d'eau à Cache Bay.» Il a ajouté que toute la ville de Markstay est desservie par une canalisation en provenance de Sudbury et que, dans le sud de l'Ontario, de nombreuses villes sont desservies par des canalisations, dont certaines font 45 km de longueur.

Le plan actuel prévoit de commencer les travaux à Verner cette année. M. Barbeau a décrit l'eau de Verner comme «un système très fragile. (…) Les gens de l'AOE sont des magiciens dans la façon dont ils maintiennent le système à flot pour les habitants de Verner.» Il a félicité les résidents de Verner, en particulier ceux de la rue Cartier, qui fournissent quotidiennement des échantillons étiquetés de leur eau. «Tout le monde travaille ensemble pour résoudre ce problème.  La réhabilitation du château d'eau est prévue pour 2024. La première phase du projet de canalisation principale entre l'usine et la route 64 commencera avec la nouvelle pompe à fréquence variable, qui sera installée avant la mise hors service du château d'eau.

Légende : Le conseiller municipal du quartier 7, Fern Pellerin montre comment des gros tampons de mousse ont été comprimés dans un tuyau, puis acheminés par une bouche d'incendie dans les canalisations sous l'effet de la pression de l'eau, pour ressortir à l'autre bout et expulser une «quantité incroyable» de sédiments du réseau d'eau de Verner.

  • Nombre de fichiers 2
  • Date de création 1 septembre, 2023
  • Dernière mise à jour 1 septembre, 2023
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