Des ruches à l’école pour expliquer la pollinisation aux élèves 

Dans les jardins communautaires de Chéticamp se trouvent des ruches avec des milliers d’abeilles qui travaillent pour le bien des fleurs et des plantes, mais aussi pour sensibiliser les élèves de l’École NDA à l’utilité des pollinisateurs. 

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Jean-Philippe Giroux

IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

Les ruches, qui entreposent environ 30 000 abeilles, sont entretenues par le personnel avec l’appui d’un partenaire, le Conseil des arts de Chéticamp (CAC), qui gère les jardins communautaires, situés à côté de la bâtisse de l’école. C’est le CAC qui a entamé les démarches nécessaires pour obtenir les ruches.

Elles ont été installées en partie pour aider les jardiniers. « Une année, on a décidé qu’en plus des jardins, on allait ajouter des abeilles pour aider à la pollinisation des jardins », explique  Stéphane Sogne, agent de développement scolaire et communautaire à l’École NDA de Chéticamp. 

Mais le projet a pris une plus grande ampleur. L’école a acheté une quinzaine de combinaisons et d'autres équipements pour que les élèves puissent aller à la rencontre des pollinisateurs, ce qui contribue à leur apprentissage en dehors de la salle de classe. « Ça les sort un peu de leur zone de confort et puis ça leur montre quelque chose de tangible, quelque chose de réel », précise l’agent.

L’expérience des élèves 

Jacob Poirier et Liam Aucoin, deux élèves de NDA, ont adoré découvrir l’univers des abeilles. L’un de leurs objectifs était de repérer l’endroit où se cache la reine, habituellement au bas de la boîte. « Chuis encore à essayer de la trouver ! » lance Jacob.

Ce dernier raconte qu’il s’agit d’une belle expérience pour mieux comprendre le travail des pollinisateurs et le processus d’extraction du miel.

Liam fait du pouce sur le commentaire de son camarade en ajoutant que cette expérience lui a permis d’apprendre plus sur cet insecte tout en s’amusant.

Ce contact avec les abeilles est utilisé comme outil pédagogique, confirme Stéphane Sogne. « On essaie de sensibiliser les enfants aux abeilles, mais aux insectes pollinisateurs en général parce que tout ce qu’on mange, comme la grosse, grosse, grosse partie de ce qu’on mange, ç’a besoin d’être pollinisé. Donc, s’il n’y a plus d’insectes, s’il n’y a plus de pollinisateurs, ben, il n’y a plus de fruits. »

L’agent est très sensible à la nature. Il est important pour lui que les élèves sachent d’où viennent leurs aliments et « comment le monde dans lequel on vit fonctionne ».

Étant dans une communauté de pêche qui dépend des ressources naturelles, M. Sogne est d’avis qu’il faut continuer à apprendre à les exploiter, mais aussi à les maintenir en santé et à bien s’en occuper.

D’autres initiatives sont nées au cours des dernières années afin de sensibiliser au rôle crucial que joue les pollinisateurs dans les écosystèmes, dont le mouvement mai sans tondeuse.

À lire aussi : Apiculture : les effets de « mai sans tondeuse » sur l’élevage d’abeilles

La présentation

En début octobre, avec « la boîte bleue », les élèves de tous les niveaux ont observé le processus de collecte de miel avec leurs propres yeux. « On essayait d’arracher le miel pis yinque voir combien de miel qu’on a eu », relate Jacob Poirier.

Le fait que NDA soit aussi petit a permis à tout le monde d’y participer, ce qui n’est pas le cas pour tous les jeunes, affirme fièrement Jacob, car « dans une grosse école, c’est pas tous les élèves qui avont une chance d’avoir ça ».

Pour faire l’extraction, Stéphane Sogne et ses collègues ont retiré la hausse, soit la partie haute de la ruche, qui contient le miel récupéré par les humains. Le reste est laissé aux pollinisateurs de la colonie pour leurs réserves d’hiver.

Après les présentations, la substance sucrée a été emboîtée dans des pots pour le projet annuel de NDA : une vente de miel et de bougies de cire d’abeille effectuée par Les Chafrailleux, un groupe d’élèves de la 4e à la 6e année au cœur de différentes ventes et activités scolaires.

Le but à long terme du projet de ruches est de « garder les abeilles en vie », prévient l’agent. Avec les changements climatiques, les températures imprévisibles peuvent avoir des effets dévastateurs, en dépit de la résilience des abeilles.

Ce n’est pas le froid qui est fatal, mais bien les redoux de l’hiver et l’humidité qu’ils causent. Une ruche humide peut facilement causer la mort des pollinisateurs, car l'évaporation, un processus de refroidissement, enlève la chaleur de leurs corps.

  • Nombre de fichiers 4
  • Date de création 3 novembre, 2023
  • Dernière mise à jour 3 novembre, 2023
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